Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), Antoine Hacard, président de la Coopération agricole-Métiers du grain et Antoine Pissier, président de la Fédération du négoce agricole (FNA) appellent à la responsabilité de chacun pour réussir les moissons en toute sécurité.
Les moissons d’orge ont débuté dans le sud de la France. Au cours des prochaines semaines, 256 000 agriculteurs vont récolter et livrer leurs céréales, le résultat d’une année de travail.
Après deux mois de confinement, ce n’est donc pas le moment de baisser la garde ?
Eric Thirouin (ET) : La période des moissons est une période d’intenses brassages de personnes et de circulation de matériels dans les fermes et avec les centres de collectes. Aussi, les agriculteurs doivent rester vigilants en respectant les consignes adoptées pendant toute la période de confinement. En pleine moisson, la fermeture d’un silo et la mise en quarantaine d’agriculteurs ou de salariés seraient la pire des choses qui puisse arriver.
Antoine Pissier (AP) : Dans nos entreprises, le 11 mai n’annonçait pas la fin du confinement mais la poursuite d’une activité économique intense pour assurer la continuité de la chaine alimentaire. Nos salariés sont en effet en seconde ligne. La limitation du nombre de passagers dans les véhicules, la distanciation physique ou encore le nettoyage des mains avec du gel hydroalcoolique font toujours partie des mesures prises depuis le 15 mars dernier. La période des moissons ne modifiera pas nos habitudes. Il ne faut pas que le virus gâche cette fête !
Antoine Hacard (AH) : Dans les points de collecte des coopératives, les céréaliers ne devront pas descendre de leurs tracteurs pour bavarder avec le magasinier. Pas de prêt de stylo non plus. Les bons de livraisons seront transmis sans être signés ! Et dans les coopératives déjà équipées, tout sera fait par voie numérique.
AP : Il faut éviter tout risque de contamination, l'ensemble des gestes et des contacts ont été repensés. Quand les agriculteurs donneront leurs échantillons de grains à faire analyser, ils seront déposés dans des bannettes dans lesquelles les techniciens de laboratoire n’auront plus qu’à se servir. Les bulletins d’analyse seront aussi déposés dans des bannettes avant d’être récupérés. Si un nouveau foyer de contamination émergeait dans un silo, il faudrait réorganiser les livraisons vers d’autres centres de collectes. Le protocole qui serait alors mis par l’Agence régionale de santé (ARS) pénaliserait le déroulement de la moisson.
Et dans les exploitations, que se passerait-il si un agriculteur est infecté ?
ET : Contaminé mais asymptomatique, ce céréalier pourrait récolter ses céréales. Mais mis en quatorzaine, il serait isolé sur son exploitation. Il ne pourrait plus livrer ses grains dans son centre de collecte. La moisson pourrait alors virer au cauchemar même si l’agriculteur fait appel à la solidarité pour qu’il ne perde pas sa récolte.
AH : Si un cas de Covid-19 était détecté dans un de nos dépôts, nous appliquerions « les plans spécifiques Moisson » dans la continuité du plan de continuité d’activité pour poursuivre la collecte en redéployant notre organisation logistique vers les centres de collectes épargnés par l’infection.
ET : La MSA a édicté des fiches, avec des règles à respecter, afin de minimiser les contacts. Celles-ci recommandent de personnaliser les matériels et d’éviter les changements de conducteurs. Dans chaque cabine de tracteur et de moissonneuse, un flacon de gel et des gants devront être disponibles.
Les mesures sanitaires ne vont-elles pas entraver le fonctionnement des collecteurs, négociants ou coopérateurs ?
AP : Les agriculteurs ont toutes les raisons d’être rassurés. Nous sommes prêts pour collecter, travailler et commercialiser au mieux leurs grains. Les mesures sanitaires n’entraveront pas la qualité des services que l’on fournit à nos clients.
AH : Quelle que soit l’heure à laquelle les agriculteurs livreront des remorques, des magasiniers réceptionneront les céréales en respectant les règles sanitaires imposées.
Pour plus de sécurité, faudrait-il généraliser les tests avant de commencer la période de moissons ?
