Marché des céréales
Les cours du blé et du maïs s’effritent encore cette semaine
Blé
Sur le marché de référence de Chicago, la tendance reste à la baisse. Les signaux concernant l’offres de blé à l’échelle mondiale sont au vert et l’abondance de grain maintient la pression sur les cours. Malgré une activité notable des acheteurs internationaux, avec en particulier la Jordanie, l’Egypte qui vient à nouveau de réaliser un appel d’offres de 240 kt, honoré en totalité par du blé russe, et également la Turquie attendue ce vendredi pour 230 kt de blé à 13,5 % de protéines, l’ambiance reste morose sur le marché du blé. Le revirement des autorités égyptiennes sur les exigences concernant l’ergot, après l’annonce de la clarification sur la présence de graines de coquelicot, perturbent les transactions sur cette destination et génère une atmosphère baissière.
Dans ce contexte, et face la réalité de la faible activité du marché, FranceAgriMer révise à la baisse ses prévisions d’exportation Pays-Tiers sous la barre des 10 Mt à 9,9 Mt. Au regard des exportations réalisées sur le premier trimestre de la campagne (cf. détails des chiffres des douane dans la rubrique Statistiques et références), les expéditions vers les pays de l’Union Européenne progressent nettement par rapport à l’an dernier, mais les exportations vers les Pays-Tiers peinent à décoller. Elles atteignent 2 Mt, en tenant compte des embarquements réalisés jusque fin octobre. Plus le temps passe et plus la capacité de la France à réaliser son objectif d’exportation parait compromis. D’un côté les acheteurs font leurs emplettes et leurs besoins ne sont pas illimités, de l’autre l’équation logistique se complique.
Orge
La Jordanie n’a pas conclu son appel d’offres, mais la Turquie et l’Iran sont aux achats. Contrairement au blé tendre, le courant d’affaire à l’export n’a pas si mal démarré et la possibilité de réaliser d’autres affaires à l’international continue de tenir les primes sur le rendu portuaire.
Maïs
Dans le sillage du blé, le cours du maïs perd 2 à 3 €/t sur la façade atlantique comme dans l’est du pays.
Tout comme Agreste, dans son bilan sur l’offre et la demande nationale, FranceAgriMer reste sur une prévision de récolte inférieure à la perception des acteurs du marché. A 12,7 Mt Mt, le chiffre de la récolte de FranceAgriMer s’établit à 1,2 Mt de moins que celui de l’AGPM. Les prévisions sur le rendement national divergent nettement. Là où le Ministère de l’Agriculture, dans sa publication Agreste table sur 95,6 q/ha pour une surface de 1,43 millions d’ha (voir dans notre rubrique Statistiques et références), FranceAgriMer part sur un rendement de 93,4 q/ha (1,36 mha) tandis que l’AGPM annonçait la semaine dernière 103 qx/ha pour une surface équivalente. Quant à l’analyste privé StratégieGrains, sans rejoindre l’optimisme de l’AGPM sur le rendement (à 97,9 q/ha), il estime la production à 14,3 Mt en raison également de surfaces plus conséquentes (1,47 mha). S’il est habituel que les différentes sources produisant des statistiques aient des différences, l’écart apparait particulièrement singulier cette année. De quoi déboussoler encore plus les moins avertis ! Le stock de report, actuellement estimé à 2,7 Mt par FranceAgriMer pourrait potentiellement s’alourdir significativement.