
Marché des céréales
Le marché à terme d’Euronext en net hausse pour le blé
Blé
La grève des dockers crée une situation complexe sur la logistique et les marchés. Du côté des fabricants d’aliments, les difficultés d’approvisionnement impactent fortement leur activité, et du côté des exportations, les opérateurs cherchent désormais des alternatives dans les pays voisins. Alors que le contexte était pourtant favorable aux exportations françaises cette année : une récolte française 2019 en qualité et en quantité, une demande internationale dynamique, et des prix soutenus.
Ces dernières semaines, les grands pays importateurs étaient aux achats : Maroc, Egypte le 15 janvier pour 240kt, Algérie cette semaine avec 400 à 450 kt de blé contractualisés. Depuis le début de la campagne, l’Union européenne a exporté 15,7Mt de blé, soit une hausse de +71% par rapport à l’an dernier à la même période selon les chiffres de la Commission européenne.
Les prix s’en ressentent et sont sur une tendance haussière, aidés par une récolte australienne inférieure à la normale, et des expéditions dynamiques également depuis l’Argentine, les Etats-Unis et l’Ukraine. Les cours sur Euronext sont au plus haut depuis 12 mois avec des prix sur le rapproché supérieurs à l’éloigné. Malgré tout, dans un contexte où les prix russes suivent la hausse générale, le prix du blé français demeure dans la course.
Enfin, les conditions climatiques de ces derniers mois dans l’Europe et sur le pourtour de la mer Noire apportent quelques inquiétudes sur la récolte 2020. En Russie, le temps plus chaud qu’habituellement n’apporte pas une couverture neigeuse optimale. En Europe, le temps très humide a empêché les agriculteurs français et anglais de respecter leurs intentions de semis d'automne. En Allemagne, les derniers chiffres montrent également une baisse des surfaces. La projection de l'UE est réduite de 0,3 Mha par rapport à l’an passé, à 25,3 Mha (-3%) selon le CIC. S’ajoute à cela une possible diminution des disponibilités aux Etats-Unis, ainsi que la confirmation d’une sole moins étendue (blés d’hiver) pour la prochaine campagne selon une enquête réalisée auprès des agriculteurs américains. Pour la récolte 2020, le CIC table tout de même sur des superficies en hausse pour le blé, à 220 Mha, soit une hausse de +1,5%.
Maïs
Le CIC, dans son dernier rapport publié hier, augmente sensiblement la prévision de production de maïs au niveau mondial, à 1,111 milliards de tonnes, +7Mt par rapport au dernier rapport. Le CIC revoit à la hausse la production américaine, en reprenant les chiffres officiels. Ces chiffres demeurent pour autant incertains, tous les agriculteurs n’ayant pas pu récolter. Au Brésil, la production de maïs est toujours prévue en hausse par rapport à l’an dernier, malgré des semis de maïs safrinha qui risquent d’être décalés en raison du retard de la récolte de soja, induisant potentiellement des craintes en cas de gel.
Pour la campagne 19/20, la consommation mondiale a été également revue à la hausse, mais dans une moindre mesure. Au final, les stocks de fin de campagne sont estimés à 283Mt (+4Mt).
Pour la récolte 2020, les surfaces européennes de maïs sont prévues en hausse de +3,5% selon Stratégies Grains. Etant donné les difficultés de semis des céréales d’hiver en France et en Allemagne, la sole de maïs devrait bénéficier des surfaces non semées. Dans cette optique, les importations européennes devraient être moins importantes. Pour l’heure, les flux d’importations de maïs sur le sol européen demeurent actuellement importants en raison d’un écart de prix plus favorable au maïs ukrainien, mais la baisse de la demande pour l’alimentation animale pourrait réduire les importations sur la fin de la campagne actuelle.
Orge
L’Arabie Saoudite est aux achats ce jeudi pour 900kt d’orges. C’est la 1ère destination des orges européennes à l’exportation cette année encore, avec 1,4Mt d’orges exportées vers cette destination depuis le début de la campagne selon les chiffres de la Commission européenne, en hausse de +15% par rapport à l’an dernier à la même date. Mais pour cet achat, entre les grèves portuaires en France, des prix allemands peu compétitifs en raison du coût de fret, il se pourrait bien que ce soit la mer Noire qui remporte l’appel d’offres.