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Actualités de la filière

Bruche de la lentille



Le projet KAIROL évalue une nouvelle solution de lutte

Comment faire face à la bruche de la lentille, qui impacte particulièrement le rendement ? Le projet KAIROL, soutenue par Sofiproteol via le FASO, a travaillé sur une nouvelle solution basée sur les kairomones, Lentodor.

Si la lentille a connu une belle dynamique dans les exploitations françaises ces dernières années(1), sa culture fait face à un obstacle de taille, la bruche de la lentille, qui endommage les graines récoltées. L’impact de ce coléoptère ravageur est difficilement évaluable sur le rendement, mais il compromet sérieusement la qualité de la culture en consommant l’intérieur des graines et en y laissant des trous, défauts qui les rendent impropres à la consommation humaine et découragent les producteurs de développer cette culture dans leurs assolements.

Evaluer l’efficacité des kairomones pour lutter contre la bruche

Pour assurer la pérennité de la filière lentille, la société AgriOdor et le spécialiste de biosolutions De Sangosse ont explorés conjointement une solution basée sur les kairomones : Lentodor (voir encadré). Le projet KAIROL, financé par Sofiproteol via le Fonds d’Action Stratégique pour les Oléoprotéagineux (FASO), a été mis en place en 2022 pour en évaluer l’efficacité. Il a rassemblé de nombreux partenaires à l’échelle nationale : De Sangosse, Agriodor, Terres Inovia, Agrosolutions, Axereal, Soufflet Agriculture, CORAB, Qualisol, Val de Gascogne et Agrodoc.  

Le levier des kairomones pour lutter contre la bruche

Lentodor repose sur une approche de lutte contre la bruche de la lentille basée sur les kairomones, des substances chimiques naturellement émises par les plantes et attractives pour les insectes.
Les kairomones de synthèse permettent de mimer la plante et d'attirer massivement les bruches des dispositifs de piégeages installés dans les parcelles.

L'objectif est de réduire la population des bruches adultes au champ et de limiter le taux de grains endommagés, préservant ainsi la qualité des récoltes destinées à l'alimentation humaine.

Le projet KAIROL a pu évaluer l’efficacité de Lentodor via trois dispositifs d'expérimentation sur l’ensemble des bassins de production touchés par la bruche en comparant les taux de grains bruchés entre les parcelles protégées par Lentodor et les parcelles non protégées. Outre l'efficacité de la solution, le projet s’est penché également sur la distance d'attractivité des kairomones utilisées. Cette information est cruciale pour envisager de futures applications de la solution et exploiter son plein potentiel.

Une poursuite nécessaire des travaux d’applicabilité de Lentodor sur le terrain

Le projet KAIROL a tout d’abord permis de recueillir des « retours utilisateurs » sur la mise en place pratique des dispositifs dans les parcelles de lentille. En effet, pour que la solution soit adoptée en grandes cultures, elle doit être facile et rapide à mettre en place, et également maintenir sa performance malgré les aléas météorologiques.

Les résultats obtenus ont mis en évidence la nécessité de poursuivre les travaux d’applicabilité de la solution sur le terrain. En effet, il n’est pas possible de conclure sur l’efficacité de la solution testée ni sur la distance d’attractivité en raison du manque de robustesse des analyses avec le jeu de données disponible du fait de la trop grande diversité des cas de figure observés.
Selon les dispositifs, des tendances se dégagent, ou non. Une masse de données plus conséquente et un meilleur calibrage des protocoles (avec une date de pose des pièges adaptée au développement de la culture notamment) permettrait sûrement de conclure sur les points questionnés dans ce projet.
Néanmoins, ce projet a mis en évidence la complexité de mise en œuvre d’une stratégie de lutte alternative aux produits phytosanitaires conventionnels et la nécessité de réviser les approches et les concepts de testage pour faire bénéficier de ces solutions aux agriculteurs.

(1) Les surfaces sont passées de 17 190 hectares en 2015 à 35 500 hectares en 2021(Agreste 2023)

prédiction des vols de ravageurs



Terres Inovia ajoute le charançon du bourgeon terminal dans son outil de prédiction des vols de ravageurs du colza

Après son lancement en février 2023 par Terres Inovia, l’outil de prédiction des vols de ravageurs introduit désormais le charançon du bourgeon terminal, en plus du charançon de la tige du colza. L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² dans le cadre du plan de sortie du phosmet et a bénéficié du soutien du Casdar.

