Marché des céréales
Le blé français atteint des niveaux records
Du côté du climat, la sècheresse prédomine toujours sur la majeure partie du territoire américain. Les températures restent supérieures aux moyennes saisonnières et dans la région des Plaines, le taux d’humidité des sols continue de baisser. La Nina devrait d’ailleurs maintenir ces conditions chaudes et sèches jusqu’au mois de février. Le Canada est également toujours aux prises avec une sècheresse supérieure aux normes saisonnières, de même que tout le continent européen et la région mer Noire. En Amérique du Sud, et en particulier en Argentine où la sècheresse prédomine également, les conditions de récolte s’annoncent correctes.
La demande en blé reste relativement forte. L’Algérie a acheté 750kt de blé, dont la majeure partie serait d’origine russe, plus compétitif que le blé français. La Jordanie a annoncé qu’elle serait de retour aux achats à partir du 25 novembre pour 120kt de mars-mai. Les ventes hebdomadaires américaines s’élevaient à 399kt cette semaine, pour un total de 503Mbu sur la campagne, en baisse de 20% par rapport à l’année dernière. Notons par ailleurs que le port de Vancouver souffre d’importants retards opérationnels dus à d’importantes inondations ces derniers jours.
En Argentine, l’agence nationale BAGE évalue les cultures à 59% « bonnes/très bonnes », contre 50% la semaine dernière, et seulement 17% l’année dernière. La récolte a atteint 18%, contre 19% sur la moyenne quinquennale et 20% l’année dernière.
Plusieurs éléments sont venus apporter leur soutien au blé français cette semaine. La parité euro/dollar d’abord qui a baissé et atteint 1,14 renforce la compétitivité des productions européennes. La Chine aurait d’ailleurs acheté du blé français cette semaine, et si les volumes ne sont pas précisément connus, cette nouvelle suffit à soutenir les cours. Par ailleurs, les rumeurs sur le renforcement des restrictions à l’export du blé russe ont également contribué à propulser le blé Euronext aux portes des 300€/t sur l’échéance mars 2022. Les conditions climatiques et la tension du bilan mondial ont bien entendu également contribué à ce mouvement. Notons cependant que la modification du cahier des charges algérien peut représenter une menace pour le blé français dans la mesure où il semble plus favorable à l’origine russe.