Intercéréales a tenu mardi 22 novembre, son assemblée générale au cours de laquelle Jean-François Loiseau a été réélu Président pour trois ans. L’assemblée générale a également reconduit l’ensemble du bureau pour un nouveau mandat.
Jean-François Loiseau vient d’être réélu pour un mandat de trois ans à la présidence d’Intercéréales, l’interprofession de la filière céréalière regroupant les producteurs, les acteurs de la collecte et de la commercialisation, et ceux de la première transformation.
Agriculteur dans le Loir-et-Cher sur une exploitation de grandes cultures et président d’une coopérative, il est président d’Intercéréales depuis 2016.
« Le changement climatique et la conjoncture énergétique et géopolitique sont des bouleversements majeurs pour la chaîne agricole et alimentaire française. Dans ce contexte, les entreprises et les exploitations agricoles de la filière céréalière doivent plus que jamais être rentables et compétitives pour jouer pleinement leur rôle de garant de la souveraineté alimentaire et de la pérennité d’un modèle qui nourrit en quantité et qualité.
La filière poursuivra ainsi le travail de transformation engagé et démontrera à quel point elle est une solution à nombre de défis auxquels nous faisons face : stockage du carbone, préservation de la biodiversité, alimentation de tous en France et à l’étranger, maintien d’une forte activité économique et des emplois dans nos territoires ».
Photo : © Philippe Jacob
DES CHIFFRES ET DES CÉRÉALES
Edition 2022
La filière céréalière française confirme son excellence
Intercéréales publie la nouvelle édition « Des chiffres et des céréales - L’essentiel de la filière », actualisé avec les données de la récolte 2021. Il brosse le portrait complet de la filière céréalière française à travers la production des différentes céréales, la collecte, l'export et la transformation pour la campagne 2021/2022.
Filière rime avec diversité des céréales et des produits transformés
- La filière céréalière française représente plus de 440 000 emplois à l’ancrage territorial et patrimonial majeur. Près de 245 000 agriculteurs livrent à des collecteurs du secteur coopératif (173 coopératives, 40 000 emplois) ou du négoce agricole (300 entreprises, 10 000 emplois), qui alimentent les acteurs de la 1ère transformation et les exportateurs de céréales.
- 35,4 Mt de blé tendre ont été produites en France en 2021. Sur le marché intérieur, ils alimentent les secteurs de la panification, de la boulangerie, de la biscuiterie ou encore de l’alimentation animale, de l’amidonnerie et de la filière bioéthanol.
- Le maïs est la 2ème céréale produite en France. Avec 14,4 Mt de maïs grain en 2021, la France conforte sa place de 2ème producteur européen. Sur le marché intérieur, cette céréale est utilisée en alimentation humaine, animale, en amidonnerie, en semoulerie et pour la fabrication d’alcool éthylique.
- La France est aussi le 1er producteur européen d’orge brassicole et le 1er exportateur mondial de malt : 20 % des bières dans le monde sont ainsi brassées à partir d’orges de brasserie et de malts français.
- Pour le blé dur, dont la France est le 2ème producteur européen après l’Italie, les semouleries ont transformé plus de 600 000 tonnes de blé dur en semoule, qui sera ensuite transformée en pâtes ou en couscous.
Les céréales au cœur de la puissance exportatrice française
Avec plus de 30 millions de tonnes de céréales exportées, la France est le 1er producteur et exportateur européen de céréales et le 7ème exportateur mondial.
L’excellence française est confirmée sur le blé tendre puisque l’Hexagone est le 5ème exportateur mondial en 2021/2022.
Environ 56 % des exports français sont destinés à l’Union européenne, notamment la Belgique, l’Espagne et les Pays-Bas, quand 43 % sont destinés aux pays tiers principalement pour des utilisations en alimentation humaine.
La France est aussi une puissance exportatrice de produits céréaliers comme l’amidon, secteur dans lequel 75 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’export, et le malt, avec 80 % de la production de malt exportée en 2021/2022.