Après le charançon de la tige du colza, c’est au tour du charançon du bourgeon terminal (CBT) ! L’outil de prédiction des vols de ravageurs du colza, mis en ligne en février 2023 sur le site internet de Terres Inovia, complète les réseaux de cuvettes jaunes pour suivre les dynamiques de vols du CBT, un ravageur qui sévit dans les grands bassins de production du colza.

Simple et en accès libre, l’outil d'aide à la décision (OAD) modélise les vols selon les conditions climatiques. C’est une aide pour optimiser le raisonnement des interventions. Il vient en renfort des méthodes de lutte intégrée que l’institut promeut dans sa démarche "Colza Robuste".

Un pic de vol pas toujours facile à évaluer

La surveillance du CBT s’appuie traditionnellement sur un réseau coordonné de relevés de cuvettes jaunes - type BSV - de fin septembre à mi-novembre. L’interprétation des captures en cuvette reste toutefois délicate : piégeages rares ou isolés, précoces ou tardifs, échelonnés ou rapprochés, abondants ou non, etc.

Pour être efficace, la protection doit être réalisée lorsqu’un maximum de charançons ont colonisé la parcelle ("pic de vol") avant le début de la phase active de ponte. Une intervention dès les toutes premières captures en cuvette conduit le plus souvent à un traitement trop précoce, ce qui n’écarte pas le risque. Il en va de même lorsque le traitement intervient trop tardivement, sans effet sur la cible.

Un modèle basé sur des données historiques de captures associées à des données météo

L’outil de prédiction fait appel aux données historiques de Vigicultures® et VGObs’® à partir desquelles ont été rédigés les Bulletins de santé du végétal (BSV) entre 2011 et 2021 sur tout le territoire. Les relevés de pièges, données météorologiques et données caractérisant les éléments paysagers ont été rattachées aux coordonnées spatiales et temporelles de chaque point de capture.

Des méthodes statistiques ont permis d’établir une série de liens entre les conditions météorologiques, l’environnement paysager et la probabilité de captures - donc de présence du ravageur -dans les différents bassins. Le modèle calcule une probabilité de captures des insectes en fonction des conditions météorologiques passées et à venir, et en fonction des zones de culture. Des prédictions jusqu'à J+7 sont fournies. L’anticipation des vols est donc l’autre point fort de l’outil, en plus de renforcer les informations acquises par les réseaux de cuvettes !

Une interface simple pour visualiser deux types d’informations

Un simple clic du nom de la commune et l’outil présente une courbe d’évolution de la probabilité journalière de vol jusqu’à J+7.

Un simple clic de la date (jusqu’à J+7) et l’outil affiche les niveaux de probabilité de vol sur tout le territoire.


Un outil qui complète l’analyse de risque mais ne remplace pas l’observation en parcelle

Les données prédites par cet outil ne tiennent pas compte des spécificités de chaque parcelle et ne dispensent pas de la surveillance au champ. Le raisonnement de la protection insecticide en colza s’appuie autant sur la connaissance de la dynamique et l’état de croissance de la culture que sur celle de la présence avérée de l’insecte.

D’autres outils ont été proposés ces dernières années pour proposer des règles de décision et sensibiliser sur la capacité du colza à tolérer la présence des insectes selon les facteurs agronomiques.

Le charançon du bourgeon terminal, une menace fantôme dans plusieurs régions

Les adultes de charançon du bourgeon terminal sont quasi imperceptibles à l’œil lorsqu’ils investissent les champs de colza de fin septembre à mi-novembre. Les pièges jaunes restent le meilleur moyen de les repérer. Huit à 15 jours après leur arrivée en parcelle, les femelles pondent dans les pétioles. Pendant l’hiver, les larves peuvent passer dans le cœur des plantes puis détruire le bourgeon terminal. Au printemps, les plantes ont alors un aspect buissonnant.

Une fois dans les plantes, les larves ne sont plus atteintes par les insecticides. Il n’y a pas de stade "baladeur" contrairement à la grosse altise. La lutte vise donc les adultes avant le début des pontes. Les attaques portent préjudice en particulier dans les régions Centre-Val-de-Loire, Ile-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes. Conjuguées à des colzas souffrant d’une mauvaise implantation, les attaques peuvent provoquer plus de 50 % de pertes de rendement.

Pour accéder à l’outil "Prédiction des vols de ravageurs" : cliquez ici

Hausse de la RPD

Pour les agriculteurs



Stop au greenwashing fiscal du PLF 2024 !

