Marché des céréales
Le maïs français se fait rare
Maïs
La bourse de Chicago a débuté la semaine en forte baisse, les opérateurs s’attendant à une révision nettement à la hausse des surfaces de maïs (94 Ma contre 91,44Ma) dans le rapport de l’USDA de mercredi. S’ajoute à cela la décision de la cour suprême américaine permettant à des raffineurs pétroliers de continuer à être exemptés des quotas obligatoires de biocarburants dans leur production. Ainsi que des conditions de cultures plutôt favorables pour les cultures US. S’en est suivit un rebond technique, synonyme de volatilité avant le très attendu rapport USDA.
Avec des estimations de surfaces de maïs en deçà des attentes (92,7 Ma), et des stocks légèrement en dessous, le rapport était haussier pour le maïs et sans surprise la Bourse de Chicago a bondi mercredi et plusieurs contrats ont même atteint leur limite journalière.
En France, la rareté se paie au prix fort. Compte tenu des niveaux de stocks au plus bas depuis au moins 20 ans (les stocks de maïs chez les collecteurs sont à -12% par rapport à l’an passé, soit -300kt, et les stocks en dépôt presque deux fois moins importants que les deux campagnes précédentes), les prix pour se procurer du maïs continuent d’être à un niveau très élevé, avec des niveaux de prime qui dépassent les 40€ depuis plusieurs semaines. L’arrivée des récoltes de blé et d’orges pourrait faire baisser la pression sur les prix, les fabricants d’aliments ayant la possibilité de substituer les céréales les unes par rapport aux autres. Mais dans une certaine mesure seulement, il y a des minima techniques dans les formulations d’aliments pour certains types d’animaux.
Blé
Les opérateurs sont rivés sur les conditions météorologiques alors que la récolte approche à grand pas. Après avoir perdu 2 points la semaine dernière, les conditions de cultures du blé tendre restent stables à 79% (surfaces jugées dans un état bon à très bon) au 28 juin, bien meilleures que les conditions de l’an passé (56%). En ce qui concerne le volume attendu, celui-ci semble très correct voir même bon. La semaine dernière, le CIC a revu nettement à la hausse la prévision de production française (37Mt, contre 36,1Mt le mois dernier). La production européenne est donc attendue à 154,7Mt, plus de 15Mt supplémentaire par rapport à l’an dernier.
Du côté de la mer Noire, les productions russe et ukrainienne devraient atteindre des niveaux historiquement élevés : proches des 30 Mt en Ukraine et supérieurs à 80 Mt en Russie. En Ukraine, les conditions hivernales ont été optimales pour les céréales à paille, présageant selon France Export Céréales, des rendements similaires au record de 2016/17.
La production mondiale de blé est attendue à un nouveau pic, à 789Mt selon le CIC. Mais la consommation humaine comme animale est prévue en hausse de +2%, ce qui laisse les stocks de fin de campagne à un niveau équivalent à cette année. Les besoins d’importation de certains pays, risquent d’être plus importants en raison de production locale moindre. C’est le cas notamment de l’Algérie, destination importante pour le blé français.
L’arrivée des récoltes et la détente des prix de ce début de semaine a amené les acheteurs internationaux à se positionner. Après l’Egypte en début de semaine, qui a acheté 180kt de blé roumain (une seule offre française a été faite, 26$ C&F plus cher que la meilleure offre roumaine), ce fut le tour de la Turquie, la Tunisie, l’Iran et la Thaïlande, qui ont finalisé leurs achats juste avant la parution du rapport de l’USDA.
Car la parution du rapport a entraîné les cours à la hausse, bien que le rapport était baissier pour le blé.
Orges
Les prix ont subi la pression observée par les autres céréales en ce début de semaine, pour se maintenir proche des 200€/t sur les places portuaires.
La récolte d’orges d’hiver a commencé, timidement puisqu’au 28 juin seuls 2% des surfaces ont été récoltées (contre 36% l’an dernier à la même date). La Nouvelle Aquitaine est la région la plus avancée, avec 11% des surfaces récoltées, juste devant les Pays de la Loire (10%). La production nationale d’orges est attendue à 11,4Mt selon le CIC. Les conditions de cultures ont perdu un point au 28 juin, mais restent tout à fait favorables (74% pour l’orge d’hiver et 83% pour l’orge de printemps).