La présence de nombreuses infrastructures
logistiques en France (fluviale, maritime, portuaire et routière) est une réelle force pour l’export français.
La filière céréalière assure l’approvisionnement des Français
Une tonne de céréales sur deux est donc destinée au marché français. Sur les 21 millions de tonnes utilisées, 29 % servent directement l’alimentation humaine sous formes de pâtes et couscous, de farine, de semoule de maïs, d’amidon ou encore de malt.
44 % des céréales utilisées en France le sont pour l’alimentation animale : 9,2 Mt de céréales ont ainsi été utilisées en 2021, avec les volailles, les porcins puis les bovins comme première valorisation.
Les animaux consomment également la plupart des coproduits de transformation des céréales (sons,
drêches de brasserie, produits d’amidonnerie...) et permettent à la filière de tendre vers le zéro déchet tout au long de sa chaine de production.
Accès à la brochure ici
A travers des cartes, graphiques et de nombreux chiffres, cette brochure est un outil permettant de mieux situer la place occupée par les 18 espèces de céréales cultivées en France, en Europe et dans le monde, sur les volets de production, transport, export et transformation.
Un coup d’épée dans l’eau !
Face à la crise sur le marché des engrais et aux demandes d’action des agriculteurs et des législateurs, la Commission européenne a publié le 9 novembre une communication intitulée «Assurer la disponibilité et un prix acceptable des engrais».
Le texte énonce principalement des objectifs à long terme pour l’Europe et le reste du monde. Pour faire face à la crise, il se contente de renvoyer la balle aux Etats membres, autorisés à subventionner les industriels et les agriculteurs. Un grand coup d’épée dans l’eau alors qu’il est urgent de faciliter les importations et la logistique des engrais pour détendre les prix et fluidifier le marché.
La crise sur l’approvisionnement en engrais a commencé en 2021, et les livraisons d’engrais en France pour la récolte 2022 ont baissé de -8% pour l’azote, -23% pour le phosphore et -24% pour la potasse. La situation s’est encore aggravée depuis la guerre en Ukraine, qui a conduit à la fois à une explosion des prix et à une baisse de la production et des importations d’engrais azotés en Europe. La campagne d’approvisionnement actuelle accuse un net retard depuis juin, ce qui compromet la récolte attendue en 2023.
Face à cette crise et aux demandes d’action des agriculteurs et des législateurs, la Commission européenne a publié le 9 novembre une communication de 20 pages intitulée « Assurer la disponibilité et un prix acceptable des engrais(link is external) ».
Ce texte frappe d’abord par l’importance accordée à l’aide aux pays en situation d’insécurité alimentaire qui occupe la moitié du texte. La situation sur le marché européen ne fait l’objet d’aucune analyse, la communication y énonce principalement des objectifs à long terme : améliorer la transparence du marché et promouvoir la baisse de la consommation d’engrais, un meilleur accès aux fertilisants organiques et recyclés et la fabrication d’ammoniac basé sur de l’hydrogène « vert », ceci au moyen d’une révision des PSN nationaux de la PAC, d’un effort de recherche et du Plan d’action pour une gestion intégrée des nutriments annoncé pour début 2023.
Mis à part le rappel de la proposition publiée en juillet de suspension des droits de douanes à l’importation d’ammoniac et d’urée(link is external), actuellement en examen par le Conseil européen, les seules mesures proposées pour faire face à la crise actuelle sont la possibilité, très hypothétique, d’utiliser les 450 M€ de la réserve agricole européenne de crise, et les aides d’Etat sur budgets nationaux, c’est-à-dire les subventions aux fabricants d’engrais et aux agriculteurs européens.
