
Marché des céréales
Volatilité des prix lié au conflit en Ukraine
Blé
Même tendance que ces dernières semaines, le cours des céréales est calqué sur l’évolution du conflit en Ukraine.
Le début de semaine a été marqué par un net repli des cours des céréales dans un contexte notamment d’avancée diplomatiques entre la Russie et l’Ukraine, mais également de reprise de l’épidémie de Covid 19 en Chine qui pourrait peser sur la demande (mises en place de mesures de confinement) et de liquidations de positions avant le rapport USDA publié jeudi 31 mars.
Les cours sont repartis en hausse dès mercredi, le marché reste très sceptique à une amélioration de la situation en Ukraine où les pourparlers ne sont pas accompagnés de ralentissement des combats. A cela s’ajoute le blocage des ports ukrainiens toujours d’actualité.
Du côté météo, les pluies tant attendues sont enfin tombées aux Etats-Unis et en Europe, notamment en France. Mais elles ne sont pas suffisantes pour compenser le déficit hydrique constaté ces dernières semaines. En France, pour cette fin de semaine, les pluies s’accompagnent de températures négatives dans plusieurs régions, qu’il faudra surveiller car elles pourraient occasionner des dégâts sur les cultures dont le développement est déjà avancé.
A ce stade, Céré’Obs maintient toujours son chiffre de 92% des surfaces en blé étant dans un état bon à très bon pour la semaine du 22 au 28 mars.
Au niveau international, l’UE a annoncé aider financièrement le Maroc, l’Algérie et la Tunisie pour contre la pénurie de céréales. L’Algérie se serait positionnée sur 600 000t de blé origines optionnelles. Les origines retenues seraient essentiellement des Balkans, de la Russie et de France. La Tunisie était aux achats pour 150 000t de blé meunier et 100 000t d’orge fourragère, origine inconnue.
Le rapport USDA ne devrait avoir que peu d’impact sur le marché du blé, les chiffres étant relativement neutres. Les intentions d’ensemencement étant de 47.4 millions d’acres (Ma) contre 47.8 Ma attendus et les stocks étant de 1.03 milliards de boisseaux (Mbu) contre 1.05 Mbu attendus.
Mais
Le marché du maïs est très similaire à celui du blé et suit la même volatilité liée à l’ensemble des conditions décrites plus haut.
Mais la situation devrait changer et la tension s’accroitre encore un peu plus à la suite de la publication du rapport USDA hier sur les intentions d’ensemencement. Les superficies sont moindre qu’attendues aux Etats Unis : 89.5 millions d’acres contre 92 Ma attendus. Cela peut s’expliquer par la flambée des marchés des engrais azotés. Il est possible que les mêmes observations soient constatées en France cette année.
Les stocks sont également légèrement en deçà de l’attendu avec 7.85 milliards de boisseaux contre 7.88 Mbu attendus.
Dans ce contexte le rapport USDA s’est affiché particulièrement haussier en maïs. La bourse de Chicago n’a pas tardé à suivre, affichant une hausse jeudi soir sur le maïs.
En résumé, les marchés ne peuvent donc pas en attendre autant que souhaité de la production américaine en compensation du retrait ukrainien. L’Amérique du Sud sera donc à surveiller de près.