Marché des céréales
Volatilité pré-récolte
Blé
Le cours du blé se repli à Chicago de 1,2% et le contrat Euronext septembre cède 4€/t en une semaine, dans une ambiance très volatile. Après trois séances de baisse entre vendredi et mardi, les cours sont repartis à la hausse mercredi et jeudi.
Le marché du blé apparaît moins sensible que le soja et le maïs aux agitations actuelles des deux géants du commerce mondial. Marchandise stratégique pour l’alimentation des populations, le blé est régulièrement au cœur des décisions tarifaires, d’embargo ou d’autres mécanismes de régulation des échanges. Les Etats Unis sont moins leader, depuis déjà plusieurs années, sur ce marché, ayant laissé la place à la Mer Noire. Les fournisseurs comme les acheteurs sont plus nombreux et plus dispersés sur la planète que sur le marché du soja. Toutes ces particularités expliquent en partie cette situation. Et les inquiétudes actuelles sur la production mondiale sont au premier plan des préoccupations, attisant la volatilité.
Alors que le bilan de l’offre et de la demande parait confortable, notamment dans le dernier rapport USDA de la semaine dernière, le spectre d’une baisse significative de l’offre mondiale génère une activité spéculative conséquente.
La production de blé aux Etats Unis ne sera pas fameuse, la Russie est également confrontée à des conditions climatiques peu favorables à la production du blé tendre. L’Union Européenne dans son bulletin d’observation des cultures et de prévision des rendements publié le 18 juin (le bulletin MARS) fait état d’une baisse des perspectives de l’Union dans de nombreux pays, confortant les anticipations actuelles du marché. Excès d’eau à l’ouest de l’Union et excès de température et déficit de précipitation au centre, et au nord-est, peu d’Etats Membres, si ce n’est l’Espagne, s’attendent à une hausse de leur productivité cette année.
Nouveauté de la semaine, les conjectures sur le bilan de l’offre et de la demande du blé en Chine refont surface. Sécheresse dans le nord du pays, pluies diluviennes dans le sud, une baisse significative de la production chinoise commence à agiter les esprits. D’un côté les chiffres de production comme les chiffres de stocks de la Chine sont opaques et finalement peu impactant sur le marché mondial, la Chine étant autosuffisante. De l’autre, la taille du marché chinois et le manque de fiabilité des chiffres sont source d’incertitudes. La Chine est le 2eme producteur mondial de blé (129 Mt selon les chiffres de l’USDA) et 2eme consommateur (120 Mt) derrière l’Union Européenne (149,5 Mt de production pour 128,5 Mt de consommation intérieur), et surtout détient 138 Mt de stocks (contre 10,5 Mt en Europe) soit 52% des stocks mondiaux. Cette réserve de marchandise collosale permettrait à la Chine de pallier à une baisse significative de production, si ces chiffres sont justes ...
Dans ce contexte de volatilité et surtout après la forte baisse du marché de Chicago, l’Egypte est revenu aux achats pour livraison début août. La Roumanie remporte la totalité de l’appel d’offres, soit 240 kt, avec un seul concurrent à ses côtés la Russie. La France n’ayant pas, cette fois encore, présenter d’offres.
Maïs
Les cours mondiaux poursuivent leur baisse, embarqués dans la tourmente de la guerre commerciale et l’anticipation d’un excellent potentiel de production aux Etats-Unis. Les points d’interrogations sur la production mondiale pour la campagne à venir sont toutefois nombreux, à cette période de l’année.
Sur le marché national, les cours évoluent peu.
Orge
La récolte des orges a débuté par-ci par-là. Selon Céré’Obs, tout juste 1% contre 3% l’an dernier à la même période serait récolté. Trop tôt donc pour tracer quelque tendance que ce soit sur cette nouvelle moisson.