Marché des céréales
La progression de l’euro et la concurrence de la mer Noire pèsent sur les cours
La parité euro/dollar a atteint son plus haut niveau cette semaine, dépassant les 1,10, au plus haut niveau depuis début haut. Ceci couplé à une offre abondante et à une concurrence forte venue de la mer Noire a tiré les prix des céréales vers le bas jusqu’en milieu de semaine.
La morosité du début de semaine se faisait ressentir sur le continent européen mais également outre-Atlantique avec un prix du blé américain en chute libre proche des 5,30$/boisseau, soit son niveau le plus bas depuis août 2020. L’amélioration des conditions de cultures de 2 points avec 50% du blé américain considéré comme étant dans un état bon à excellent ne faisait pas aussi d’élément de soutien.
Tout comme l’annonce de la bourse Buenos Aires qui se montre plus optimiste que prévue sur sa production de blé qui devrait être supérieure aux 14,7 millions de tonnes (Mt) précédemment envisagée, tandis que la moisson bat son plein.
Autre élément qui pourrait être jugé comme baissier, l’amélioration des conditions météorologiques en Europe et plus particulièrement en France. Après des semaines de précipitations, le ralentissement de celles-ci a permis aux travaux des champs de reprendre. Les semis de blé tendre font un bon de 9 points par rapport à la semaine précédente et sont terminés à 83%. Le retard est significatif par rapport à l’an dernier où à la même date les semis étaient quasiment terminés (99%) ou même par rapport à la moyenne quinquennale (95%).
Le retard est encore plus marqué pour le blé dur avec des semis réalisés à hauteur de 44% (contre 88% en 2022 et 75% pour la moyenne quinquennale).
La situation est légèrement meilleure pour l’orge d’hiver avec 92% des surfaces semées (contre 100% l’an dernier et 98% sur la moyenne des cinq dernières années).
Cette pression baissière a permis au blé français de tutoyer les prix de l’origine russe, pour la première fois depuis 3 mois. En parallèle une progression des prix russe est rapportée, compte tenu de conditions météorologiques défavorables dans certaines zones de production. Les températures sont attendues sous les 0°C dans le sud de la Russie et de l’Ukraine sans aucune couverture neigeuse présente pour protéger les cultures en place.
Les inquiétudes liées à la météo sont également montantes en Australie où la moisson de blé tendre est stoppée dans l’Est du pays en raison des fortes pluies qui pourraient impactées la quantité (on parle déjà d’une diminution de la production de 100 000 t) mais aussi la qualité (déclassement en blé fourrager).
Ces derniers éléments, additionnés au retour de la demande internationale en provenance d’Inde, du Maroc, du Pakistan ou encore du Bangladesh ont permis au cours de rebondir significativement sur la deuxième partie de semaine, effaçant la perte précédente.
A noter que le contexte baissier de début de semaine était partagé pour l’ensemble des céréales. L’orge fourragère a atteint en début de semaine un niveau bas à 190 €/t en rendu Rouen tandis que le maïs échéance mars 2023 passait pour la première fois sous la barre des 200 €/t sur Euronext.