Les agriculteurs et les coopératives agricoles d’Europe demandent des éclaircissements au Vice-président Timmermans concernant la position de la Commission sur les négociations sur la PAC

Le Vice-président de la Commission, Frans Timmermans, a participé aujourd'hui à une réunion extraordinaire en ligne avec les représentants des agriculteurs européens et de leurs coopératives afin d’échanger au sujet du processus de négociation en cours concernant la PAC et le Pacte vert pour l’Europe. À la suite des dernières déclarations de M. Timmermans concernant la PAC, les représentants du Copa et de la Cogeca désiraient comprendre sa position et l’approche de la Commission concernant les négociations.

Après plusieurs semaines de déclarations dans les médias concernant le début des trilogues, il était temps de mettre les choses au clair et de discuter. Face à des agriculteurs et des coopératives unis et en quête de réponses, le Vice-président exécutif de la Commission européenne a réitéré sa promesse de février concernant une analyse d'impact distincte pour chaque proposition que la Commission fera sur le Pacte vert. Le Vice-président exécutif a également rassuré les participants en indiquant que le retrait de la proposition sur la PAC n’était pas envisagé puisqu'il reste, selon lui, encore suffisamment de marge de manœuvre pour négocier dans le cadre des mandats dont disposent actuellement les colégislateurs pour les négociations en trilogue. Enfin, le Commissaire Timmermans a présenté une vision de l’agriculture dans laquelle les investissements dans les nouvelles technologies et dans le stockage du carbone dans les sols agricoles jouent un rôle déterminant pour relever le défi de la transition vers un mode de production plus durable.

Face à ces temps de grande incertitude, à la possibilité grandissante d'un Brexit sans accord et aux difficultés persistantes liées à la crise de Covid-19, le secteur agricole a insisté sur le besoin de clarté et de stabilité, afin de pouvoir planifier et continuer à investir dans des méthodes de production plus avancées. Par conséquent, il est primordial de mener une analyse d’impact exhaustive portant sur le Pacte vert pour l’Europe, afin de déterminer quelles seront les conséquences de sa mise en œuvre sur la production alimentaire, la compétitivité et les revenus des agriculteurs.

Se faisant l’écho des agriculteurs inquiets, Mme Christiane Lambert, Présidente du Copa, a déclaré : « Lors de cet échange constructif, j’ai rappelé à M. Timmermans que les agriculteurs jouaient un rôle de réels “climato-acteurs”. Le climat et la biodiversité sont au cœur de bon nombre de nos actions et initiatives. Nous agissons déjà dans toute l’Europe. Le Pacte vert devrait nous aider afin d’amplifier les efforts déjà fournis par tous les agriculteurs, sans laisser personne sur le bas-côté. Nous attendons de l’UE qu’elle mène une analyse d'impact exhaustive et des institutions qu’elles poursuivent les négociations sur la réforme de la PAC après 2020. Nous avons tous besoin d'un cadre clair et d'une vision pour le secteur agricole européen. La concurrence internationale est féroce, et personne ne nous fera de cadeau. »

Ramón Armengol, Président de la Cogeca, a quant à lui ajouté : « Nous sommes prêts à relever ce défi d’ambitions plus élevées en matière de durabilité. Néanmoins, nous exhortons l’UE à soutenir nos actions, en fournissant aux agriculteurs et à leurs coopératives des outils concrets et en permettant les investissements nécessaires dans l’innovation, la technologie et les infrastructures. Je suis heureux de voir que la Commission reconnaît le rôle des coopératives agricoles pour investir dans des nouveaux systèmes agro-alimentaires innovants et plus durables. »