CIC - Rapport sur le marché
17 mars 2020
FAITS SAILLANTS
La Russie et l’Ukraine étant parmi les plus grands exportateurs de céréales et d’oléagineux (et produits dérivés) au monde, le conflit en cours et l’envolée des prix des produits agricoles qui en résulte ont avivé les inquiétudes quant aux risques possibles pour la sécurité alimentaire, tout particulièrement pour les pays du Proche-Orient et d’Afrique qui dépendent des importations. Compte tenu de l’instabilité de la situation, les projections de l’offre et la demande formulées par le Conseil revêtent un caractère particulièrement hypothétique et font l’objet de beaucoup d’incertitude.
Les menaces immédiates sont principalement axées sur la perturbation du flux des exportations. Les chargements commerciaux aux ports de la mer Noire sont actuellement suspendus en Ukraine. Bien qu’il y ait des efforts pour augmenter les exportations par les voies ferroviaires en passant par l’ouest du pays, les volumes concernés seront probablement limités. Un système d’octroi de certificats d’exportation a récemment été introduit pour le blé, le maïs et l’huile de tournesol, alors que les expéditions d’orge, de seigle, d’avoine et de millet sont actuellement interdites. Tandis que l’étendue des pertes d’infrastructures reste inconnue à ce jour, l’endommagement des installations portuaires, ferroviaires et des silos de stockage pourrait avoir une incidence sur les expéditions à plus long terme.
La plupart des terminaux russes donnant sur la mer Noire restaient opérationnels à la mi-mars, mais des restrictions étaient en place sur la mer d’Azov. Certes, les chargements ont récemment repris, mais les volumes pourraient être entravés par des restrictions commerciales sur le plan financier et par de nouvelles obligations d’assurance du fret maritime.
Des exportations supplémentaires depuis d’autres origines, notamment l’Inde, les Etats-Unis, l’UE et le Brésil, ne pourront que partiellement compenser les expéditions plus faibles au départ de la mer Noire pour le reste de la campagne en cours. Comme des prix élevés devraient entraîner une réduction de la demande, les échanges mondiaux de blé et de maïs en 2021/22 devraient être inférieurs aux prédictions antérieures et des incertitudes dominent la scène pour 2022/23.
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