Marché des céréales
DES PRIX TOUJOURS EN HAUSSE
Blé
Les cours du marché, très volatils cette semaine, ont été impactés par les interrogations des opérateurs sur la capacité de l’Ukraine à semer et récolter les cultures dans les prochains mois. Alors que le ministre de l’Agriculture ukrainien déclarait le 15 mars que « 30% environ des cultures de printemps ne pourront être semées », Ukragroconsult est moins pessimiste en annonçant « 10 à 15% des semis de printemps qui ne pourront être achevées ».
Après une hausse importante du blé sur Euronext en début de semaine (+15 € le 21 mars), le marché hier a perdu une partie de ses gains (-8€). Au final la hausse est de +8,75 €/t par rapport à la semaine dernière.
Les pays importateurs n’ont pas fini leurs achats pour cette campagne et leurs disponibilités de couverture sont très différentes d’un pays à l’autre. Ils cherchent des solutions pour s’approvisionner et financer leurs achats au regard des prix élevés. Agritel met par exemple en avant l’Egypte qui cherche un soutien financier auprès du FMI.
Sur le continent africain, la situation est donc toujours tendue et les disponibilités des pays exportateurs sont limitées.
De nouvelles origines comme l’Inde pourraient être observées sur la scène internationale dans les mois à venir, tirées par des prix attractifs et une demande forte des pays importateurs.
Côté météo, il y a toujours des craintes d’un déficit hydrique dans plusieurs régions françaises. Les précipitations se font donc attendre mais ne sont apparemment pas prévues pour les prochains jours. Cette faible pluviométrie fait craindre des situations tendues dès le printemps. Pour l’instant Céré’Obs, au 21 mars, maintient son chiffre de 92% des surfaces de blé étant dans un état bon à très bon.
L'Europe du Nord a quant à elle observée des pluies bénéfiques, notamment en Allemagne.
Aux Etats Unis l'inquiétude continue de grandir, 73% des superficies plantées sous blé d’hiver sont affectées par la sécheresse, et les précipitations ne sont pas encore au rendez-vous, ce qui continue d'accentuer la pression.
Maïs
Le marché du maïs est dicté par la recherche de substitution de l’origine Ukraine. Les importateurs de maïs sont à la recherche de solutions pour couvrir leurs besoins. Cependant les prix américains élevés freinent les acheteurs ces derniers jours. Le maïs observe d’ailleurs une tendance à la baisse sur le marché de Chicago pour cette semaine (-6 cts/bu).
L’origine Brésilienne devrait également venir compenser la baisse des exportations de l’Ukraine, cependant les disponibilités sont limitées sur cette origine. Selon les chiffres du CIC, le Brésil a prévu d’exporter 1Mt de plus que le mois dernier (23,4Mt contre 22,4Mt). Stratégies Grains prévoit des importations européennes de maïs brésilien à 4,9Mt alors que 3,6Mt ont été importées sur la campagne 20/21, mais les maïs brésiliens ne devraient arriver sur l’UE qu’à partir de juillet, ce qui laisse présager une transition délicate.
En France, la grippe aviaire est toujours présente, plusieurs régions sont concernées par un vide sanitaire. Selon le ministre de l’Agriculture, près de cinq millions de volailles ont déjà été abattues en Vendée et dans les départements limitrophes. Cela vient impacter la demande domestique de maïs des fabricants d’aliments français.
Pour la campagne 2022/23, de nombreuses interrogations demeurent sur la demande en alimentation animale européenne. Selon Stratégie Grains, au-delà du conflit russo-ukrainien qui impacte les prix des matières premières, des engrais et de l’énergie, il faudra vraisemblablement prendre en compte l’évolution de la demande des consommateurs européens en viande, œufs et produits laitiers. Celle-ci dépendra de leur pouvoir d’achat qui risque déjà de pâtir de la hausse des dépenses hors alimentation (chauffage, transport). StratégieGrains prévoie une baisse de la fabrication d’aliments composés de 1Mt par rapport à la campagne actuelle.