Baisse des cours en soja et colza

La semaine débutait par une baisse sur les marchés ce lundi. La principale raison réside dans l’amélioration des conditions de cultures en Amérique du Sud, région soumise aux craintes liées à La Niňa. La pluie a été favorable aux cultures, mais certaines régions, dont celle du Mato Grosso, ont tout de même reçu moins d’eau qu’à la normale. La pluie devrait également s’inviter en Argentine et au Brésil pour les prochains jours, mais la répartition de celles-ci sera vraisemblablement très inégale : les précipitations seront fortement supérieures à la normale pour le sud du Brésil et le nord de l’Argentine, tandis qu’elles seront inférieures à la normale pour les États du centre-ouest du Brésil, comme le Mato Grosso, et le centre de l’Argentine, ce qui creusera le déficit hydrique.

Mardi, le soja récupère une partie des pertes de la veille mais pour finalement clôturer en baisse en raison de la baisse du dollar, les Etats-Unis proposant une loi visant à compenser les pertes économiques liés au Covid-19. L’euro s’est alors renchéri face au dollar pour atteindre un plus haut depuis plus de 2 ans ce mercredi. S’ajoute à cela des prises de profits sur les marchés.

Le colza suit le mouvement du soja et est donc orienté à la baisse cette semaine. Pour autant, le bilan européen demeure tendu. Avec une production européenne en nette baisse (15,9Mt selon le CIC, contre 17,1Mt en 19/20 et 20Mt en 18/19), les importations européennes sont prévues en hausse à 6,3Mt (contre 6,1Mt en 19/20). Mais à ce jour, selon les chiffres de la Commission européenne (UK compris), les importations accusent un retard certain puisque, au 29 novembre, 2,67Mt ont été importées contre 3,28Mt l’an dernier à la même date, soit une baisse de près de -20%.

De son côté, le canola canadien a pris de la valeur en raison ventes dynamiques vers la Chine (716,4kt en octobre 2020 contre 381,8kt en octobre 2019). Le bilan canadien du canola s’est nettement tendu cette année. Avec une production moins importante (19,4Mt contre 19,5Mt en 2019/20 et 20,6Mt en 2018/19) selon le CIC, mais des exportations plus élevées (10,6Mt contre 10,2Mt en 2019/20 et 9Mt en 2018/19), les stocks de fin de campagne s’annoncent à seulement 2Mt.

Le cours du pétrole a repris de timides couleurs cette semaine, il dépassait, de peu, les 46$/baril sur le marché WTI hier. Les membres de l’OPEP+ ont en effet décidé hier d’augmenter la production de seulement 0,5 million de barils/jour, alors que la hausse avait été estimée plus importante lors des dernières réunions. Le pétrole reste cependant toujours déprimé par rapport à la situation d’avant crise. L’annonce de l’OCDE stipulant qu’ « il faudra vivre avec le virus en 2021 », les vaccinations prenant du temps, laisse peu d’espoir sur une reprise économique et une demande en pétrole à un niveau normal à court terme.

En tournesol, le marché continue son ascension vertigineuse depuis l’automne maintenant.

Pour la prochaine campagne (2021/22), hors UK, les surfaces de colza sont estimées à 5,1Mha contre 5,2Mha l’an dernier à périmètre constant, soit une baisse de -1,4%. Des hausses modestes des superficies sont attendues en Allemagne et en Pologne. Pour l’instant, les conditions météorologiques sont favorables au développement des cultures. Au Canada, les surfaces sont prévues en hausse de +4,6%, laissant présager, sauf accident climatique, un bilan moins tendu que cette année.

Enfin, le ministre de l’Agriculture Julien de Normandie a dévoilé cette semaine la stratégie nationale en faveur du développement des protéines végétales. Elle vise à réduire la dépendance en protéines avec comme objectif notamment, de doubler les surfaces de culture des espèces riches en protéines (soja, pois, légumes secs, luzerne, …) pour atteindre 2Mha, soit 8% de la SAU d’ici 2030.