
Marché des céréales
La Russie va-t-elle suspendre temporairement ses exportations de blé ?
Côté climat, peu de changements pour les prévisions américaines, avec une sècheresse persistante dans le Sud-Ouest des Plaines, des précipitations dans l’Est du Midwest, le Delta et le Nord-Est du pays, et des chutes de neige et des températures inférieures à 0°C dans le Nord des Plaines. Une attention particulière est cependant portée à cette partie Nord des Plaines qui, comme le Canada, enregistre des températures inférieures aux normes saisonnières, ce qui empêche la couverture neigeuse de pénétrer dans les sols. En Europe, les précipitations et températures sont en ligne avec les normes saisonnières, sauf pour la péninsule ibérique qui continue d’enregistrer une forte sècheresse. Les Balkans et le Sud de la Russie subissent eux aussi le manque de précipitations, ce qui détériore le taux d’humidité des sols. L’Afrique du Nord et la Turquie elles aussi subissent le manque de pluies.
L’attention des opérateurs cette semaine était tournée vers une nouvelle en forme de rumeur : la possibilité pour la Russie d’encourager la suspension, temporaire, de ses exportations de blé et de tournesol, en raison de la forte chute des prix mondiaux. Cette nouvelle proviendrait du « Vedomosti business daily », un quotidien moscovite business. Si le gouvernement ne s’est pour l’heure pas prononcé officiellement, cela a suffi à relancer la nervosité des marchés.
Du côté des échanges, les ventes hebdomadaires américaines de blé s’élevaient à 126kt, portant le total de la saison à 658Mbu, en baisse de 5% par rapport à 2022. Notons que la Jordanie sera de retour aux achats le 28 mars pour 120kt de blé sep-oct, de même que le TMO turc, pour 695kt.
Notons que si du côté américain les conditions climatiques font craindre pour le potentiel de récolte et risquent donc d’impacter le bilan encore optimiste, en Argentine peu de nouvelles étaient à relever cette semaine. Les exportateurs semblent être déjà couverts à hauteur de leur programme d’exportations, même s’ils n’ont pour l’instant chargé que 40% de ce volume.
Sur le marché Euronext, le blé poursuivait sa chute cette semaine, repassant sous la barre des 250€/t sur l’échéance mai 2023. Notons que l’activité européenne restait lente, la Chine notamment n’enregistrait pas de nouvel achat de blé français ancienne récolte.
Concernant la nouvelle récolte en France, Céré’Obs estime les conditions de cultures à 95% « bonnes/très bonnes », en légère hausse par rapport à 2022 qui était enregistrait ces mêmes conditions à 92% à cette période de l’année.