Le projet de loi de finances pour 2024 prévoit une augmentation de 20% de la redevance pour pollutions diffuses (RPD) dont doivent s’acquitter les agriculteurs utilisant des produits phytopharmaceutiques. Une pénalisation incompréhensible et injustifiée des céréaliers français, à cause notamment d’un manque criant de transparence sur l’affectation et les résultats de cette redevance qui pèse déjà lourd sur les comptes des exploitations agricoles.

Après une hausse très substantielle de la RPD - qui est passée de 40 millions d’euros en 2008 à près de 188 millions en 2023 -, le gouvernement prévoit une nouvelle augmentation de 20% qui va peser sur les agriculteurs. Etonnamment, l’utilisation d’une grande partie du produit annuel de cette redevance reste aujourd’hui un mystère. 

Eric Thirouin, président de l’AGPB explique : « Sur les 188 millions d’euros dont nous nous sommes acquittés en 2023, 41 millions ont été fléchés pour le plan Ecophyto au niveau national et 30 millions pour l’enveloppe régionale d’Ecophyto. L’utilisation des 117 millions d’euros restants est la grande inconnue de l’équation. Servent-elles véritablement la transition écologique des agriculteurs ? Et si oui, comment ? »

Une question que partagent légitimement tous les céréaliers de France, à l’heure où les distorsions réglementaires et fiscales, ainsi que le contexte géopolitique, fragilisent plus que jamais la compétitivité de la ferme France.

C’est en ce sens que le président de l’AGPB a interpellé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, pour obtenir des éléments de réponse concrets quant à l’utilisation de cette taxe qui déjà connu près de 370 % d’augmentation depuis 2008 !

Si les agriculteurs français sont résolument engagés dans la transition agroécologique, ils refusent catégoriquement d’être la variable d’ajustement budgétaire pour satisfaire un réflexe fiscalo-pavlovien. Pour Eric Thirouin « L’augmentation des redevances agricoles qui s’accumulent ne sert ni la compétitivité de la ferme France, ni le pouvoir d’achat des Français, et encore moins les transitions agricoles ».

Pour l’AGPB, la priorité est d’aider les agriculteurs à investir, pas de les taxer.

secteur en tension



Rencontre entre Elisabeth Borne, Première Ministre et Arnaud Rousseau, Président de la FNSEA : l’agriculture française demande la reconnaissance « secteur en tension »

Ce lundi 9 octobre, dans les cadres des consultations en amont de la Conférence Sociale qui se tiendra le lundi 16 octobre au CESE, Elisabeth Borne, Première Ministre, a reçu Arnaud Rousseau, Président de la FNSEA, syndicat patronal du monde agricole et Jérôme Volle, Président de la Commission Emploi. La FNSEA tient à saluer la qualité des échanges sur l’une des problématiques majeures pour l’avenir de l’agriculture française, à l’heure où le secteur connaît un renouvellement des générations d’une ampleur inédite.

Cette rencontre fut l’occasion de demander pour l’agriculture la reconnaissance de « secteur en tension », justifiée par les difficultés de recrutement qui augmentent structurellement dans un contexte de concurrence européenne en matière de coût du travail, aussi bien pour les emplois permanents que pour les emplois saisonniers. Chaque année, ce sont 70 000 postes qui restent sans candidat.

Si la FNSEA prend toute sa part à l’effort pour trouver des solutions sécurisées – c’est le cas avec les contrats OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) par exemple, et l’exonération du TODE, qui sont une base pour attirer une main d’œuvre indispensable à pérenniser – elle encourage le Gouvernement à aller plus loin sur le sujet de l’attractivité des métiers agricoles au nom de la souveraineté alimentaire.

Enfin, la FNSEA a tenu à rappeler à la Première Ministre qu’elle condamne, en toutes circonstances, les pratiques de prestataires de services peu scrupuleux qui transgressent les règles d’accueil des travailleurs détachés dans les exploitations agricoles françaises et abusent de leur pouvoir pour léser ces salariés et les mettre en danger. Ces pratiques, qui portent atteinte à la dignité des salariés, permanents ou saisonniers, à travers des conditions de travail, d’emploi et de logement intolérables, nécessitent des sanctions.

La reconnaissance « secteur en tension » permettra la mise en œuvre d’une action d’ampleur et durable sur les conditions d’accueil, de travail et de retour au pays. Cela favorisera l’embauche directe et limitera le recours aux prestataires.

Cet échange a également permis à Arnaud Rousseau d’évoquer deux articles problématiques du Projet de Loi de Finances : l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse et celle de la redevance de prélèvement en eau. Deux augmentations supérieures à 20%, alors même que le Gouvernement s’était engagé à réduire les impôts de production, qui provoquent une incompréhension totale des agriculteurs.