
Marché des céréales
Marché calme à l’approche des fêtes
Blé tendre
Après un repli des cours suite à l’arrivée de pluies en Amérique du Sud, levant les craintes de récolte moins abondantes, les cours à Chicago ont repris de la valeur ce mercredi, à la veille du rapport mensuel de l’USDA sur l’offre et la demande.
Néanmoins, l’activité commence à devenir plus calme, ce qui est conjoncturel puisque la trêve des confiseurs s’approche à grand pas. Il faut dire aussi que sur cette première partie de campagne, l’activité à l’export a été plutôt dynamique en raison de la bonne compétitivité du blé français. La Chine est devenue la 1ère destination du blé français vers les Pays tiers, avec 993 kt exportées à fin octobre selon les chiffres des Douanes, reléguant l’Algérie loin derrière (397,8kt à date). Viennent ensuite la Côte d’Ivoire, Cuba et le Maroc. FranceAgriMer a par ailleurs révisé à la hausse ce mois-ci sa prévision d’exportation de blé tendre vers les pays tiers à 6,950Mt contre 6,850Mt estimée le mois dernier.
Cette compétitivité s’est quelque peu étiolée ces dernières semaines mais une bonne partie des ventes à l’export ont déjà été réalisées. En effet, selon les chiffres de la Commission européenne, au 7 décembre, ce sont 2,630Mt de blé français qui ont été exportées vers les Pays tiers sur une prévision d’exportation à 6,950Mt cette année. L’an passé, à la même date, 4,3Mt avaient été exportées à cette date, mais avec un total de 13,461Mt exportées en fin de campagne 19/20.
Les cours néanmoins soutenus depuis quelques semaines profitent aux opérateurs pour commencer les contractualisations sur la récolte 2021. Dans sa dernière parution, le ministre de l’Agriculture français (Agreste) table sur des surfaces de blé tendre à 4,7 Mha, en augmentation de +12,4%, rattrapant ainsi la baisse des surfaces de l’an dernier, mais partiellement, car les surfaces 2021 sont en dessous des années précédentes (celles-ci étaient toutes au-dessus de 4,85Mha). L’Europe, comme la France, a pu bénéficier de conditions clémentes pour les semis cette année.
Par contre le déficit hydrique se creuse en Russie, ce qui n’est pas favorable pour les céréales. Pour l’heure, c’est plutôt la hausse des prix qui inquiète le gouvernement russe. Pour limiter cette hausse, qui se répercute sur le prix du pain, le président Vladimir Poutine a demandé à son gouvernement la mise en place de mesure de taxes à l'export afin de limiter les exportations de blé. Pour autant, la Russie a engrangé cette année 83,5Mt de blé, 10Mt de plus que l’an passé. Les mesures limitant les ventes à l'export souhaitées par la présidence russe ne devraient pas être très impactantes pour le marché mondial cette année.
Maïs
Le bilan prévisionnel du maïs français s’est nettement tendu ce mois-ci, le stock de fin de campagne est désormais estimé à 1 893kt contre 2 207kt le mois dernier selon France AgriMer. En cause, une collecte de maïs revue en baisse, à 10,885Mt et des exportations vers les pays de l’Union européenne en hausse, à 4,363kt.
Dans son dernier rapport du 12 novembre, StratégieGrains jugeait des ventes de maïs français vers les pays de l’Union en forte augmentation par rapport à 2019/20, la France palliant ainsi la moindre présence de l’Ukraine, de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l’UE, et renforçant ainsi sa présence vers la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne et les Pays Bas. A fin octobre, selon les chiffres des Douanes, les Pays-Bas sont la 1ère destination du maïs français (472kt), puis viennent l’Espagne (441kt) et la Belgique (232kt).
Le marché à terme du maïs a clôturé en hausse hier suite à la parution du rapport de l’USDA, ce dernier ayant abaissé de 1Mt les importations de maïs au sein de l’Union européenne. Par ailleurs, fait surprenant, l’USDA a revu la production de maïs ukrainien en hausse, ainsi que les exportations, alors que le CIC les avait revus à la baisse 15 jours plus tôt.