AH : Non, on ne fait un test que si on ne se sent pas bien !
AP : Systématiser les tests, ça n’a aucun intérêt car la situation immunologique de chacun d’entre nous peut changer d’un jour à l’autre. Un test ne protège pas ! Ce qui nous protègera tous, ce sont les gestes de distanciation pour limiter tout risque de contamination.
ET : On va utiliser toutes les ressources des réseaux sociaux pour rappeler aux agriculteurs les gestes à adopter afin de réussir la moisson en sécurité.
Culture du colza en France
Toute la filière mobilisée pour garantir des perspectives durables de création de valeur et inciter les agriculteurs à faire le choix du colza
Avec 1,1 millions d’hectares cultivés en 2019 et l’objectif de revenir de façon durable à des surfaces de 1,3 millions d’hectares, le colza est l’une des cultures clefs de l’agriculture française. Il est l’oléagineux le plus cultivé en France et constitue la première source d’huile et de matières riches en protéines d’origine française. Pourtant, cette culture fait face depuis plusieurs années à une réduction des surfaces cultivées. A l’approche des prochains semis, Terres Univia (l’interprofession des huiles et protéines végétales), Terres Inovia (l’institut technique), la Fop (la Fédération des producteurs d’oléagineux et protéagineux) et les autres organisations professionnelles valorisant cette culture, réaffirment aujourd’hui la position essentielle de cette culture et les perspectives prometteuses attendues par les transformateurs et les utilisateurs pour alimenter leurs outils industriels localisés en France et délivrer aux consommateurs des produits origine France. Le colza est une culture d’avenir aux très nombreux atouts agroécologiques, économiques et nutritionnels.
Le colza : une culture indispensable à l’équilibre de la Ferme France
Désormais, un constat s’impose : la réduction de 400 000 hectares en 2019 et 2020 par rapport à la moyenne quinquennale 2014-2018 n’est pas une fatalité. Malgré les difficultés que peuvent rencontrer certains producteurs (contexte climatique local, transformation nécessaire des pratiques, remises en cause des moyens de production), il est urgent de rappeler les opportunités qu’offre cette culture et les possibilités de réussir à la produire dans de bonnes conditions.
Il est aussi urgent que la France prenne la mesure de la nécessité d’alimenter les usines situées sur son territoire avec du colza français et de soutenir les producteurs. Une insuffisance de la production française et européenne engendrerait un déficit face aux futurs besoins des marchés et mettrait en péril la culture du colza.
Des avancées majeures en R&D pour améliorer en permanence la qualité de la graine
La filière française des huiles et protéines végétales se mobilise pour relever les défis agronomiques et techniques afin de soutenir la pérennité économique de la culture du colza. Pour répondre à la demande croissante en protéines végétales, nous soutenons l’innovation et les investissements interprofessionnels en R&D pour améliorer la qualité de la graine via l’innovation variétale notamment et les procédés de transformation. Ces investissements permettront de fabriquer des produits plus riches en protéines.
La culture du colza exige des agriculteurs et des techniciens d’organismes stockeurs un engagement et un suivi technique réels. C’est là une des clefs essentielles pour répondre à la demande d’un marché diversifié et toujours en hausse. C’est pourquoi, dans un contexte de réduction des produits phytosanitaires et d’épisodes de sécheresse répétés, Terres Inovia qui dispose de solutions, renforce son accompagnement auprès des producteurs pour réussir l’implantation du colza en diffusant ses conseils pratiques et opérationnels sur son site web. Réussir la prochaine campagne se prépare dès aujourd’hui. Pour cela, il suffit de s’inscrire en ligne pour être accompagné : https://www.terresinovia.fr/connexion.
Une nouvelle opportunité de culture pour les territoires
Tête de rotation dont on connaît les bénéfices, le colza est une solution de diversification des assolements aux côtés d’autres oléagineux et plantes riches en protéines. Il peut être également une solution alternative dans les assolements des exploitations ou bassins de production ayant perdu une culture importante pour leur territoire. Le colza, source de biodiversité, est aussi une plante mellifère très prisée des abeilles.
