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Hebdo N°33 - Vendredi 18 septembre 2020

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Actualités de la filière

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Conseil spécialisé

grandes cultures


Les grandes cultures demandent un plan d’urgence
au Gouvernement

Le conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer a dévoilé les estimations officielles de récolte. Les chiffres sont là, la situation économique des producteurs est catastrophique. Depuis 8 ans, leurs revenus sont en berne. Ce n’est plus tenable, un sursaut de l’Etat est indispensable. Aussi, les filières Grandes cultures1 appellent le gouvernement, à prendre des mesures à la hauteur de la situation.

Les producteurs de grandes cultures ont vécu une des pires campagnes depuis vingt ans. Les aléas climatiques deviennent la règle année après année. En 2019-2020, les conditions climatiques (automne pluvieux, hiver sans gel puis la sècheresse qui a suivi), et les attaques désastreuses de ravageurs, ont amputé la production de blé tendre (-25,5%), de blé dur (-16,7%), des orges (-20,1%), du colza et des protéagineux (-6,5%) et des betteraves (-15,4%) selon le SSP Agreste du 15/09 et les perspectives sont sombres pour les maïs non irrigués.

Ces chiffres officiels confirment malheureusement les estimations des producteurs. Dès le début de l’été, ils avaient alerté le gouvernement sur leur fragilité économique et la nécessité de mettre en œuvre un plan d’urgence exceptionnel pour soutenir un secteur stratégique pour la France.

A ces phénomènes climatiques, s’ajoutent des orientations politiques basées sur la suppression des moyens de protection des plantes sans alternatives économiquement viables et la baisse continue depuis 20 ans des soutiens européens.

Aujourd’hui, les producteurs sont à bout de souffle et la majorité d’entre eux se pose la question de la poursuite de leur métier. Il est urgent de redonner un cap et une ambition à l’agriculture française qui doit reposer sur trois piliers :

  • Garantir la résilience des exploitations au travers d’un rééquilibrage de la PAC en faveur des producteurs de grandes cultures, de solutions assurantielles pour faire face à l’ampleur croissante des aléas, et d’une politique de gestion et stockage de l’eau efficace,
  • Accompagner la transition agroécologique en soutenant la compétitivité des entreprises et l’économie des filières par l’adoption de mesures fiscales incitatives et immédiates,
  • Déployer une politique de gestion des moyens de production cohérente qui fait le pari de l’innovation, de la recherche via des investissements significatifs (numérique, robotique, variétal) et non des interdictions brutales.

L’avenir des filières végétales se joue maintenant. Les filières Grandes cultures estiment que les objectifs du Plan France Relance sont un signal positif à condition toutefois de permettre aux producteurs de produire. Tel n’est pas le cas aujourd’hui.

Aussi et avant qu’il ne soit trop tard, elles demandent des mesures fortes pour qu’indépendance et souveraineté alimentaire ne soient pas qu’une belle illusion.

Mesures ministérielles



Face à la vague de sécheresse que continue à connaître la France,
le Ministère de l'Agriculture prend
de nouvelles mesures pour accompagner
les agriculteurs

Compte tenu de cette aggravation de la sécheresse, Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, autorise la possibilité pour les cultures dérobées d’être comptabilisées en tant surface d'intérêt écologique (SIE), y compris lorsque ces cultures connaissent des problèmes de levée. Cette mesure vient compléter les dispositifs déjà activés pendant l'été pour soutenir les agriculteurs dans cette période difficile. Le ministre reste attentif à l’évolution des situations dans tous les territoires.

L'absence de précipitation et la sécheresse des sols constatées sur une partie importante de la France pendant la première moitié du mois de septembre compromet en effet la levée des cultures dérobées, avec des levées hétérogènes voire une absence de levée. Ces cultures dérobées peuvent être valorisées en tant que surface d'intérêt écologique (SIE) dans le cadre du paiement vert à condition d'être présentes pendant 8 semaines à compter d'une date définie au niveau départemental. Dès le 7 août, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation avait autorisé le report de la date limite d'implantation des cultures dérobées.

Cette nouvelle mesure permet de tenir compte des difficultés de levée des cultures dérobées. Pour une mise en œuvre la plus rapide possible et la plus adaptée en fonction des évolutions de la sécheresse, fabelle sera décidée par les préfets de départements dans le cadre d'un zonage qu'ils détermineront au regard des conditions climatiques locales.

Dans ce cadre, les exploitants concernés devront signaler à leur DDT(M) le problème de levée des cultures dérobées semées et demander à bénéficier d'une dérogation pour cas de force majeure. Cette dérogation permet de maintenir le caractère « SIE » de la culture, y compris en cas de contrôle sur place où la présence d'un semis pourra toutefois être vérifiée.

Julien Denormandie : « Je reste aux côtés des agriculteurs pour les accompagner dans ce contexte de sécheresse inédite. Cette nouvelle dérogation pour les cultures dérobées témoigne de l'adaptation de notre réponse au fur et à mesure de l'évolution de la situation. J’y suis particulièrement attentif. Au-delà de ces mesures d’urgence, la sécheresse, qui devient habituelle, attaque notre souveraineté alimentaire, qui est ma priorité. Pour la regagner, ce sont non seulement ces mesures de court terme que nous devons prendre mais aussi des mesures de plus long terme. Le plan de relance nous donne ainsi les moyens de répondre à la question de l’adaptation de notre agriculture au changement climatique.»