Marché des céréales
L’avancée des moissons et le retour de la pluie font fondre les cours sur le marché des céréales
Les évènements du week-end dernier ont rappelé - si cela était nécessaire – aux opérateurs le contexte géopolitique incertain et l’incertitude qui pèse sur l’avenir du corridor. Mais ce risque ne s’est pas retranscris dans les cours qui sont sous pression en raison de l’avancée des moissons et de l’amélioration des conditions météorologiques aux USA.
Les travaux de récolte des céréales à paille ont démarré dans l’hémisphère Nord.
Aux Etats-Unis, les blés d’hiver sont récoltés à hauteur de 24%, soit un retard de 9 points par rapport à la moyenne quinquennale, selon l’USDA.
En France, les travaux ont débuté dans plusieurs régions. Pour le moment il n’est pas possible de conclure sur la qualité de cette campagne, mais l’impact de la période de sécheresse suivie du temps orageux observé ces dernières semaines et dans les prochains jours sera à surveiller. Le phénomène de verse est cependant constaté dans plusieurs régions. Pour rappel, la production est attendue en hausse, avec par exemple une production estimée à 36,29 millions de tonnes (Mt) par Stratégie Grains dans son rapport Europe du 15 juin. Soit une hausse de 6,61 Mt en France pour cette campagne.
En Allemagne, la baisse des surfaces – de 2,94 millions d’hectares (Mha) en 2022/23 à 2,88 Mha en 2023/24 – couplée au risque de baisse de rendement dû à la sécheresse font craindre une baisse de production de 3% par rapport à l’an dernier.
En Russie, la production est attendue à 86,7 Mt par l’organisme européen MARS, en baisse de 17% par rapport à l’an dernier, mais qui reste à un niveau élevé (+ 4% par rapport à la moyenne quinquennale). Cependant, les cultures russes ne sont pas épargnées par les aléas climatiques. Après une période de sécheresse hivernale, les cultures de nombreuses régions font maintenant face à de fortes pluies et à de la grêle, ce qui pourra impacter à la baisse la production.
Au Canada, StatCan a publié mardi ses estimations d’emblavements pour le pays. Les emblavements de blé sont attendus en hausse de 6% de 2022 à 2023 pour atteindre les 10,94 Mha, soit leur plus haut niveau depuis 22 ans. Les prévisions sont les même pour le maïs avec un assolement record estimé à 1,55 Mha en hausse de 6 points par rapport à l’an dernier. C’est l’avoine le grand perdant cette année avec une baisse des assolements de 36%, en raison de la faiblesse des cours de la céréale sur cette dernière campagne.
Du côté du maïs, ce sont les améliorations des conditions météorologiques qui font pression sur les cours, notamment à Chicago. En effet, après une période de sécheresse significative, qui ont mené 94 % des terres du Midwest et 59% des terres des Grandes Plaines a être classées comme « anormalement sèches », la pluies tant attendues par les opérateurs – mais surtout par les cultures – devraient arriver jeudi et vendredi. Dans la Corn Belt, les précipitations devraient être supérieures à la normale et accompagnées de températures chaudes.
De quoi faire pression sur les cours alors que lundi, l’USDA dégradait encore la note d’état des cultures de maïs de 5 points avec seulement 50% des maïs jugés comme bons à excellents, la note la plus basse depuis 1988.
En Argentine, la récolte est achevée à 44%, en retard de 10% par rapport à la moyenne quinquennale
Au Brésil, un peu plus de 9% du safrinha, le maïs de seconde culture, serait récolté dans le centre-sud du pays, un retard significatif par rapport à l’an passé. Mais les rendements semblent au rendez-vous malgré une humidité du grain supérieur à la normale. Le chiffre de production avancé par AGRural pour la production totale est de 127,4 Mt. En deçà des estimations de l’USDA qui sont à 132 Mt.
En France la culture se poursuit alors que le cours sur Euronext ne cesse de baisser aucun élément haussier ne se présentant. Pour autant l’activité reste très faible.