
Marché des céréales
LES COURS DES CÉRÉALES RESTENT bien ORIENTÉS
Maïs
La publication du rapport USDA ce jeudi 8 novembre ne laisse pas d’étonner le marché ! Le choix de l’USDA d’intégrer les chiffres du Bureau national des statistiques Chinois et d’augmenter la production de 2018 de 30 Mt et les stocks du pays de 150 Mt perturbe la lecture et la compréhension du bilan mondial du maïs. Le stock mondial, estimé maintenant à 307 Mt selon l’USDA, est quasiment multiplié par deux par rapport au mois dernier. 67% seraient ainsi détenus par la Chine, contre 37% précédemment. Ceci étant, la production chinoise est essentiellement autoconsommée, et malgré cette hausse colossale des stocks, le Département américain de l’agriculture ne modifie pas les besoins d’importations de la Chine, toujours estimés à 5 Mt. Ainsi, aussi conséquent que soient ces ajustements, ils ne changent pas vraiment la donne sur le marché mondial du maïs. Les opérateurs s’intéressent nettement plus aux disponibilités des principaux exportateurs qui s’affichent en hausse par rapport au mois dernier. Pour les Etats-Unis, l’USDA diminue légèrement le rendement moyen national, mais les prévisions d’exportations sont quasiment inchangées à 62 Mt. Pour l’Amérique du Sud, la production argentine est réhaussée de 1,5 Mt et celle du Brésil inchangée, les prévisions d’exportation cumulées des deux pays s’établissent à 59 Mt (+ 1Mt). Quant à l’Ukraine, forte d’une production de 33,5 Mt soit près de 10 Mt de plus que l’an passé, elle devient le 3e acteur sur la scène mondiale avec une prévision d’exportation à 27 Mt (+2Mt). Malgré ces diverses hausses, la bonne dynamique de la demande mondiale soutien les prix sur le marché de Chicago.
Les disponibilités du bassin de la Mer Noire sont aux portes de l’Union Européenne et viennent alimenter le flux des importations qui se poursuit à un rythme soutenu. 5,9 Mt ont été déchargées dans les ports européens entre le 1e juillet et le 4 novembre 2018 (soit 750 kt de plus que l’an passé), dont 55% en provenance d’Ukraine.
En France, le prix du maïs rendu portuaire, comme sur le marché intérieur, s’affiche en légère progression. Compte tenu de la taille restreinte de la récolte nationale et du rapport de prix avec les autres céréales fourragère (blé et orge), le marché du maïs se structure principalement autour de la demande du marché intérieur, à savoir la France et ses plus proches voisins. Les importations éventuelles des industriels français, tant fabricants d’aliments qu’amidonniers étant évidemment l’élément à surveiller.
Blé
Sur la scène internationale, le cours du blé, sans s’envoler, reste bien orienté. Les conditions de semis des blés d’hiver dans les grandes plaines américaines et les bons chiffres d’exportations au départ des Etats-Unis soutiennent le marché de Chicago.
Alors que la Russie ralentit son rythme d’exportation, les sorties au départ des Etats-Unis s’accélèrent, et restent encore timides au départ de l’Union Européenne.
Sans vouloir imposer de restrictions officielles, les autorités russes semblent très pointilleuses sur les questions de qualité. Avec 17,5 Mt déjà expédiées à fin octobre pour une prévision de 35 Mt selon l’USDA un rationnement apparait nécessaire. Cela se concrétise par un prix du blé russe qui continue à se renchérir.
Si l’écart de prix se réduit entre les origines françaises et russe, le blé français reste cher et challengé par ses concurrents.
Orge
L’Arabie Saoudite a finalisé un achat d’1 Mt d’orge, livraison janv-février, le vendredi 1e novembre. Compte tenu des prix négociés par l’Office Public Saoudien, il est probable qu’une part des volumes s’exécutent au départ de l’Argentine. Toutefois, l’activité conséquente sur le marché européen avant la finalisation de l’affaire laisse à penser qu’une partie des volumes sera honorée par différentes origines. Les chargements seront donc à suivre attentivement. Depuis, même si les primes restent inchangées, le marché est nettement moins animé.
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