Le Ministre Marc Fesneau présentait le 23 novembre dernier, les grandes lignes du plan Ecophyto 2030. La FNAB, présente à la consultation, a donné un avis favorable, mais elle a néanmoins souligné le besoin d’inverser l’ordre des priorités afin de redonner à la Bio toute sa place dans les objectifs de baisse des produits phytosanitaires.
Si ce nouveau plan Ecophyto contient une mention claire du besoin de lever les freins au développement de l’agriculture biologique, il met encore en priorité numéro 1 la recherche d’alternatives aux molécules plus que l’incitation au changement de système. « La première alternative au glyphosate c’est bien l’agriculture biologique explique Philippe Camburet, président de la FNAB. Les céréaliers bio n’utilisent aucun herbicide, c’est donc bien avant tout le soutien à la filière grandes cultures bio qui permettra de faire baisser l’usage des herbicides en France. La recherche sur les substances alternatives devrait venir en seconde intention, après l’incitation au changement de système » .
Et pourtant, la situation du marché bio continue de se dégrader, y compris pour la filière Grandes cultures avec des prix de marché qui s’écroulent et des mesures de soutien à la bio qui ne sont toujours pas au rendez-vous. « Pour que ce plan Ecophyto soit un succès il est primordial qu’il permette une mesure de soutien aux prix Bio »
Ce plan Ecophyto contient aussi une mesure que la FNAB soutient depuis longtemps avec son partenaire Forébio, la mise en place d’un fonds d’indemnisation des producteurs victimes des contaminations au prosulfocarbe, cet herbicide ultra volatile qui a engendré depuis 2018 un demi-million d’euros de pertes chez les producteurs biologiques. Cependant, si le plan mentionne un financement transitoire par la redevance pollution diffuse, aucune date n’est évoquée.
La première édition du concours de start-ups "On mange quoi demain ?" s'est tenue le 3 novembre 2023 à l’occasion de la Foire Internationale et Gastronomique de Dijon. Cet évènement était organisé par la FoodTech® Dijon Bourgogne-Franche-Comté et porté par Vitagora et son programme d’accélération ToasterLAB. Terres Univia fait partie du consortium de partenaires. Il a remis un prix à la jeune entreprise prometteuse GreendOz’ qui met les légumineuses et les légumes au coeur de ses produits.
Parmi ses missions principales, Terres Univia détecte et valorise les nouveaux produits à base d’huiles et de protéines végétales qui constitueront l’alimentation de demain. C’est dans ce cadre que l’Interprofession a été partenaire de la première édition du concours « On mange quoi demain ? » organisé par la FoodTech® Dijon Bourgogne-Franche-Comté , à l’occasion de la Foire Internationale et Gastronomique de Dijon, dans le but de célébrer l'innovation agroalimentaire.
Parmi les 8 start-ups finalistes qui ont pitché leur projet devant le jury et le public de la Foire, le premier prix, d'une valeur de 2000 €, a été décerné à Vieille Graine. Cette start-up lyonnaise fondée en 2022 propose des produits qui valorisent le millet et le sorgho, céréales qui permettent de favoriser la biodiversité et qui bénéficient d’une bonne adaptation aux changements climatiques.
Le deuxième prix a été remis à Green Spot Technologies, start-up toulousaine qui allie fermentation et upcycling pour proposer des ingrédients qui allient avantages fonctionnels, nutritionnels et environnementaux.
L’ensemble des huit finalistes a eu la chance de pouvoir proposer leurs produits aux visiteurs de la Foire durant trois jours et de bénéficier de l’expertise de Sensostat, spécialiste en analyse sensorielle et en statistique, pour recueillir des données sur l'appréciation des consommateurs, ainsi que sur leurs intentions de « re-consommation ».
Un prix spécial remis par Terres Univia
Terres Univia a souhaité encourager et mettre en avant l'importance de la valorisation des légumineuses françaises dans l'alimentation du futur. C'est pourquoi l’Interprofession a remis un prix spécial à la start-up GreendOz'.
Cette jeune entreprise, créée en 2018, allie le plaisir et la praticité pour réinventer la consommation de légumineuses et de légumes à travers des gammes de produits pour tous les moments de la journée.
Créée par Sabine Andria, une diététicienne-nutritionniste et enseignante en sciences de l’alimentation, elle commercialise plusieurs gammes : des biscuits pour le petit-déjeuner et le goûter, des préparations salées ou sucrées pour réaliser des crêpes, pancakes, gâteaux et « balls » ainsi que des « Super’Farines » de légumes et légumineuses.