Aucune action concrète n’est donc proposée qui soit de nature à faire baisser les prix des engrais ou à améliorer leurs disponibilités dans l’immédiat. Avec un renvoi de la patate chaude aux Etats membres, autorisés à subventionner les producteurs et les consommateurs, mesures qui ignorent le fonctionnement du marché, seraient coûteuses pour les budgets nationaux et créatrices de fortes distorsions entre les pays capables de les financer, comme l’Allemagne, et les autres.
Les agriculteurs français et européens proposent pourtant depuis plusieurs mois un ensemble de mesures d’urgence pour résoudre la crise sur le marché des engrais qui auraient un effet immédiat de baisse des prix et d’augmentation des disponibilités, notamment à l’importation :
- Suspendre ou supprimer les droits de douane européens à l’importation d’azote (6.5% sur les engrais azotés)
- Assurer le bon fonctionnement du marché européen
- Inciter les distributeurs et agriculteurs à acheter à l’avance et à gérer les risques de prix
- Soutenir les industriels européens et supprimer les droits à l’importation d’ammoniac
- Faciliter la logistique portuaire à l’importation et le transport routier intérieur
- Sécuriser les sources d’importations alternatives et substituer temporairement de l’urée et de la solution azotée aux à ammonitrates
- Mettre fin aux incohérences politiques dans l’application des sanctions russes aux importations
- Procéder aux assouplissements règlementaires nécessaires (REACH, règlement 2019/1009…)
Les agriculteurs et les distributeurs d’engrais avaient pourtant rappelé ces priorités quelques jours avant la publication de la Communication. Force est de constater que la Commission européenne frappe un grand coup d’épée dans l’eau (Communiqué de presse du Copa-Cogeca(link is external)). C'est aussi le point de vue des députés du Parlement européen qui, en séance plénière le 11 novembre, ont souligné à la fois l'absence de financement européen et la nécessité de lever les barrières tarifaires à l'importation des engrais. Les agriculteurs, et notamment les producteurs français de grandes cultures, sont fortement mobilisés sur ce dossier stratégique et continueront à alerter les autorités sur le risque de pénurie d’engrais et les mesures d’urgence de facilitation des importations et de la logistique, nécessaires pour détendre les prix et fluidifier le marché des engrais.
Télécharger le Plan d'action Copa-Cogeca, conditions d'accès aux fertilisants, 04.07.2022
Assemblée générale
de la filière CRC®
Bilan et perspectives
À l’occasion de son Assemblée Générale organisée le 21 novembre 2022, la Filière CRC®
- Culture Raisonnée Contrôlée - a confirmé sa croissance et fait le point sur ses projets.
Évolution de la Filière CRC®
La Filière CRC® a accueilli 4 nouveaux adhérents en 2022 :
Collège des Meuniers :
- Périgord Farine - Minoterie Allafort (24)
- Minoterie Batigne (81)
Collège des Industriels :
- Compagnie des Pâtissiers (27)
- GEMEF industries (13)
La Filière CRC® compte désormais 131 entreprises adhérentes : 36 organismes stockeurs, 58 meuniers (sites), 28 groupes industriels (sur 64 sites) et 9 distributeurs.
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Une revalorisation du budget des collectivités ciblée sur l’achat de produits agricoles et alimentaires et de prestations de repas est urgente et nécessaire pour sauver la restauration collective !
À Emmanuel MACRON, Président de la République
À Elisabeth BORNE, Première ministre
À Bruno LE MAIRE, ministre de l’Économie et des Finances
À Marc FESNEAU, ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire
À Christophe BECHU, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires
À David LISNAR, Président de l’Association des Maires de France
À Carole DELGA, Présidente de Régions de France
À François SAUVADET, President de l’Assemblée des départements de France
Madame, Monsieur,
Depuis plusieurs années, la filière Restauration collective, que nous représentons, est fortement mobilisée et met tout en œuvre pour faire face aux situations exceptionnelles particulièrement instables que nous connaissons. Confinements successifs qui ont eu des impacts très directs sur la fréquentation, flambée des coûts des matières premières aggravée par les impacts de la guerre en Ukraine, crise énergétique, etc., sont autant de difficultés rencontrées par ce secteur, dans un contexte où le souhait est de répondre toujours le plus possible aux attentes des convives.
