
Marché des céréales
Le marché du blé fait le yoyo, le cours de l’orge s’inscrit en baisse
Blé
Vendredi dernier, à la veille d’un week-end de 3 jours, le marché américain clôturait en nette hausse, toujours sur fond d’inquiétudes majeures liées à la sécheresse dans les régions de production du blé HRW. L’ouverture du marché de Chicago mardi s’est inscrite dans une ambiance nettement plus morose où le cours du blé s’est laissé entraîner à la baisse par le marché des oléagineux particulièrement impacté par les suites de la guerre commerciale sans fin entre les Etats-Unis et la Chine. Ainsi, la baisse s’est poursuivie au fil des séances, annihilant les gains de la semaine passée.
De son côté le contrat à terme d’Euronext de septembre a touché son plus haut niveau en séance mardi à 187,25€ et a clôturé à 185,75, traduisant la baisse de l’euro et les inquiétudes diverses sur la production mondiale de blé. Il s’est ensuite replié perdant 5,50 € mercredi. La séance de jeudi, dominée par de nouvelles inquiétudes climatiques, a permis de reprendre une partie des pertes. Ainsi les cours s’inscrivent, à Paris, en hausse de 2,25 € sur la semaine.
Dans cette ambiance chahutée, l’activité est réduite sur le marché physique. L’Algérie était aux achats à nouveau cette semaine, mais l’affaire n’a pas été confirmée.
Avec les variations monétaires, les prévisions météo et l’état des cultures, à quelques semaines des récoltes dans l’hémisphère nord, constituent l’essentiel des préoccupations des acteurs du marché. De nombreuses questions et peu de certitudes, cela se traduit par des marchés indécis et volatiles.
L’état des cultures de blé d’hiver aux USA, même si la sécheresse s’atténue, reste préoccupant. La situation n’est pas non plus idéale en Russie, et en Europe les conditions sont un peu trop sèches à cette période de l’année en Allemagne et en Pologne. En France, les champs de blé tendre sont plutôt prometteurs, mais les pluies récentes et les orages violents suscitent des interrogations.
Orge
Les primes de l’orge par rapport au marché à terme du blé continuent à fortement se déprécier en portuaire. Les opérateurs ont achevé la commercialisation de la production de 2017 et ont pour la plupart déjà significativement avancé leurs ventes de dégagement de la récolte 2018. En effet, depuis le mois de mars, le marché des orges à l’exportation pour la récolte 2018 s’est montré dynamique. Les primes négociées étaient particulièrement intéressantes comparativement à l’historique et au blé. L’orge fourragère s’est même négociée à 2€/t de plus que du blé en rendu portuaire. S’il est difficile de savoir les volumes contractualisés, et sur quelles destinations, il est certain que la Chine était aux achats et que des quantités conséquentes ont pu être engagées. Les orges françaises, contrairement au reste de l’UE et de la Mer Noires, bénéficient du certificat phytosanitaire leur ouvrant l’accès vers la Chine. Ainsi, le géant asiatique s’est de nouveau intéressé à la France. Après une année 2016 où l’on n’avait pas pu répondre présent, et une campagne 2017/18 assez modeste, la France reprend de nouveau pied sur ce marché porteur. Pour mémoire, en 2015, la chine avait acheté près de 2,5 Mt d’orge en France, seulement 330 kt en 2016, et 478 kt ont été chargées à ce jour sur cette campagne. Après avoir rempli ses livres d’affaire en orge UE, la Chine est maintenant sortie du marché, et le prix de l’orge française, tiré à la hausse par ce contexte, n’est plus compétitif pour les autres destinations comme le Maghreb. Le cours de l’orge Française tente donc de s’aligner sur ses concurrents et s’affiche maintenant à 8/9 € de moins que le blé en portuaire. Sans toutefois trouver vendeur pour le moment.