Anciens numéros

S'abonner à l'hebdo

Pour vous abonner à l'hebdo des coops métiers du grain, dont la diffusion est réservée aux adhérents de Coop de France et à son réseau, merci de remplir et de valider le formulaire ci-dessous.

obligatoire




Valider

Déclaration CNIL
Coop de France met en place un traitement de données à caractère personnel dans le cadre de ses missions d'assistance et d'information aux coopératives adhérentes. Ces données sont collectées lors de votre adhésion, des missions de conseil que nous réalisons ou lorsque vous remplissez ce formulaire et sont destinées aux employés de Coop de France exclusivement. Elles sont par ailleurs contrôlées annuellement. Conformément à l'article 32 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification et de suppression des données vous concernant. Ce droit peut être exercé auprès de Nicolas Gremont, au service informatique à l'adresse suivante : nicolas.gremont@coopdefrance.coop.

Partager la page

Accompagnement des transitions

ffigeac

transitions agricoles



Fermes de Figeac, territoire d’expérimentation pour les transitions agricoles

Jeudi 25 mai dernier, les équipes Fermes de Figeac et leurs partenaires étaient réunis au Lycée agricole La Vinadie pour partager une restitution des travaux réalisés depuis un an dans le cadre de Fermes en Transition – FET, un projet visant à faire du Ségala Limargue un territoire d’expérimentation inspirant au service des transitions agricoles.

Alors que les défis agricoles croissants et de plus en plus complexes nécessitent des changements systémiques sociaux, économiques et environnementaux, les agriculteurs expriment aussi d’autres préoccupations légitimes : sens du métier, équilibre énergie/alimentation, vie privée/vie professionnelle… Pour continuer à accompagner ses adhérents, Fermes de Figeac a compris la nécessité de renforcer son service Développement Agricole.

« Notre ambition est d’accélérer nous aussi ces transitions. Je tiens à souligner leur dimension sociale. Nous sommes prêts à changer. La coop et les paysans bougent ensemble. » Pierre Lafragette, Président de Fermes de Figeac

Après une année d’écoute auprès de groupes d’agriculteurs, des techniciens de la coopérative, du conseil d’administration et la constitution d’une bibliographie complémentaire, force est de constater qu’un enjeu majeur et partagé émerge :  la prise en charge active et responsable par les agriculteurs des enjeux qui font sens dans le territoire parmi les défis posés par les transitions : eau, intrants chimiques, biodiversité, bien-être animal, changement climatique, paysages, bien vivre. Un enjeu qui fait écho aux partenaires techniques et financiers qui ont accompagné le projet.

« L’Agence de l’Eau Adour Garonne a financé le programme FET pendant un an pour nous permettre d’une part de nous structurer en interne, mais également de faire émerger les besoins du terrain. Nous avons ainsi pu identifier les pistes d’action en cours et en devenir : PPAM, travail sur les sols et autour de la haie, bilans carbone, foncière agricole, atelier de transformation végétale, d’affinage… A nous de trouver aujourd’hui les ressources nécessaires pour continuer à financer la réalisation de ces actions. » Nadine Lambret, Service Développement Agricole

Nos adhérents auraient pu faire le choix de s’adapter au fil de l’eau en subissant les marchés ou en faisant des énergies renouvelables leur principale activité rémunératrice. Ils ont choisi d’être davantage proactifs en se projetant comme PRODUCTEURS DU VIVANT en optimisant les ressources naturelles et en coconstruisant avec le territoire. Un scénario exigeant, mais le plus équilibré pour nos adhérents, entre les critères de rémunération, de résilience et de territoire vivant.

Sur le territoire d’expérimentation Fermes de Figeac, de nombreux projets sont d’ores et déjà en cours pour accompagner ce scénario. En continuant à chercher des voies nouvelles et des réponses innovantes à des besoins identifiés et appropriables qui seraient source de valeur pour les agriculteurs, le service Développement Agricole Fermes de Figeac souhaite fédérer en s’appuyant sur des démarches d’action en intelligence collective. Un comité de gestion pluri-acteurs est en train de se constituer pour assurer la gouvernance et l’animation de ces différentes actions, mais aussi pour inventer les méthodes et les outils combinés nécessaires sur ce territoire d’expérimentation.

