
Analyse du marché des céréales
Entre deux campagnes
Ble
Dans cette période de transition entre-deux campagnes, le marché est bien calme. « L’activité est nulle sur tous produits… » rapportent des courtiers. En raison des faibles disponibilités de la moisson 2016, l’essentiel des grains sont déjà vendus et seuls quelques ajustements de positions occupent les opérateurs. Quant à la nouvelle récolte, les interrogations sur les conditions climatiques actuelles conduisent producteurs et vendeurs à la prudence.
Si les inquiétudes sont légitimes compte tenu de la sécheresse qui s’est installée depuis la fin de l’hiver et des épisodes de gel de fin avril, Rémi Haquin, le président du Conseil spécialisé céréales, temporise « Il y a de quoi faire une récolte moyenne, qui peut être aussi bien excellente ou médiocre. C’est le mois de juin qui fait la moisson » à l’issue de la réunion mensuelle du 10 mai.
Pour le moment le potentiel n’a pas été entamé de façon significative. Les opérateurs de marché se risquent peu à annoncer des prévisions, mais beaucoup travaillent actuellement avec une récolte française à un niveau moyen, entre 37 et 38 Mt. Avec un stock de report attendu maintenant à 2,4 : cela laisserait des disponibilités correctes pour la campagne prochaine. Il importe donc de se préparer à reconquérir les parts de marché tant à l’export Pays-tiers que vers nos voisins européens.
Les grands acheteurs de blé commencent à se positionner, avec notamment l’Algérie qui a contractualisé cette semaine 450 kt, pour livraison au mois de juillet. Le prix négocié apparait nettement inférieur aux prix actuels du blé français rendu portuaire et fait craindre que d’autres origines se positionnent dès la moisson sur l’un de nos principaux débouchés …
Et, même si les stocks de report chez les principaux pays exportateurs (cf. graphique ci-contre) sont attendus en baisse pour la campagne prochaine, les disponibilités en blé devraient sans soucis couvrir les besoins des utilisateurs. L’USDA a délivré ce mercredi sa première vision du bilan mondial des grains. Selon les hypothèses retenues, pour le moment, la planète ne manque pas de marchandises. Le stock de report mondial attendu au 30 juin 2018, à 258 Mt, soit 35% de la consommation mondiale, devrait être confortable.
Orge
En orge également le marché national est atone. Les cotations, tant sur l’ancienne que sur la nouvelle récolte, s’expriment en « nominal » traduisant le manque d’activité en portuaire. Sur l’ancienne récolte, les chargements se poursuivent sur un bon rythme. Selon les dernières statistiques de FranceAgriMer, les chargements à destination des pays tiers s’élevaient à 2,1 millions de tonnes à la date du 5 mai. Le dynamisme des exportations d’orge observé depuis quelques mois, notamment vers l’Arabie Saoudite permet raisonnablement de penser que l’objectif de 2,4 Mt sera atteint. Il suffirait pour cela de charger 300 kt au cours des huit prochaines semaines. Les affaires sont probablement déjà dans les livres, et les opérateurs attendent peu de nouvelles commandes sur cette période où les pays consommateurs du bassin méditerranéen commencent leur propre moisson.
Concernant la prochaine récolte, l’Algérie vient de finaliser un achat de 75kt, très probablement origine Mer Noire.