Marché des céréales
Confirmation de la volatilité
Blé
Soutenu par la hausse du marché à terme de Chicago, le cours du blé progresse de plus de 5€/t cette semaine sur Euronext. Le prix du blé rendu Rouen s’établit à nouveau au-dessus de 200€/t. Les perspectives de production en Australie inquiètent, et plus globalement, les disponibilités de blé meunier pour les échanges internationaux sont encore difficiles à établir. Concernant les exportateurs de l’hémisphère sud, l’Argentine, confrontée à des difficultés financières, pourrait mettre de nouveau en place des taxes à l’exportation, et le surplus australien semble se réduire à peau de chagrin. L’est du pays fait face à une sécheresse aiguë depuis plusieurs mois. Alors que les plantes ont besoin d’eau, les pluies font cruellement défaut. Quant à l’ouest du pays, les perspectives de rendement semblaient très prometteuses, mais un épisode de gel important et des températures très basses à quelques semaines de la récolte pourraient avoir fait des dégâts. En Europe, les prix intérieurs sont plus attractifs que ceux du marché mondial et les acheteurs du bassin méditerranéen, à l’image de l’Egypte, se tournent, pour le moment principalement vers la Russie. L’Arabie Saoudite, pour son dernier appel d’offres de 630 kt devrait s’approvisionner en Europe et Amérique. Des blés français ont été offerts, mais non retenus. Difficile de savoir si c’est pour une question de qualité, ou de prix.
Pour le moment, le courant d’affaires export reste toujours essentiellement orienté vers l’Algérie, avec les chargements conséquents qui se poursuivent dans les ports français.
Orge
L’Argentine et l’Australie comptent également parmi les principaux pays exportateurs d’orge, et le contexte de ces deux pays de l’hémisphère sud complique encore ce marché. Le bilan mondial de cette céréale s’annonce particulièrement tendu cette année.
Il est peu probable que la dernière affaire pour l’Algérie (75 kt livraison novembre) soit réalisée avec des blés français compte tenu des prix négociés. Toutefois, la demande en portuaire continue de tirer le marché français.
Maïs
Le prix du maïs américain est attractif sur la scène internationale. La campagne de commercialisation démarre donc sur les chapeaux de roues : les ventes US s’établissent à 16,6 millions de tonnes (Mt) contre 11 Mt à pareille date l’an passé, soit une hausse de 50 %. Malgré ces bons chiffres, signe d’une excellente demande, les prix restent déprimés. Avec l’euro qui s’est encore renforcé, le prix du maïs américain CAF Europe flirte maintenant avec la limite des 155% du prix historique de référence pour l’intervention, seuil de mise en place des taxes à l’importation de maïs dans l’Union. La commission n’a pas encore publié ses valeurs, mais cette perspective freine pour le moment les nouveaux achats en provenance des Pays-Tiers. En Ukraine, la récolte progresse, et l’arrivée de la moisson pèse sur les prix. Les échos concernant les rendements sont bons. Le Ministère de l’agriculture ukrainien prévoit une production à hauteur de 29 Mt (contre 24 Mt l’an dernier) et des exportations à 22 Mt, de quoi alimenter les besoins de l’Europe.
En France, la récolte progresse, mais le marché reste calme. Dans l’est du pays, les basses eaux sur le Rhin occupent les opérateurs et limitent toutes nouvelles affaires. Sur la façade atlantique, l’activité portuaire est également réduite, les vendeurs s’intéressant essentiellement au marché intérieur, plus attractif.