Cet évènement a été l’occasion de découvrir leur nouveau produit, un pain spécial aux légumes et légumineuses. Leur crédo ? Imaginer et concevoir des solutions saines, pratiques, ludiques et gourmandes pour tous. L’entreprise a déjà été récompensée à onze reprises pour ses innovations. GreendOz' remporte, grâce à ce prix, une accélération par le programme ToasterLAB pour l’aider à se développer davantage.
Une percée majeure a été dévoilée dans Nature communications, révélant les résultats d'une étude approfondie sur l'effet bénéfique de la diversification des cultures dans la réduction du recours aux pesticides en France. Ces résultats, basés sur l'analyse détaillée de plus de 14 000 observations, ouvrent la voie à une compréhension approfondie des liens entre diversité des cultures et dépendance aux pesticides, qu'ils soient fongicides, insecticides ou herbicides.
La diversification des cultures émerge comme une pierre angulaire dans la transition vers une agriculture durable. Des chercheurs d'INRAE et de l'Institut Agro de Dijon ont examiné le lien entre la diversité des successions culturales en grandes cultures et l'usage de pesticides sur un très vaste ensemble de systèmes agricoles. Une relation encore peu explorée à cette échelle.
Leurs résultats, basés sur l'analyse de 14 556 observations dans 1 334 systèmes de grandes cultures en France, révèlent que la diversification permet de réduire significativement, d'environ 20 %, l'usage de pesticides pour la plupart des cultures. Cette analyse est menée pour l'usage total de pesticides, mais aussi par type de pesticide (fongicide, insecticide, herbicide), et ce pour les 16 cultures les plus cultivées en France.
Par exemple, augmenter le nombre de familles botaniques (ex. : poacées telles que les céréales, fabacées telles que les légumineuses, brassicacées telles que les crucifères, etc.) de 1 à 4 réduit de 19 à 23 % l'utilisation de pesticides pour des cultures telles que le soja, la betterave, le tournesol et le maïs. En revanche, ces effets sont plus nuancés pour les céréales à paille, où aucun effet spécifique de la diversité n'a été observé. De façon intéressante, l'étude suggère également que les couverts végétaux d'interculture ne contribuent pas à la réduction des pesticides, mais plutôt à une augmentation de l'utilisation d'herbicides.
Les chercheurs soulignent l'importance d'adopter une quantification holistique de la diversité, prenant en compte la diversité des familles botaniques et la diversité intra-famille (ex. : blé, orge, avoine, seigle pour les céréales ; pois, féverole, lupin, lentille pour les légumineuses, etc.), pour guider les pratiques agricoles vers une réduction significative de la dépendance aux pesticides.
Ces résultats marquent une étape cruciale dans la recherche de systèmes agricoles plus durables, soulignant le rôle essentiel de la diversité des cultures dans la réduction du recours aux pesticides.
Plébiscitées sur le terrain, les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers (ETARF) restent sous tension tant sur le plan économique, qu’environnemental et humain pour 2024.
Paris, le 21 novembre 2023 - « Répondant aux besoins du terrain, les entreprises de travaux agricoles et ruraux continuent de se développer et de créer des emplois. Le secteur forestier reste fragile, mais toutes les ETARF sont incontournables dans leur domaine », annonce Gérard Napias, président de la Fédération Nationale Entrepreneurs Des Territoires (FNEDT).
En 2022, les ETARF occupent 147 000 travailleurs salariés et non-salariés, soit une augmentation de +13 % entre 2021 et 2022. Cette dynamique exceptionnelle est portée par les travaux agricoles (ETA), en particulier par les entreprises de prestations de services de main d’œuvre saisonnière avicole et viticole. Ces deux secteurs gonflent les effectifs salariés de la branche ETARF avec une augmentation du nombre de contrats saisonniers et un effet des corrections des bases de données MSA.
En revanche, le nombre de travailleurs sylvicoles (reboisement) recule de 19 % sur dix ans tandis que le nombre d’entreprises se réduit de 11 %. Concernant les travaux forestiers (exploitation), les effectifs augmentent d’un quart, tandis que le nombre d’entreprises se réduit de 16 %. « Les entreprises de travaux forestiers et sylvicoles sont au cœur du dispositif du renouvellement forestier et d’entretien des espaces. Mais la prise de conscience de leur fragilité est faible, ce qui a conduit la FNEDT à lancer une charte de vitalité économique et sociale des Entreprises de Travaux Forestiers. Cette charte, qui rappelle les droits et les devoirs de l’ETF et de son client, s’applique à l’ensemble des activités liées aux travaux forestiers et sylvicoles », précise Gérard Napias.
