
Marché des céréales
Bilan alourdi pour le blé tendre français
Blé tendre
Après un début de semaine orienté à la baisse pour le cours du blé, la parution du rapport de l’USDA ce mardi est venu renchérir les prix à Chicago comme sur le marché à terme d’Euronext.
En effet, l’USDA a revu à la baisse la production mondiale de blé tendre de 0,59Mt, la hausse de la production russe, due à un rendement supérieur, est compensée par une diminution de la récolte de 1 Mt pour l’UE et de 0,7 Mt au Royaume-Uni. Les importations sont en hausse de +3 Mt grâce à l’augmentation de 1,5 Mt des importations au Moyen-Orient. Les stocks mondiaux de blé ont fléchi de 1,38 Mt.
Les exportations se sont élevées de +3,53 Mt en raison d’une hausse de 1 Mt des exportations dans l’Union, mais aussi en Russie alors que ce dernier vient d’annoncer la mise en place d’un quota d’exportations de blé sur la première partie de l’année 2022, en plus de la révision de la taxe à l’exportation. Cela pourra entraîner une certaine tension sur les bilans mondiaux du blé. S’ajoute cela les craintes qualitatives sur la future récolte australienne avec des pluies abondantes attendues en cette fin ce cycle.
Au contraire, en France, le bilan d’offre et de demande du blé tendre publié par France AgriMer cette semaine s’alourdit. Ce dernier a intégré la révision à la hausse de +300kt de la production de blé estimée par le ministère de l’Agriculture, intégrant des surfaces de 4,974 Mha et un rendement moyen de 7,13 t/ha. La collecte est donc revue à la hausse alors que les utilisations par les fabricants d’aliments sont revues en nette baisse (4,75Mt contre 5,15 Mt le mois dernier), ainsi que les exportations tant vers les pays de l’Union que les pays tiers (-400kt). Le stock de fin de campagne s’alourdit de plus de 800kt, à 3,167Mt.
Pour la campagne 2022/23, les semis se déroulent dans de bonnes conditions et sont en train de se terminer. Au 8 novembre, 87% des surfaces sont semées, un niveau équivalent à l’an dernier selon Céré’Obs.
Maïs
Le rapport de l’USDA était neutre pour le maïs. Pour 2021/2022, la production mondiale de maïs est en hausse de +6,4 Mt en raison de la production importante en Union européenne, d’une croissance de 1,5 Mt en Argentine due à une augmentation des superficies de maïs semées tardivement. Malgré cette hausse importante de la production, les stocks de fin ne se sont augmentés que de 2,68 Mt.
L’USDA n’a apporté aucun changement pour la production de maïs au Brésil. Ceci est d’autant plus étonnant que les conditions météorologiques au Brésil ont été excellentes depuis le début de l’année, entraînant des estimations à la hausse de la production. La CONAB, agence étatique brésilienne, a redressé son estimation de la production de 1, 0,40 Mt de maïs, pour l’établir à 116,7 Mt.
Les cours du maïs ont progressé dans le sillage du blé cette semaine, mais dans une moindre mesure en raison du rapport USDA. Ainsi l’écart de prix entre le blé et le maïs reste très élevé, incitant les fabricants d’aliments du bétail à incorporer plus de maïs dans leurs formulations au détriment du blé tendre (cf. bilan blé tendre). Néanmoins, France AgriMer revoit légèrement à la baisse (-25kt) les utilisations de maïs par les fabricants d’aliments pour cette campagne.
La récolte française accuse toujours un retard de 11 jours par rapport à la moyenne des 5 dernières années, mais elles avancent à un bon rythme, puisque 83% des surfaces sont récoltées au 8 novembre, contre 73% une semaine auparavant. Cette récolte s’annonce importante en volume, le ministère de l’agriculture a revu de près de +20 t/ha la prévision de rendement du maïs. Celui-ci s’affiche à 99,2Mt. Dans le bilan maïs, la collecte est donc en hausse de +1Mt par rapport au mois dernier. Les exportations de maïs vers les pays de l’Union sont réhaussées de plus de 700kt, ce qui permet aux stocks de contenir la hausse, à 100kt seulement.