Nous sommes aussi fortement mobilisés pour que cette culture puisse bénéficier des innovations variétales disponibles et de solutions techniques efficaces dont l’évolution vers des pratiques encore plus respectueuses pour l’environnement se fait au rythme des succès des innovations qui mobilisent l’ensemble de la filière. Cette mobilisation a permis de faire évoluer très significativement le potentiel de cette culture et continue à produire des résultats.
Une culture créatrice de valeur pour les agriculteurs et tous les opérateurs de la filière grâce à des débouchés pluriels
Le colza représente un enjeu agricole, alimentaire et environnemental car il concentre les débats autour de la souveraineté de notre pays. Toutefois, pour que le colza consolide sa place au sein de ces territoires, nous continuons à nous engager pour renforcer sa rentabilité économique. Certains opérateurs, tels COC, apportent ainsi des garanties filière locale pour conforter cette culture dans leur bassin.
L’ensemble des acteurs industriels du secteur que sont Cargill, COC, Saipol-Groupe Avril et Valtris- Champlor ont répondu présents depuis le début de la crise sanitaire que nous traversons, en mettant en valeur le besoin en sécurité de la chaine alimentaire : tourteaux de colza français non OGM et d’origine locale, huile de colza pour une alimentation saine produite localement et avec les plus hautes exigences de sécurité des aliments (comme en témoigne par exemple la certification FSSC 22000 de Valtris Champlor).
Cette culture constitue également un moyen efficace dans la lutte contre le changement climatique : de nouvelles opportunités apparaissent pour les biocarburants issus du colza : B100 (sous la marque Oleo100 chez Saipol-Groupe Avril), GNR 100 dans le gazole non routier, développement d’un fuel domestique à haute teneur en biodiesel de colza (F10, F30), utilisation de l’huile de colza dans la production de biocarburants (biojet) dans le secteur du transport aérien français.
En amont, de nouveaux dispositifs tels que le colza bas GES CultivUp d’Axereal, OleoZE de Saipol- Groupe Avril ou les initiatives en cours chez NatUp, Soufflet Agriculture, Valfrance et chez d’autres opérateurs de collecte et de distribution, rémunèrent via un « bonus GES », les efforts entrepris par les producteurs de colza pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et développer le stockage de carbone sur leur exploitation.
étiquetage nutritionnel
obligatoire
Les agriculteurs et les coopératives d’Europe expriment leurs inquiétudes quant à l’introduction d’un étiquetage nutritionnel obligatoire à l’avant de l’emballage
Suite à la publication de la stratégie « De la ferme à la table », la communauté agricole européenne salue les mesures destinées à encourager les consommateurs à adopter un régime alimentaire sain. Toutefois, la communauté agricole souhaite faire part de ses grandes inquiétudes concernant la proposition d’étiquetage nutritionnel obligatoire à l’avant de l’emballage (FOPNL) présentée dans la stratégie. C’est pourquoi le Copa et la Cogeca ont envoyé une lettre à la Commission européenne, soulignant que tout nouveau type d’étiquetage nutritionnel devra réellement aider les consommateurs à faire des choix alimentaires sains et ne devra en aucun cas être trompeur, perturber le marché, défavoriser des produits sains ou encore pénaliser des produits faisant partie intégrante de notre héritage culturel et culinaire.
Les agriculteurs européens et leurs coopératives estiment qu’un système d'étiquetage nutritionnel basé sur un code couleurs finirait par proposer une classification excessivement simpliste des produits alimentaires, stigmatisant ainsi des produits hautement nutritifs très appréciés par les nutritionnistes du monde entier pour leur valeur nutritionnelle, tels que l’huile d’olive.Il s'agit également d’une discrimination à l’encontre des produits à indication géographique (IG) et des Spécialités Traditionnelles Garanties (STG), pour lesquels la reformulation est impossible. Ces produits ont une valeur économique de plus de 77,15 milliards d’euros par an et représentent 7 % de la valeur totale des ventes de denrées alimentaires et de boissons européennes.
