Marché des céréales
Céréales : des perspectives françaises bonnes à ce jour
Blé
Les derniers chiffres de Céré’Obs sont encourageants, 81% des surfaces de blé tendre sont dans un état bon à très bon, au 14 juin. La totalité des cultures sont au stade de l’épiaison, avec un retard certain par rapport à l’an dernier (17 jours), mais moins important (5 jours) si l’on tient compte de la moyenne des 5 dernières années. Les échos de la récolte sont plutôt favorables à ce jour, et certains analystes revoient leurs prévisions de récolte françaises en hausse ces derniers jours. La semaine dernière, Stratégies Grains estimait la récolte à 36,77Mt (en hausse de +0,67Mt depuis le mois dernier), mais d’autres estimations sont plus élevées.
Outre-Atlantique, la météo plus favorable a soulagé les craintes des opérateurs. Les moissons de blé d’hiver SRW) ont débuté et les premières coupes sont a priori satisfaisantes.
Devant ces nouvelles rassurantes du côté des cultures, les cours dévissaient cette semaine. Sur le marché à terme d’Euronext, le cours du blé a perdu 8€ cette semaine. Ce qui a amené les acheteurs à revenir sur la scène internationale, à l’image de l’Egypte qui a lancé cette semaine un appel d’offres pour la période 21-31 août, mais qui a finalement annulé, espérant peut-être des prix encore plus bas prochainement. Dans ce pays, la récolte locale est en cours, avec des quantités collectées plus importante que l’an dernier selon France Export Céréales. Le GASC envisage donc de réduire le volume d’importation pour atteindre juste 5Mt.
Sur le marché intérieur, le différentiel de prix entre le blé et le maïs est important (plus de 40€), ce qui limite le potentiel de baisse du blé.
Maïs
La tension sur le marché français est importante et les primes sur le marché intérieur s’envolent, à des niveaux jamais vu depuis très longtemps. En cause, une demande qui persiste malgré la raréfaction de l’offre disponible. Selon les états de FranceAgriMer, les stocks chez les collecteurs au 1er mai étaient au plus bas depuis 2016-17 (2,77Mt), et les stocks en dépôt au plus bas depuis 2003-2004 ! Le bilan maïs de France AgriMer publié la semaine dernière le montrait bien, avec un stock de report historiquement bas (1 802kt).
Pour la prochaine campagne, les conditions de culture du maïs sont très bonnes, avec 90% des surfaces jugées dans un état bon à très bon selon Céré’Obs, ce qui pourra le moment venu faire baisser la tension.
Outre-Atantique, la situation est tendue également. Le rapport de l’USDA de la semaine dernière révisait à la baisse la prévision de production brésilienne pour 202/21, ainsi que les stocks de maïs aux Etats-Unis alors que la demande reste soutenue, notamment à destination de la Chine. S’ajoute à cela, des inquiétudes sur la politique à venir de Joe Biden concernant les biocarburants.
Orges
En France, le ministère de l’Agriculture table sur une production d’orges d’hiver à 7,7Mt, soit +19% par rapport à l’an passé. Les perspectives sont toujours favorables en orges d’hiver comme en orges de printemps.
Les cours ont reculé dans le sillage du blé, mais la demande reste importante, y compris à l’export. Le point d’interrogation pour la campagne à venir sera la demande chinoise pour l’orge française, mais celle-ci dépendra beaucoup des relations entre la Chine et l’Australie. Qui sont, pour le moment tendues en raison de la procédure engagée par l’Australie contre la Chine devant l’OMC.