Marché des céréales
Un marché céréalier à l’image de l’économie mondiale
C’est-à-dire morose. Les opérateurs craignent un recul de l’activité économique mondiale, notamment du côté de la Chine ce qui met les marchés des matières premières sous pression, comme en témoigne la forte chute du cours du pétrole cette semaine.
Mais l’économie mondiale n’est pas la seule à peser sur les cours des céréales. Les moissons avancent et avec elles, la crainte d’un accident météorologique augmente. Les yeux des opérateurs sont donc tournés plus que jamais vers les prévisions météo.
D’autant plus que les craintes semblent justifiées dans certaines régions du globe. En Chine notamment, où la région du Henan, principale productrice de blé, fait face à des pluies abondantes qui pourraient dégrader la qualité de la récolte à venir.
Il en est de même en Russie, où les blés d’hiver subissent la grêle et de fortes pluies couplées à des températures fraîches voir froides. A l’inverse des régions de blé de printemps qui sont chaudes et sèches, tout comme l’Ukraine.
La moitié sud de l’Europe profite d’une pluie bienvenue, en particulier en Espagne qui était jusque-là extrêmement sèche. Cela devrait aider au développement de l’orge. Le sud-ouest de la France est sous surveillance car l’abondance de pluie pourrait retarder les semis de maïs. Alors que la moitié nord attend impatiemment le retour des pluies. Malgré tout, les conditions de culture restent bonnes voire très bonnes en France avec, d’après le dernier bulletin Céré’Obs, au 29 mai, 91% des cultures de blé tendre et 88% des cultures d’orge d’hiver jugées comme bonnes à très bonnes (-2 points par rapport à la semaine dernière pour les deux cultures). Soit des conditions qui sont bien meilleurs que l’an passé qui affichait respectivement des niveaux à 67% et 65%.
Outre Atlantique, la sécheresse est toujours présente même si la situation s’améliore un peu en blé d’hiver avec un crop rating au 28 mai en hausse de 3 points par rapport à la semaine dernière à 34%. En maïs, 69% des cultures sont jugées comme bonnes à excellentes pour le premier crop rating de la campagne (contre 73% l’an passé à la même date).
En complément de ce marché météo, l’abondance de l’offre russe et sa compétitivité pèsent sur les cours. Les stocks de fin de campagne sont attendus à des niveaux records en raison de la récolte record là aussi de 2022 et des sanctions à l’export que le pays subit depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Ceci laisse encore une grande disponibilité de marchandise pour cette fin de campagne et tire les prix vers le bas.
En France, on constate un retour de la commercialisation du blé, notamment de qualité fourragère, en anticipation de la récolte à venir qui promet des rendements mais qui interroge sur la qualité technologique des grains.
L’orge bénéficie d’un regain d’activité qui devrait se maintenir pendant toute la période estivale et qui devrait mollir par la suite en raison de l’arrivée des récoltes australiennes sur le marché qui devraient accaparer une grande partie de la demande chinoise.