Rappelons qu’en termes de santé publique, au-delà de nourrir, chaque jour, 10 millions de citoyens, la restauration collective construit le capital santé des enfants (cantines scolaires) et préserve la santé des plus fragiles (hôpitaux, Ehpad, secteurs médico-sociaux etc.). Elle rend accessible à toutes et tous, une alimentation saine, durable et de qualité. Sur le plan territorial et économique, elle représente un débouché majeur pour l’agriculture française et les entreprises de l’agroalimentaire et fait partie intégrante de la dynamique de nos territoires.
Chaque jour, chacun de nos maillons œuvre en faveur de notre souveraineté alimentaire et avec pour objectif de répondre aux exigences qualitatives induites par la loi EGalim (50 % de produits durables et de qualité, dont 20 % de produits bio). Mais pour y répondre, il est essentiel de donner à la filière les moyens de ces ambitions que nous partageons tous. L’inflation et les exigences réglementaires représentent à elles deux et à part égale, une augmentation nécessaire de 40 centimes d’euros par repas. Dans la logique d’EGalim 1 et 2, il est primordial de prendre en compte l’augmentation des coûts de production dans les contrats jusqu’au bout de la chaîne.
A plusieurs reprises, nos organisations ont alerté les pouvoirs publics sur cette situation tendue et sur les risques de rupture associés. Le risque d’un désengagement des acteurs du marché de la restauration collective est grand, nous devons collectivement en prendre conscience : l’augmentation d’appels d’offre infructueux doit nous alerter sur les conséquences à venir sur les repas servis. Il devient urgent que les collectivités puissent assurer, par un arbitrage au sein de leur budget, une revalorisation des achats de produits agricoles et alimentaires et des prestations de repas.
Si nous saluons le cadre dévolu à la révision des contrats qui a été rappelé par la circulaire du Premier ministre et confirmé par le Conseil d’Etat, il nous faut aujourd’hui l’appliquer dans l’ensemble des discussions avec les collectivités territoriales. Cette souplesse réglementaire doit se décliner en souplesse de dialogue afin d’émerger sur des bonnes pratiques collectives. Nous saluons les dialogues vertueux qui se sont engagés dans certains territoires et qui permettent des revalorisations du prix des repas, ainsi qu’une répercussion des coûts de production.
Nous sommes également conscients des difficultés budgétaires que les collectivités rencontrent, il est donc essentiel que l’Etat puisse les soutenir, en leur assurant l’octroi de budgets supplémentaires. Accompagner le secteur à couvrir ces coûts est essentiel au maintien de l’engagement de tous les acteurs dans ces objectifs, et à la pérennité de la restauration collective. Pour toutes ces raisons, nous appelons, au-delà de la revalorisation du budget alimentaire par les collectivités, à une contribution de la part de l’Etat auprès de celles-ci, contribution qui soit ciblée sur l’achat de produits alimentaires et les prestations de repas, comme proposé par nos organisations dans le cadre du Projet de loi de finances.
Nous sommes face à une urgence et nécessité impérieuse de dialoguer pour que notre filière française puisse assumer les approvisionnements des différents secteurs de la restauration collective.
Connaissant votre attachement aux enjeux auxquels nous devons répondre collectivement, nous comptons sur vous pour prendre en compte ces arbitrages fondamentaux, dans vos lignes politiques.
Christiane LAMBERT Présidente de la FNSEA
Dominique CHARGE Président de La Coopérative Agricole
Laurent REPELIN Président de GECO Food Service
Philippe BARBIER Président de la CGF
Sylvie DAURIAT Présidente de RESTAU’CO
Daniel ROCHER Président du SNERS
Philippe PONT-NOURAT Président du SNRC