Marché des céréales
Forte volatilité sur le marché des céréales
Blé
Après une fin de semaine sous le signe d’un décrochage des cours, vraisemblablement occasionné par la spéculation des fonds d’investissement, les marchés demeurent dans une situation de forte volatilité, les fondamentaux n’affichant pas de changement.
Cependant, le repli de la semaine passée a incité l’Algérie à revenir aux achats pour le mois de mars pour 600kt. Le blé français et européen est compétitif sur la scène internationale, une partie de l’achat algérien devrait donc être français ou européen. Mais pour certains le blé est trop compétitif au regard des disponibilités restantes, ce qui devrait limiter le potentiel de baisse des cours. La Commission européenne a révisé à la hausse hier ses estimations d’exportations de blé tendre hors UE à 26Mt contre 24 Mt estimés le mois dernier.
Après cette lourde chute, le marché est reparti à la hausse. Au final, le marché à terme d’Euronext est sur les mêmes niveaux que la semaine dernière. Après avoir perdu 8,5€ vendredi dernier, il a repris la quasi-totalité des pertes sur la semaine.
Du côté de la Russie, le flou persiste toujours et contribue au soutien sur les prix. Et les problèmes logistiques viennent compliquer les choses. Les vents violents et le manque de tirant d'eau dans la mer d’Azov empêchent le chargement de quelque 70 navires, avec 20 km de camions attendant d'entrer dans le port.
Maïs
La semaine passée, les ventes de maïs américain ont dépassé les attentes des opérateurs, à 1,44Mt. Et ce mardi, l’USDA a annoncé la vente d’1,36Mt de maïs à destination de la Chine. Entre le 1er septembre et le 7 janvier, ce sont 16,7Mt de maïs qui ont été exportées, toutes destinations confondues, contre 9,4Mt l’an dernier à la même date, soit une hausse de +77%. Cet appétit chinois suscite des interrogations sur la demande chinoise aussi importante et les chiffres de production officiels. En 2020/21, la Chine aurait produit à peu près la même quantité de maïs, alors que le pays a fait face à trois ouragans causant d’importantes inondations. Certains doutent de la véracité des chiffres de production publiés…
Quoi qu’il en soit, la dynamique à l’export continue de soutenir les prix qui, après la baisse de vendredi dernier, sont repartis de plus belle. Si l’USDA decide de revoir à la hausse les exportations de maïs US dans son prochain rapport, le stock de fin de campagne devrait encore baisser. Entre décembre et janvier, l’USDA avait déjà abaissé de près de 4Mt la prévision de stocks. Une éventuelle baisse des cours du maïs ne semble pas se dessiner dans l’immédiat.
Une ombre au tableau est cependant apparue cette semaine. En Chine, la peste porcine fait de nouveau parler d’elle avec la découverte d’une nouvelle souche, ce qui suscite d’emblée des craintes d’une éventuelle baisse de la production porcine, et donc de consommation de maïs pour l’alimentation animale.
En France par contre, les achats des fabricants d’aliments sont toujours tournés vers le blé, au détriment du maïs et du tourteau de soja, au regard des prix actuels. Sur la période avril/juin, Stratégie Grains table sur la poursuite d’une incorporation de blé et de tourteau de colza au détriment du maïs et du tourteau de soja. Dans les dernières prévisions de France Agrimer de mi-janvier, les incorporations de maïs sont estimées à 3,150Mt contre 2,8Mt l’an dernier. Il faudra attendre les prochains bilans prévus dans quinze jours pour voir si ce chiffre est amené à baisser, ou non.