Après une flambée inédite des coûts de production en 2022, la moitié des entreprises de travaux ont passé des hausses de tarifs de 12 à 15 % selon les prestations, d’après l’enquête FNEDT réalisée en mai dernier. L’année 2024 s’ouvre avec un ralentissement prévisionnel global de la hausse des coûts, avec toutefois une hausse du SMIC dès janvier, un coût de rabot sur les exonérations de cotisations familiales, la première marche de la remontée de la fiscalité du GNR - qui reste actuellement à un niveau élevé - et des prix de matériels agricoles et forestiers qui ont cru de 20 % en deux ans. En 2024, il faut donc s’attendre à une augmentation des tarifs, entre 6 et 12 % selon les prestations, pour les entreprises qui ont déjà appliqué des hausses en 2022-2023.
Les mesures fiscales de « compensation » de la taxation du GNR agricole sont soit hors du champ des ETARF (déduction pour épargne), soit à confirmer pour les ETARF (relèvement des seuils de chiffre d’affaires des exonérations de plus-values), soit à l’étude pour 2024 (incitation à la transition pour les agroéquipements et les infrastructures). Sachant que 30 % du Gazole Non Routier agricole est consommé dans la branche ETARF, les entreprises attendent davantage de la création d’un indice mensuel GNR disponible à la fin de chaque mois et d’une indexation obligatoire du carburant en pied de facture, deux revendications portées par la FNEDT.
À la suite d’une forte mobilisation de la FNEDT et des ETF, les ministères de l’Environnement, de l’Agriculture et la secrétaire d’Etat à l’Ecologie ont lancé cet été une feuille de route "Travaux forestiers et protection des habitats d'espèces protégées". Aujourd’hui, la FNEDT lance un cri d’alarme devant l’accumulation de situations exceptionnelles successives de sécheresse, d’inondations, d’excès d’eau qui freinent les chantiers. Ces derniers ne pourront pas être terminés en 2024 dans les délais impartis, sauf à obtenir des dérogations.
« Malgré tout, c’est bien dans un état d’esprit constructif que les ETARF abordent la planification écologique », affirme Gérard Napias. EDT Lorraine, qui organise le 90e congrès national EDT au Centre des Congrès d’Epinal les 15, 16 et 17 février 2024, accueillera les ETARF de toute la France pour échanger sur ces grands défis, dont celui de la décarbonation des travaux (réduire de 25 % les émissions agricoles de CO2 ) et la protection de la biodiversité. Ceux-ci font l’objet de nouvelles approches pour trouver le bon équilibre, dont la concrétisation doit être au rendez- vous.
La FNSEA appelle au soutien de la dynamique économique et entrepreneuriale des territoires ruraux
A l’occasion de sa présence sur le Salon des Maires 2023, la FNSEA est allée à la rencontre des acteurs institutionnels et économiques de la ruralité, sur l’impulsion de Stéphane Aurousseau, élu en charge du dossier ruralités au sein de l’organisation professionnelle.
Les territoires ruraux est au cœur de la dynamique pour relever les défis de souveraineté et de planification écologique d’avenir. Ils sont des réservoirs de solutions pour la production de biens et de services, pour le développement d’initiatives pour la biodiversité et la décarbonation des activités économiques françaises.
Les échanges ont permis de mettre en avant l’importance de soutenir la dimension économique et entrepreneuriale des territoires ruraux, en instaurant un meilleur équilibre entre les activités économiques, résidentielles et de préservation des ressources.
Pour y parvenir, il faut doter les acteurs structurants de la ruralité du cadre indispensable à la pérennité de leur activité.
En ce sens, la proposition de loi visant à adapter le droit de la responsabilité civile aux enjeux actuels, soutenue par la FNSEA, constitue un prérequis indispensable, car elle encadre les actions pour troubles anormaux du voisinage. Toutefois, la FNSEA déplore que le texte adopté en commission des lois le mercredi 22 novembre ne prenne pas suffisamment en compte le nécessaire développement économique et entrepreneurial de la ruralité, au regard des objectifs fixés par le Gouvernement. Il faut aller plus loin, pour donner une vraie sécurité et une vraie visibilité aux agriculteurs !