
Marché des céréales
En attendant la moisson
Faute de nouveaux éléments, les cours des céréales n’évoluent guère en cette fin de semaine. Le marché reste dans l’attente des premières récoltes de blé chez les principaux exportateurs et d’informations complémentaires sur les pertes de production de maïs attendues aux Etats-Unis.
Blé
Les inquiétudes sur la qualité des blés aux Etats-Unis liées aux précipitations de ces dernières semaines ne parviennent pas à soutenir le cours du blé sur le marché de Chicago. Et c’est bien la perception d’un bilan mondial confortable en blé pour la campagne 2019/2020 qui donne le ton au marché.
Les opérateurs anticipent une production importante en Europe et sur le bassin de la Mer Noire. En Russie, les températures élevées de ces dernières semaines pourraient avoir un impact négatif sur les rendements dans certaines régions, mais cela reste encore anecdotique au regard des disponibilités et des perspectives d’exportation annoncées par ce pays.
Du côté de la France, la moisson semble prometteuse, mais les températures caniculaires annoncées pour la semaine du 24 au 30 juin inquiètent les producteurs. Ainsi, l’attentisme est de mise et les cours évoluent peu.
Le GASC a réalisé un nouvel appel d’offre le 19 juin. Sans surprise, L’Egypte achète 290 000 tonnes de blé d’origine Mer Noire pour une livraison attendue entre le 22 et le 31 juillet. La Russie et la Roumanie ont respectivement vendu 110 kt et 180 kt. Les prix CAF lors de cette opération étaient compris entre 210 et 211 $/t.
Cette année, les disponibilités en blé seront conséquentes chez les principaux exportateurs. Dans son dernier rapport sur l’offre et la demande, l’USDA estime un total de 159 Mt de blé exportable par l’Argentine, l’Australie, le Canada, l’UE, la Russie, l’Ukraine et les USA, soit 11 Mt (+7%) de plus que l’an passé.
Maïs
Dans son rapport « Crop Progress » publié le 17 juin 2019, l’USDA estime les surfaces de maïs semées aux USA à 92 %. Bien qu’une grande partie du retard ait été rattrapé, il est difficile d’estimer les réelles pertes de production américaine. Les prix restent donc stables aussi bien en Fob US (+8 $/t en une semaine) qu’en Ukraine (+ 4 $/t). L’Ukraine bénéficie ponctuellement du report de quelques affaires initialement prévues au départ des ports argentins. Mais les précipitations importantes de ces dernières semaines retardent l’acheminement des marchandises dans les ports, ce qui impacte les chargements des bateaux et poussent les chargeurs vers d’autres alternatives.
Le cours du maïs sur le marché français ne suit pas cette tendance. Comme chaque année à cette époque, l’arrivée des céréales à paille exerce une pression sur les cours du maïs. Le rapport de prix entre les principales céréales, le blé, le maïs et l’orge, incite les fabricants d’aliments à s’intéresser principalement au blé. En effet, le prix complet en maïs, majorations comprises, vaut une dizaine d’euros de plus que le blé livraison juillet/aout à destination de la Bretagne.
Orge
Le cours de l’orge fourragère suit celui du blé. Les agriculteurs ukrainiens ont déjà démarré la récolte de l’orge. En France, elle a à peine commencé dans les régions les plus précoces, mais l’on s’attend à un démarrage rapide la semaine prochaine. La canicule annoncée la semaine prochaine va accélérer la maturation des cultures. Sur les marchés physiques, les prix des orges fourragères en rendu Rouen restent stables, à 160 €/T sur juillet.