« Tout étiquetage nutritionnel à l’avant de l’emballage devrait être basé sur la science et prendre en considération la complexité des produits alimentaires lors de l’évaluation de leur contribution nutritionnelle générale, et ne devrait pas se baser exclusivement sur certains nutriments. En se concentrant uniquement sur un nombre très limité de nutriments tels que le sucre, les matières grasses ou le sel ou sur l’apport énergétique, on finit par écarter des produits alimentaires aux propriétés nutritionnelles précieuses, comme le miel, et par promouvoir des produits néfastes pour la santé tels que les boissons rafraîchissantes diététiques à base d’aspartame. Une approche aussi simpliste de l’étiquetage nutritionnel pourrait se révéler néfaste pour de nombreux produits salués pour leurs bienfaits sur la santé et au cœur de régimes alimentaires traditionnels, tels que le régime méditerranéen. Ces produits contribuent à la diversité nutritionnelle, qui constitue la base de toute alimentation saine. Leur attribuer le code couleur rouge n’aidera ni les consommateurs ni les producteurs », souligne Pekka Pesonen, Secrétaire général du Copa et de la Cogeca.
Enfin, il est essentiel de souligner que l’étiquetage nutritionnel à l’avant de l’emballage ne peut à lui seul orienter les consommateurs vers des habitudes alimentaires plus saines. De vastes campagnes d'éducation et de sensibilisation sont nécessaires, et ce dès le plus jeune âge. De plus, une alimentation équilibrée doit toujours être combinée à de l’activité physique et à un mode de vie sain en général. Sur cette question, il est nécessaire d’adopter une approche holistique, harmonisée et basée sur la science, et non une approche simpliste.
L’Ania et La Coopération Agricole saluent les annoncent sur l'apprentissage
L’apprentissage dans le secteur agroalimentaire : l'assurance d'une insertion dans l'emploi pour les jeunes
L’ANIA et la Coopération Agricole se félicitent du soutien apporté par le gouvernement à l’emploi des jeunes et plus spécifiquement à la filière de l’apprentissage. Dans le contexte économique actuel très dégradé qui fait craindre un chômage massif chez les jeunes, la promotion de l’apprentissage et le maintien des jeunes engagés dans cette filière est indispensable.
Pour les entreprises de l’alimentation, qui ont permis à ce jour à 10 000 apprentis de poursuivre leur formation tout en étant acteur de la continuité alimentaire pendant la période de crise sanitaire, l’apprentissage doit continuer à constituer un facteur d’intégration et de formation professionnelle dans la filière agroalimentaire.
Les annonces du gouvernement devraient permettre de sécuriser le recrutement des apprentis et de générer de nouvelles embauches essentielles à la reprise d’activité dans le secteur.
- Ainsi, sont notamment bienvenues les mesures suivantes : L’augmentation de l’aide à l’embauche d’un apprenti qui est portée entre 5000 et 8000 € pour la préparation d’un diplôme allant jusqu’à la licence professionnelle, pour les entreprises de moins de 250 salariés sans condition, et pour celles de plus de 250 salariés dépassant le quota de 5 % d’alternants en 2021
- L’entrée en CFA sans attendre l’accord ferme d’une entreprise d’accueil avec la garantie d’être aidé durant les 6 premiers mois pour la trouver. Cette mesure nous semble être de nature à favoriser l’entrée des jeunes en alternance pour la prochaine rentrée scolaire.
Avec près de 430000 salariés et plus de 15 000 postes à pourvoir chaque année, l’industrie agroalimentaire est le premier employeur industriel du pays. Il est un secteur qui, par excellence, permet de décrocher facilement un premier emploi à l’issue de la formation.
Pour Richard GIRARDOT, Président de l’ANIA, « ce soutien va permettre aux entreprises de l’alimentation d’offrir des métiers d’avenir et des carrières variées et passionnantes à des jeunes, sur tous les territoires français, tentés par les enjeux de notre secteur, d’une alimentation de qualité, diverse, innovante, et par le défi d’offrir à tous l’accès à une alimentation équilibrée et de qualité »
Pour Dominique CHARGE, Président de LCA, « pour proposer aux consommateurs des produits toujours plus sains, sûrs et durables, les entreprises de l’alimentation auront besoin des meilleures compétences et du savoir-faire des jeunes générations. L’apprentissage est une voie d’excellence dans laquelle nos entreprises sont déjà engagées. Nous devons poursuivre cette dynamique pour la développer partout sur les territoires et offrir à notre secteur les meilleurs talents pour poursuivre les transitions écologiques et numériques sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. ».
