Analyse du marché des céréales
Marché à terme du blé au plus haut depuis juillet
Maïs
Les rumeurs d’évolution de la politique de soutien des biocarburants outre-Atlantique ont alimenté le marché cette semaine, impactant les cours des céréales et des oléagineux à Chicago. L’administration de D. Trump souhaiterait soutenir les filières de biocarburants, en limitant les importations de biodiesel et en faisant bénéficier à l’industrie de crédits d’impôts. Il se pourrait bien que cette décision favorise la production d’éthanol et de biodiesel, et donc l’utilisation de maïs et de soja. L’information a cependant été démentie par la suite, limitant ainsi l’essor des cours.
Le prix du maïs français a pu cependant bénéficier de cette dynamique haussière.
Sur le marché à l’exportation, le maïs français demeure non compétitif, et peu d’affaires se font. Le maïs du Sud Ouest subit la concurrence du maïs ukrainien, mais aussi des autres céréales vers le sud de l’Europe (Espagne). S’ajoute à cela la grippe aviaire qui continue de sévir dans le sud-ouest de la France et l’épizootie ne semble pas terminée. Les opérateurs de marché estiment à ce jour une baisse d’incorporation de 150kt de maïs, mais ce chiffre pourra être vraisemblablement révisé dans les prochaines semaines, sachant que les opérateurs craignent de nouveaux foyers notamment dans le nord de la France.
Dans l’Union Européenne, les importations de maïs sont nettement en retard, avec à ce jour seulement 7,3 Mt importées contre 9,4Mt l’an dernier à la même date (cf. graph). Le CIC prévoit des importations européennes à hauteur de 11,7Mt sur l’ensemble de la campagne contre 13,6Mt pour la campagne 2015/16. En France également, les opérateurs font état du faible niveau des importations de maïs, compte tenu de le petite récolte 2016.
Dans son bilan du mois de février, FranceAgriMer estimait un stock de report de maïs à 2 073kt, en baisse de 500kt par rapport au stock moyen de ces 5 dernières campagnes. Compte tenu du faible niveau des importations, le bilan risque de se tendre encore plus dans les prochains mois.
Blé
Le marché du blé a suivi les évolutions à la hausse du soja et du maïs, dans le contexte d’évolution possible de la politique américaine en matière de biocarburants. Ce jeudi le cours du blé sur Euronext affichait son plus haut niveau depuis juillet dernier.
Pour la première fois depuis le début de la campagne, L’Egypte a acheté du blé français ce mardi, pour 120kt avec un chargement prévu début avril. Le GASC a contractualisé pour 535kt, son plus gros achat depuis 3 ans. En plus de l’origine française, les autres origines retenues sont russes (235kt), roumaine (120kt) et ukrainienne (60kt). Le blé français a pu profiter d’une parité €/$ favorable aux céréales européennes (1,05) et un fret bas. La proposition la plus attractive en Fob était celle de la France.
On note cette semaine une activité portuaire limitée, à destination principalement des clients traditionnels du blé français (Algérie 36kt, Maroc 30,3kt). Au niveau européen, les exportations s’affichent depuis le début de la campagne à 16,13 Mt, contre 18,41 Mt l’an dernier à la même date. Le retard tend ainsi à s’accélérer, il est désormais de -12%.
Sur la campagne 2017/18, la Commission européenne estime la future récolte à 143 Mt, en hausse de +6,5% par rapport à la campagne en cours.
L’observatoire Céré’Obs a repris ses estimations des conditions de culture française depuis la semaine dernière. Au 27 février, 93% des surfaces ont des conditions de culture jugées bonnes à très bonnes, sans changement par rapport à la semaine dernière.