Marché des céréales
Les conditions de culture du maïs continuent d’inquiéter les cours
Après une semaine de volatilité, les prix affichent une légère hausse par rapport aux cours de la fin de semaine dernière. Les cours sont largement influencés par la situation géopolitique, notamment l’évolution en mer Noire, la situation économique mondiale et son risque de récession qui plane, ainsi que le ciel et la pluie qui voudra bien en tomber.
Du côté du maïs, qui est la culture qui inquiète le plus en ce moment, les nouvelles ne sont toujours pas réjouissantes.
La succession de vagues de chaleur de cet été a impacté les cultures de la Corn Belt et les estimations de production ont été revues à la baisse à la suite du Crop Tour. Les estimations de rendement sont de 168,1 boisseaux/acre, bien en dessous des estimations de l’USDA à 175,4 boisseaux/acre. Cette baisse de rendement entraine une baisse de production estimée à 15 millions de tonnes (Mt), la production de maïs américaine pourrait donc être de 350 Mt. Comme pour appuyer cette tendance, les conditions de culture du maïs américains « bonnes à excellentes » se sont dégradées d’1 point à 54% au 28 août selon l’USDA.
En Europe, le maïs ukrainien, qui a pu bénéficier de pluies régulières, voit tout de même sa production en forte baisse en raison de l’importante baisse des surfaces. Agritel affiche une estimation de production à venir à 28,5 Mt contre 42,1 Mt l’an passé. La question du stockage se pose. Les exportations portuaires ont pu reprendre, mais loin des niveaux d’avant-guerre, le rythme est insuffisant pour désengorger les stockages.
En France, les conditions de cultures du maïs « bonnes à très bonnes » continuent de se dégrader et perdent 2 points, à 45%, au 29 août d’après FranceAgriMer. A noter la forte évolution des maïs ayant atteint le stade « Humidité du grain à 50% » qui progresse de 63% à 82%.
En parallèle, l’hémisphère Sud est en attente de productions records au Brésil et en Argentine. Ces fortes disponibilités devraient permettre d’équilibrer la balance si les capacités d’exportations sont au rendez-vous.
Concernant le blé, outre Atlantique les conditions de culture sont bonnes. Stat Can a publié cette semaine ses estimations de productions qui sont toutes en hausse par rapport à l’an dernier. On note une production de blé tendre canadienne estimée à 28,1 Mt (contre 19,0 Mt en 2021) et une production de blé dur estimée à 6,47 Mt (contre 2,65 Mt en 2021).
Les Etats-Unis affichent également de bonnes conditions de culture pour le blé de printemps avec 68% jugées comme évoluant dans des conditions « bonnes à excellentes » au 28 août (USDA).
De retour en Europe, le ministre de l’Agriculture ukrainien estime la production de blé à 18,8 Mt contre 32,3 Mt l’an passé. Une baisse qui s’explique bien évidemment par la situation géopolitique et les baisse de surfaces.
En France, le début de campagne a été marqué par des records d’exportation. Le blé français bénéficie de la faiblesse du dollar par rapport à l’euro. Mais la réouverture des disponibilités en mer Noire et les volumes russes arrivant sur le marché risque de ralentir cet essor. Pour preuve, les achats réalisés cette semaine par l’Algérie et l’Egypte en origine russe.