Pour mener à bien le développement de l’apprentissage et de l’emploi des jeunes dans la filière agroalimentaire, il a été acté la mise en place d’un groupe de travail au sein du bureau social du Contrat stratégique de filière alimentaire (CSFA). Ce groupe de travail qui réunira l’ensemble des partenaires sociaux sera naturellement mené en concertation avec OCAPIAT, l’opérateur de compétences du secteur et en partenariat avec l’ensemble des acteurs de l’apprentissage au sein de la filière.
Les fournisseurs de l'hôtellerie, de la restauration, du tourisme et de l'événementiel attendent des garanties de la part du gouvernement
Le troisième projet de loi de finances rectificative, présenté ce mercredi 10 juin 2020 en Conseil des Ministres, organise, entre autres, le soutien aux entreprises pour lesquelles la reprise d’activité demeurera durablement compromise.
Ce projet de loi doit permettre de rectifier un oubli.
Celui commis dans le cadre du plan de soutien à l’hôtellerie, restauration, tourisme et évènementiel du 14 mai dernier, qui a fait l’impasse sur le cas des entreprises qui les approvisionnent, pourtant très dépendantes de leur niveau d’activité et présentes sur tout le territoire.
Ces entreprises, situées à l’amont de ces secteurs, enregistrent depuis le 15 mars, une perte de chiffre d’affaires entre 50 et 100%, qu’elles soient grossistes en produits alimentaires, boissons et fournitures diverses (linges de table et de literie, matériels de cuisine, décoration et communication événementielle), de l’agroalimentaire ou coopératives agricoles.
A ce jour, les perspectives de reprise sont très sombres. La restauration collective (restauration scolaire, universitaires ou restauration d’entreprise) ainsi que l’événementiel public et d’entreprise restent totalement à l’arrêt. La restauration commerciale, quant à elle, peine à reprendre dans un contexte fortement contraint par les mesures de distanciation. Aucune amélioration significative de la situation n’est envisagée avant la rentrée de septembre voire, pour le tourisme et l’événementiel, le printemps 2021.
Aussi, ce qui vaut pour l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et l’évènementiel, vaut également, à l’identique, pour les entreprises du commerce de gros, de l’agroalimentaire et de la coopération agricole qui les approvisionnent.
Pour ces dernières, faute d’avoir pu bénéficier du plan de soutien du 14 mai dernier, la situation est extrêmement préoccupante. C’est pourquoi, au vu des mesures du projet de loi de finances rectificative, nous estimons que le compte n’y est pas et nous réclamons pour les entreprises de l’amont des secteurs de l’hôtellerie, restauration, tourisme et évènementiel :
- le bénéfice des mesures accordées aux secteurs de l’hôtellerie, restauration, tourisme et hôtellerie, dans le cadre du plan de soutien du 14 mai ;
- l’accès à ces aides pour les entreprises ayant perdu plus de 50% de leur chiffre d’affaires depuis le 15 mars ;
- le maintien d’un régime préférentiel de chômage partiel afin de préserver l’emploi et la capacité de ces entreprises à tenir dans la durée, le temps que la reprise de l’hôtellerie, restauration, tourisme et hôtellerie soit effective.
La survie de nombreuses entreprises amont des secteurs de l’hôtellerie, restauration, tourisme et évènementiel ainsi que la préservation des emplois directs et indirects liés, sont actuellement en jeu.
Nouvelle année compliquée
en grandes cultures
Les récoltes de blé et de colza attendues en nette baisse et revenu en berne pour les producteurs européens.
Alors que les récoltes ont déjà débuté dans le sud de l’Europe et que les conditions météorologiques devraient précipiter les moissons dans la plupart des Etats membres, le Copa et la Cogeca présentaient aujourd'hui, à Bruxelles, leurs prévisions consolidées pour les récoltes de céréales et d’oléoprotéagineux. Selon les premières prévisions des organisations agricoles, 2020 devrait être une année mitigée notamment pour le blé et le colza qui devraient subir des baisses conséquentes de production.