« Nous souhaitons une agriculture à haute densité humaine. Plus nous serons d’hommes et de femmes engagé(e)s, coopérateurs et coopératrices, plus nous aurons de chance de réussir ces transitions. Nos agriculteurs sont face à un mur de risques mais font le pari de la confiance dans notre accompagnement de leurs mutations. » Guillaume Dhérissard, Directeur Fermes de Figeac

legouessant1054

Protection des plantes



Les biosolutions confirment leur intérêt en grandes cultures

Après le maraîchage et l’arboriculture, les biosolutions ont trouvé leur place dans les itinéraires techniques des grandes cultures. En France, en 2020, le marché du biocontrôle s’élevait déjà à 236 M€, représentant plus de 12 % du marché de la protection des plantes(1).

Les produits de biocontrôle sont définis dans le Code Rural et de la Pêche Maritime (CRPM) comme étant « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. » Il en existe 4 familles : les macro-organismes (insectes, acariens ou nématodes), les micro-organismes (bactéries, virus ou champignons), les médiateurs chimiques (phéromones, kairomones ou allomones) et les substances naturelles (d’origine végétale, animale, minérale ou microbienne). « Chez Le Gouessant, nous sommes convaincus que les biosolutions constituent une alternative de choix pour réduire l’usage des produits phytosanitaires tout en maintenant les rendements » témoigne Guillaume Tanguy, chef produit en Productions Végétales chez Le Gouessant. « Utilisées seules ou en association, elles montrent des résultats quasi équivalents au conventionnel, à condition d’une bonne surveillance. »

Mieux vaut prévenir que guérir

La Coopérative l’assume, elle a fait le choix de basculer 100 % de sa gamme d’anti-limaces en biocontrôle. « La clé c’est l’observation ! » assure Guillaume Tanguy. Il faut intervenir dès l’apparition des premières morsures. « Notre fournisseur dispose d’un réseau de piégeage. Il nous alerte en temps réel sur le niveau de risque et nous couplons ces données aux observations terrain des techniciens. » Si cet anti-limaces à base de phosphate ferrique est appliqué suffisamment tôt, on obtient une mortalité des ravageurs comparable au conventionnel (75 % d’efficacité avec le biocontrôle vs 78 % en conventionnel à J+10 après l’application). Parmi les autres biosolutions promues par la Coopérative, il y a le soufre. Ce fongicide naturel est un allié dans la lutte contre la septoriose. Il s’utilise en début de cycle, au stade 1-2 nœuds de la céréale à paille (blé, orge ou triticale). Nos derniers essais en blé ont mis en évidence une réduction de moitié de la dose de conventionnel, avec un gain de rendement de 4 q/ha. Seul inconvénient du soufre, c’est une matière dense. Pour éviter le bouchage des buses de pulvérisation, des précautions doivent être prises lors de l’incorporation du produit ainsi qu’au moment du rinçage en fin de chantier.

Dans la catégorie des macro-organismes auxiliaires, les trichogrammes ont le vent en poupe. Ces parasitoïdes pondent dans les œufs de pyrales qui ne peuvent donc plus causer de dégât à la culture de maïs. Ils peuvent être appliqués sur la parcelle à partir de plaquettes à suspendre manuellement sur les feuilles de maïs (225 000 trichogrammes/ha) ou de capsules biodégradables larguées par drone (270 000 trichogrammes/ha)(2). La date optimale du lâcher coïncide avec le pic de vol des pyrales, généralement entre début juin et fin juin. Le coût de revient est de 35 à 40 €/ha et l’efficacité affichée est de 60 à 70 %, suffisant selon Guillaume Tanguy pour « répondre aux attentes de la pression pyrale bretonne ».
À date, Le Gouessant référence une dizaine de solutions de biocontrôle en grandes cultures et en cultures spécialisées. Cette année, de nouveaux essais sont menés sur le phosphonate de potassium pour lutter contre la septoriose du blé, 1re maladie en France sur les céréales à paille.

(1) Source : IBMA France, l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle
(2) Prestation proposée par la Coopérative Le Gouessant