Marché des céréales
Le conflit russo-ukrainien nourrit la volatilité sur les marchés
Côté climat, les prévisions demeurent sèches aux Etats-Unis, en particulier dans la région des Plaines et du Midwest avec des températures en dessous de la normale. Même situation au Canada où la sècheresse persistante et les menaces de gel entravent le potentiel des cultures. En Europe les prévisions s’améliorent sur le Nord du continent avec l’arrivée de précipitations tandis que la région des Balkans et l’Ukraine demeurent sèches.
Les échanges commerciaux se poursuivent avec la présence des Philippines aux achats cette semaine pour 45kt de blé tendre, de même que le Pakistan qui lui était à la recherche de 300kt. La Jordanie sera aux achats la semaine prochaine pour 120kt de blé mars-septembre.
En Argentine, les estimations de la récolte de blé ne cessent de diminuer. Cette semaine, la bourse de Rosario réévaluait la récolte de blé de 17,7Mt à 16,5Mt, inférieur de 2,5Mt aux estimations de l’USDA et 6Mt de moins qu’en 2021 ! Le Brésil quant à lui voit sa récolte de blé augmenter. Après une récolte de 7,7Mt en 2021, elle pourrait atteindre 10,9Mt cette année, un record. L’USDA quant à elle l’estime à 8,7Mt.
L’attention des marchés reste tournée vers la situation dans la mer Noire, en particulier les déclarations de Vladimir Poutine qui souffle le chaud et le froid sur les marchés.
Le cours du blé sur Euronext a augmenté de près de 20€/t depuis les annonces de Poutine à propos de son souhait d’annexer plus de territoires à l’Est de l’Ukraine, et ses menaces nucléaires vis-à-vis de l’Ouest. 300 000 réservistes auraient déjà été mobilisés dans le cadre de la « mobilisation partielle » annoncée par le chef d’Etat mais selon les observateurs militaires, leur niveau d’entrainement serait médiocre.
Les indicateurs macroéconomiques continuent également d’évoluer : le dollar atteignait cette semaine son plus haut niveau depuis 2002, compromettant la capacité des pays importateurs à s’approvisionner, particulièrement dont les monnaies se dévalorisent dans un contexte inflationniste.
La FED annonçait quant à elle une augmentation de 75 points des taux directeurs, qui atteignent leurs plus hauts depuis 2008.