Marché des céréales
Forte baisse des importations européennes de maïs
Les cours des céréales sur l’ensemble des marchés financiers ont clôturé la semaine dernière en forte hausse. Cette hausse a été rognée sur toutes les échéances de la semaine, jusqu’à atteindre des niveaux de prix semblables au milieu de semaine dernière.
La surprise de la semaine a été le rapport MARS de la Commission européenne du 25 mars qui fait état de prévisions de rendements en hausse par rapport à 2023 pour le blé tendre (+2% à 5,91 t/ha), le blé dur (+5% à 3,44 t/ha) et l’orge d’hiver (+2% à 5,95 t/ha) sur l’ensemble du territoire européen. Alors même qu’il est souligné dans ce rapport l’impact négatif des conditions météorologiques défavorables pour les cultures d’hiver.
En France il reste difficile de se prononcer sur l’impact de la pluviométrie sur les productions, mais il est acté par Agreste que les surfaces en blé tendre d’hiver par exemple sont estimées en baisse de 7,7% par rapport à l’an dernier à 4,36 millions d’hectares (-7,5 % par rapport à la moyenne quinquennale).
Concernant les exportations de blé tendre, l’union européenne rattrape son retard avec 22,79 millions de tonnes (Mt) expédiées du 1er juillet 2023 au 23 mars 2024, soit un retard de 2% par rapport à l’an dernier à la même date. Le premier importateur de blé tendre reste le Maroc avec 3,3 Mt importées au 25 mars, suivi du Nigéria pour 2,2 Mt et de l’Algérie avec 2,0 Mt. L’ordre du Top 3 des importations est légèrement bousculé mais surtout, la Chine représente une part de plus en plus importante des destinations de nos céréales européennes en passant de 4,3% des parts d’exportation en 2022/23 à 7,4% en 2023/24. La principale origine qui cède ses parts est sans surprise l’Egypte qui diversifie ses sources d’approvisionnement, notamment en mer Noire.
La situation est inverse pour le maïs avec des importations européennes en recul de 38% par rapport à l’an dernier à la même époque, à 13,2 Mt. L’Ukraine conforte sa place de principale origine avec 66,7% des parts de marchés à date (8,8 Mt) contre 54,1% en 2022/23 (11,6 Mt) à pareille époque, suivi du Brésil dont les volumes ont chuté de plus de 5 Mt passant de 7,9 Mt en 2022/23 à 2,8 Mt. Le Canada qui avait exporté l’an dernier 0,8 Mt à destination de l’Union Européenne est à 0,4 Mt aujourd’hui. Cette baisse des importations européennes en provenance du Canada met à mal plusieurs régions productrices dont l’Ontario et le Québec dont les silos débordent encore de maïs malgré des prix bas entre 185 et 195 $/t.
Sur le plan international, les semis de maïs safrinha se sont achevés en avance et dans de bonnes conditions au Brésil avec un retour des précipitations dans les principales régions productrices.
A l’opposé, en Inde, le Ministère indien de l’agriculture estime la production de maïs 2024/25 en baisse de 6,7% par rapport à la campagne précédente à 35,5 Mt.