Marché des céréales
Céréales : enfin la fin de la baisse ?
Blé
Le rapport USDA sur l’offre et la demande mondiale publié le 8 mars recelait peu de surprises et n’a guère modifié l’ambiance du marché qui a donc poursuivi son mouvement de baisse au cours des séances de vendredi et lundi. Ce n’est que mardi que le marché a marqué le pas et opéré un net rebond.
A Chicago, les cours ont rebondi en raison de l’ajustement des positions des fonds d’investissements, d’un sentiment partagé concernant l’excès de la baisse de ces dernières semaines et sur fond d’inquiétudes sur les conditions climatiques peu favorables au déroulement des semis de printemps.
Sur le marché à terme d’Euronext, la clôture de l’échéance mars permet d’alléger les pressions techniques sur le contrat mai et facilite quelque peu la lecture du marché.
Après six semaines de baisse au cours desquelles le cours du blé a perdu plus de 20 €/t sur le marché à terme comme sur l’ensemble du marché français, le marché semble enfin reprendre ses esprits et regagne 3 €/t cette semaine.
Ce qui est paradoxal, c’est que cette baisse s’est produite au moment où les exportations de grains se sont intensifiées au départ de l’Europe. Les statistiques de chargement de la Commission européenne mettent toujours en évidence un retard conséquent dans les expéditions de blé tendre au départ des ports européens à destination des Pays-Tiers depuis le début de la campagne. Certes, avec seulement 12,5 Mt expédiées contre 14 Mt l’an dernier, cela fait 1,5 Mt de moins que l’an passé à la même date, mais l’écart se réduit. Il n’est plus que de 11%. Et surtout la dynamique semble encore s’accélérer, notamment au départ des ports français. La baisse rapide des cours conjuguée à la baisse de l’euro contre le dollar permet au blé français de reprendre des parts de marché.
FranceAgriMer traduit cette dynamique dans ses prévisions d’exportations vers les pays-tiers et les revoit en nette hausse (+650kt ). Avec cette hypothèse de 9,5 millions de tonnes d’exportation pays tiers, le bilan français se tend et les stocks de report sont attendus à seulement 2,44 Mt, un niveau nettement inférieur à la moyenne quinquennale (2,9 Mt).
La baisse du marché conjuguée à la baisse de l’euro contre le dollar a redonné de la compétitivité au blé français et suscité les intérêts des clients qui sont nombreux à revenir aux achats. L’Algérie et la Tunisie ont finalisé des affaires pour respectivement 450 kt et 92 kt de blé tendre. La Turquie (290 kt) et l’Ethiopie (400 kt) sont également aux affaires… probablement conscients que les stocks de blé chez les principaux exportateurs sont loin d’être pléthoriques.
Orge
Le cours de l’orge sur le marché français rebondit plus nettement. La prime continue à s’apprécier et se négocie maintenant à seulement 10 € de moins que le marché à terme du blé tendre. Ainsi, le prix de l’orge en rendu portuaire regagne 7 €/t et se négocie à 168 €/t en rendu Rouen.
Comme pour le blé, la baisse des prix suscite des intérêts acheteur. La Tunisie a acheté 25 kt d’orge. La Chine questionne, la Jordanie refait un appel d’offres mercredi prochain. L’Iran aurait acheté 200 kt cette semaine.
Maïs
Le maïs ne profite pas de cette reprise. L’activité reste atone. Les importations se poursuivent et les fabricants d’aliments se désintéressent du maïs au profit des céréales à paille.