Marché des céréales
La situation russo-ukrainienne apporte de la volatilité aux cours des céréales
Blé
Lundi le cours du blé a bondi sur Euronext, gagnant +8,50€ sur l’échéance de mars ce lundi et +9,75€ ce mardi, la raison principale étant à voir du côté des tensions entre la Russie et l’Ukraine, et leurs éventuelles conséquences sur le prix du gaz et sur le commerce mondial de blé. Des achats techniques et des fonds d’investissement ont également favorisé les mouvements de forte amplitude sur le marché.
Russie et Ukraine font partie du top 5 mondial des exportateurs de blé. La Russie, avec 33,3Mt de prévision d’exportations pour cette campagne, est le plus gros exportateur mondial. L’Ukraine, se situe à la 4ème place (24,5Mt), derrière l’Union européenne (32,9Mt) et l’Australie (24,7Mt) selon les derniers chiffres du CIC. Un conflit armé menacerait aussi les approvisionnements en pétrole et en gaz russes de l’Europe.
En tous cas cette tension impacte à la baisse le cours du rouble, ce qui rend le blé russe encore plus compétitif sur le marché mondial.
Dans le même temps, la demande internationale est toujours présente, la Turquie était aux achats la semaine dernière, mais également de l'Algérie qui a lancé un nouvel appel d'offres lundi. Dans ce contexte, le blé français a perdu en compétitivité, notamment face aux origines russe, ukrainienne et argentine. L’Algérie aurait acheté environ 80 kt de blé probablement origine mer Noire. L’origine France aurait cependant été acceptée apparemment si celle-ci avait été compétitive.
En milieu de semaine, le cours du blé change complètement de trajectoire. Mercredi, le blé sur Euronext perd l’équivalent des gains de la veille. Et jeudi, la baisse du cours du blé s’est poursuivie, la clôture hier était à 277,25€ pour l’échéance mars, donc au final la hausse des cours n’est « que » de +4,50€ sur la semaine, alors que l’amplitude journalière a été beaucoup plus forte.
L’Egypte lance un appel d’offres ce vendredi, ce qui, compte tenu de la baisse des cours de ces derniers jours, rend l’origine française et européenne compétitive pour cette destination. Selon les chiffres de la Commission européenne, en date du 24 janvier, 1,5Mt de blé européen ont été exportées vers l’Egypte, contre 256kt l’an dernier à la même date.
La Chine est en 3ème place des exportations européennes de blé, avec 1,2Mt en date du 24 janvier, en légère baisse par rapport à l’an dernier (1,56Mt à la même date). Selon Intercéréales, pour le seul mois de novembre 2021, les importations chinoises de blé tendre ont atteint 750kt, en baisse de -7,2% par rapport à novembre 2020. Les importations françaises représentent 320kt, ce qui en fait un fournisseur important pour ce marché. Viennent ensuite l’origine australienne pour 250kt, puis US pour 140kt.
Maïs
Côté maïs, bien que des pluies tombées dans le sud du pays aient un peu rassuré le marché, ce dernier reste soutenu avec une sécheresse qui perdure en Amérique du Sud, notamment au Brésil et au Paraguay. La Conab, l’agence étatique brésilienne, a d’ailleurs largement corrigé à la baisse son estimation de production de maïs au Brésil à 24,8 Mt, contre 29,1 Mt le mois dernier. Et en Argentine, le développement du maïs est toujours sous surveillance alors que seulement 22% des surfaces sont notées en bonnes ou excellentes conditions, contre plus de 90 % il y a quelques semaines.
Les tensions entre la Russie et l'Ukraine apportent également du soutien aux cours du maïs, qui s'affichent désormais au-dessus des 250 €/t sur l'échéance Mars 2022 d'Euronext, une première depuis la fin du mois de novembre.
Ces inquiétudes apportent un regain d'intérêt pour le maïs américain. On note des ventes de 247,8 kt de maïs la semaine dernière et de 150 kt ce lundi qui viennent qui confortent la bonne dynamique des exports depuis plusieurs semaines.
Mercredi, le maïs a suivi l’orientation baissière du blé tendre, mais ce jeudi, le maïs gagnait +2,75€ contrairement au blé, soutenu par cette activité à l’exportation du maïs US.