Marché des céréale
Les exports de blé français atteignent des records
La crise du coronavirus ne semble pas porter atteinte aux exports français vers les pays tiers. Cette semaine, Bruxelles a reporté un chiffre record pour les exports français de blé du mois de mars : 1,6Mt, soit le volume le plus élevé en dix ans. Ce chiffre s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la très bonne lancée sur laquelle étaient les exports français avant le confinement, liée notamment à la forte compétitivité des prix français qui s’est maintenue dans les premières semaines de la crise avant de diminuer légèrement en fonction notamment des difficultés logistiques qui ont impacté les primes sur tout le territoire. Le blé français reste cependant très attractif pour nombre de destinations. La baisse de l’euro a également joué en faveur des exportations, ainsi que l’organisation logistique qui malgré de fortes tensions continue d’approvisionner les ports. Les stocks des silos portuaires sont satisfaisants et la mobilisation de toute la main d’œuvre de la chaine d’exportation permet de maintenir la cadence de chargement malgré un environnement compliqué.
Ce mouvement s’observe aussi au niveau européen. Toujours selon Bruxelles, les exports pays tiers totalisent 24,8Mt, en hausse de 66% par rapport à la campagne précédente. Fait notable : la Chine représente 1,1Mt de ce chiffre, et 800kt du programme de chargement européen sur la seule semaine dernière. Cela prouve que la Chine continue de privilégier les conditions de marché à la phase I de leur accord commercial avec les Etats Unis.
Cette semaine, le marché Euronext a réagi à la publication de ces chiffres ainsi qu’à la réduction des surfaces françaises par le Ministère de l’Agriculture. Ce dernier a annoncé 4,6mA, en baisse de 7,5% vs. 2019, au plus bas en 17 ans. Cela représente un potentiel de baisse de 3Mt vs. l’année dernière. France AgriMer estime quant à elle les conditions de culture « bonne/très bonnes» à 62% cette semaine vs. 85% l’année dernière. Le contrat mai 2020 a ainsi clôturé à € 556,5/t hier (+ €7,25/t sur la session).
Sur le marché domestique, les difficultés logistiques qui ont mis le marché sous tension ces dernières semaines semblent s’être partiellement résorbées. Si le trafic reste perturbé sur tout le territoire, les mesures mises en place pour assurer un trafic minimum sur les différents modes de transport (routier, ferroviaire et fluvial) ont permis de stabiliser la situation. Par ailleurs, la baisse de la demande de certaines industries a également permis de diminuer la pression côté acheteurs.
Côté Mer Noire, cette semaine signait le retour de la Russie sur le marché export, qui, favorisé par la baisse de la rouble a notamment vendu un bateau à l’Arabie saoudite, une première. La sècheresse reste par ailleurs un point de vigilance dans toute la région. La Roumanie quant a elle annonce suspendre ses exportations de céréales (blé, maïs, riz, tournesol, etc.) tant que l’état d’urgence ne sera pas levé.