Marché des céréales
Les chiffres américains sur la récolte de blé mer Noire font bondir les cours
Côté climat, les précipitations aux Etats Unis restent limitées aux régions du Delta et du Sud -Est, tandis que les Plaines restent sèches, avec cependant des températures inférieures aux normes saisonnières. Sur le continent européen, pas de changement majeur dans les prévisions, la sècheresse prédomine toujours dans l’Ouest du continent tandis que les régions Nord Est et les Balkans reçoivent des précipitations satisfaisantes. La région mer Noire quant à elle manque toujours cruellement de couverture neigeuse.
Du côté des échanges, la Corée du Sud était présente aux achats cette semaine pour 11Ky de blé américain échéance mars et un volume supplémentaire de blé australien échéance mai-juin. Les exportations américaines de la semaine s’élevaient à 500kt, en haut de la fourchette des estimations des opérateurs. Ce chiffre porte le total de la saison à 588Mbu, en baisse de 7% par rapport à l’année dernière.
Cette semaine se tenait à Paris la conférence Paris Grain, à laquelle l’USDA et l’Association des grains ukrainienne notamment étaient présents. Et les chiffres de production du blé origine mer Noire qui ont été évoqués lors de cet événement ont contribué au rebond des marchés sur toutes les places. Le représentant du « World Agricultural Outlook Board », affilié à l’USDA a notamment affirmé qu’une récolte russe de 104,4Mt n’était pas réaliste, et que l’USDA s’en tient à son estimation de 91Mt pour la production russe. Si l’agence américaine a raison, cela change bien entendu le bilan mondial de blé de façon significative. Le directeur de l’UGA, association ukrainienne des grains, affirmait quant à lui que la production de blé ukrainienne ne dépasserait pas 16Mt. Ce chiffre laisserait entre 8 et 10Mt de blé disponible ukrainien à l’export, selon les chiffres utilisés pour la consommation domestique et des stocks de fin. Ajoutons à cela que les fonds sont toujours majoritairement « vendus » sur le marché du blé.
Du côté Sud-américain, peu de mouvement du côté des producteurs et une dynamique export toujours lente. Les prévisions climatiques s’améliorent cependant, avec davantage de précipitations et une fenêtre encore longue avant le début des semis.
Sur le marché Euronext, le contexte haussier en mer Noire allié à un retour de la demande marocaine et un euro plus faible ont déclenché une hausse sur trois sessions de 10€/t.
Du point de vue géopolitique, la recrudescence des attaques russes sur l’Ukraine continuent de semer le trouble chez les opérateurs et maintiennent les marchés dans un état de nervosité.