Marché des céréales
Marché de fin de campagne
Blé
Après la hausse rapide de début du mois, la publication du rapport USDA du 10 mai, prévoyant plutôt des disponibilités en baisse, a soutenu les cours qui ont ainsi renoué avec les plus hauts de la campagne, tant sur le marché de Chicago que celui de Paris. Toutefois, après cette embellie, les cours du blé se sont repliés sur l’ensemble des places mondiales.
La pluie, bien que probablement insuffisante, atténue les inquiétudes sur l’état des champs de blé d’hiver dans les grandes plaines américaines, le manque d’eau sur le bassin de la Mer Noire ne suffit plus à soutenir le marché, quant à l’Argentine et l’Australie, ce n’est que le début du cycle de production. Il est probable que les allers-retours des fonds d’investissements sur les marchés financiers jouent actuellement en défaveur des grains et au profit du marché du pétrole qui connait un regain d’activité. D’autre part, la hausse du dollar sur le marché des changes se traduit par une baisse des prix des grains sur le marché américain, pour rester dans la course à l’exportation.
Point positif pour les céréales européennes, cette hausse du dollar qui pénalise les blés américains à l’export favorise les nôtres. Ainsi, le blé français sur cette fin de campagne devient le plus attractif et son prix en Fob s’inscrit même inférieur à celui du blé russe. Mais, faute d’offres en origine française, le GASC a finalisé un achat d’un bateau de 60kt de blé ukrainien pour livraison juin. Cette compétitivité retrouvée, en grande partie grâce à l’euro/dollar, même si elle arrive un peu tard, se traduit par une accélération des chargements dans les ports français, à une cadence toutefois modeste par rapport à d’autres années. En avril, 1,11 Mt de blés ont été chargées dans les ports français, soit un total de 7,07 Mt depuis le début de la campagne. Cette amélioration récente conduit FranceAgriMer à réhausser ses prévisions d’exportations Pays-Tiers à 8,4 Mt. La grève SNCF, même si elle perturbe les acheminements vers les ports, n’obère pas, pour le moment, la compétitivité à l’exportation. FranceAgriMer table même sur une activité soutenue vers nos voisins européens avec un chiffre à 9,07 Mt (+135 kt), soit le meilleur résultat depuis la campagne 2005/2006. Selon FranceAgriMer, le stock de report de blé, à 2,5 Mt, pourrait même s’inscrire à son plus bas depuis la campagne 2014/15.
Sur la nouvelle récolte, le rapport de prix entre les différentes origines mondiales retrouve la hiérarchie habituelle. Le blé russe, se positionne à 10$/t de moins que le blé français, et remplit déjà ses carnets de commandes. A la veille du ramadan, qui a débuté ce 15 mai et durera jusqu’au 13 juin, les pays du Maghreb et du Moyen Orient ont profité de la baisse des cours des céréales pour avancer leurs achats juillet/août.
Orge
A la veille du ramadan, l’Arabie Saoudite a acheté 1,5 Mt d’orge fourragère, livraison juillet/août. Difficile de dire quelles origines sont parvenues à se placer, mais pour parvenir à boucler un tel volume, alors que les prix des différentes offres sont très serrés, il est probable que l’Arabie se fournisse un peu partout.
Maïs
Malgré un rapport USDA plutôt haussier en maïs pour la prochaine campagne, les cours s’inscrivent en repli sur ces deux dernières semaines tant sur le marché à termes de Chicago que sur le marché physique. En France, les cours s’effritent légèrement. En portuaire l’activité est restreinte. La demande des fabricants d’aliments espagnols peine à être alimentés en raison des tensions sur le fret camion au départ des OS français.