Marché des céréales
Accord, vous avez-dit accord ?
L’Amérique et la Chine continuent à jouer au chat et à la souris. Après un espoir d’amélioration, le manque de concrétisation laisse planer le doute. Cette détente entre les deux protagonistes était attendue, espérée, par l’ensemble des marchés. Mais aura-t-elle lieu ? La teneur des discussions et la réelle volonté de sortie de conflit des deux parties n’apparait pas clairement, et une semaine après un rendez-vous tant attendu, les marchés financiers paniquent et peinent toujours à trouver une boussole.
Dans ce contexte, le marché du soja très dépendant des flux sino-américains fait le yoyo, tandis que celui des céréales, moins concerné, tente de s’affranchir de ce paramètre géopolitique.
Blé
Les rumeurs de difficultés de paiement de l’Egypte sur de précédentes livraisons ne ralentissent aucunement le courant d’affaires avec le GASC. Ce dernier vient d’acheter cette semaine 350 kt de blé pour livraison 21-31 janvier. L’origine russe s’impose à nouveau (290 kt) et l’Ukraine fournira un bateau (60 kt). A noter, les quantités importantes offertes pour cet appel d’offres. Alors que les informations concernant les difficultés opérationnelles imposées par l’administrations russe pour les exportations, cette activité des exportateurs nous laisse toujours interrogatifs quant au tarissement de l’origine russe … Parallèlement, l’intensité de la demande mondiale en blé pourrait être moins importante qu’estimé jusqu’à présent. Si de nombreux acheteurs internationaux semblent avoir peu anticipé leurs approvisionnements, la question se pose des quantités qu’ils achèteront réellement dans les mois à venir. La hausse du dollar et les difficultés financières pour certains Etats comme l’Egypte et la Tunisie, l’instabilité politique qui limitent les capacités logistiques pour certains autres comme la Syrie ou le Yemen, la stratégie de report des achats au maximum pour d’autres sont autant d’arguments qui viennent contrebalancer la raréfaction des disponibilités chez les pays exportateurs. La trêve est déjà amorcée pour une partie des acteurs, et le marché semble flotter, hésitant entre décrochage, accélération à la hausse ou maintien de la stabilité observée ce trimestre. Difficile de savoir ce que sera la tonalité pour la seconde partie de la campagne.
Maïs
L’Ukraine s’apprête à engranger une nouvelle récolte record de maïs, et s’oriente vers une campagne d’exportation conséquente. Les tensions avec la Russie n’auront inquiété le marché qu’à peine quelques jours.
Les importations européennes continuent à un rythme très élevé, avec plus de 700 kt déchargées dans les ports européens entre le 26 et le 2 décembre dernier. La commission européenne prévoit pour cette année des importations à 18,5 MT, mais au regard de la cadence observée depuis le début de la campagne, cette prévision apparait bien faible. En effet, depuis le 1er juillet, ce sont déjà 8,3 Mt qui sont entrés dans l’Union Européenne.
Sur le marché national, les affaires réalisées au départ de la façade atlantique vers le nord de l’UE continuent à s’exécuter. Cette demande, essentiellement liée aux basses eaux du bassin rhénan devrait toutefois se tarir compte tenu du retour de la pluie sur le nord-ouest et le centre de l’Europe.
Après des mois de blocages, les péniches peuvent de nouveau charger à plein et les mariniers reviennent peu à peu sur les ports de la Moselle.
Orge
Le contexte reste inchangé pour l’orge. Sur le marché français, en portuaire, la prime est revenue au niveau de celle du blé tendre et les deux céréales s’échangent peu ou prou au même prix.