En céréales, l’ensemble de la production de l’UE-28 devrait atteindre la moyenne des cinq dernières années, aux alentours de 305 millions de tonnes. Cependant, la production totale de blé est attendue en net recul de 11,5 % résultant du double effet de la baisse des surfaces cultivées (-3,5 %) et des niveaux de rendement faibles aussi bien en blé tendre qu’en blé dur (-8,3 %). Les conditions de semis à l’automne ayant été fortement affectées par des précipitations importantes, les semis de variétés d’automne tels que le blé d’hiver ont été remplacés par des semis de variétés de printemps tels que l’orge de printemps, l’avoine et le maïs. Les baisses de rendement attendues sont quant à elles principalement imputables aux mauvaises conditions d’implantation des cultures, au déficit hydrique enregistré depuis le printemps et aux attaques d’insectes vecteurs de viroses qui en ont découlé. Sans surprise, cela se traduit par des coûts de production en augmentation principalement au niveau de la protection phytosanitaire notamment contre les maladies et les attaques d’insectes.
Jean-François Isambert, Président du groupe de travail « Céréales », a commenté ces résultats, considérant que « même si ces premières estimations sont entourées d’incertitudes sur les niveaux de rendement, nous sommes extrêmement préoccupés par l’impact de la réduction de la production de blé combinée aux perspectives de forte récession économique globale sur le revenu des céréaliers pour cette campagne de commercialisation 2020/2021 ».
Pour les oléagineux, l’ensemble de la production de l’UE-28 devrait continuer de baisser, passant en dessous des 30 millions de tonnes. Cela est principalement lié à une réduction de 4,5 % de la sole de colza des suites de la sécheresse sévissant dans certains pays européens ou des pluies excessives survenues au moment des semis d’automne conjuguée à une forte pression des maladies et des nuisibles alors que les moyens de lutte sont de plus en plus réduits. Un rendement attendu de l’ordre de celui de 2019 devrait limiter la production de colza pour l’UE-28 à 16,3 millions de tonnes.
Pedro Gallardo, Président du groupe de travail « Oléoprotéagineux », considère pour sa part que ce niveau de production historiquement faible peut être imputé aux politiques européennes menées autour du colza ces dernières années : « Nous avons plafonné les biocarburants, faisant fi de l’impact sur la coproduction de protéines, en limitant notre consommation et en tolérant en même temps “la déforestation importée” de l’étranger. Les producteurs de colza ont, en outre, dû faire face aux maladies et aux nuisibles, qui se sont montrés particulièrement résistants cette année. En raison de l’incapacité des autorités européennes et nationales à obtenir un renouvellement de l’autorisation de plusieurs produits phytosanitaires et en l’absence d’outils de substitution efficaces tels que les nouvelles techniques de sélection génomique, il est de plus en plus difficile pour les agriculteurs européens de produire du colza. Cette réduction des surfaces, si elle persiste dans le temps, pourrait accentuer la nécessité d’importer des matières premières riches en protéines pour l’alimentation animale, ce qui est en contradiction totale avec l’ambition affichée par la Commission de développer les protéines européennes. Une forte réduction des surfaces menace également la viabilité de l’apiculture dans certaines régions européennes. »
Les surfaces de soja et de tournesol progressent légèrement respectivement de 1,4 % et 1,5 % en compensation notamment de la réduction de celle du colza bénéficiant du fait qu’elles soient des cultures de printemps. Les productions de graines de tournesol et de soja sont prévues en hausse de 1,9 %.
Le secteur des protéagineux fait état d’une hausse des emblavements de 6 % passant de 1,582 million d’hectares à 1,674 million d’hectares. Il est trop tôt pour pronostiquer des rendements prévisionnels. Selon Pedro Gallardo, « cette hausse des surfaces s’explique par le report des cultures d’hiver qui n’ont pu être réalisées, par la demande croissante en protéines végétales, notamment en agriculture biologique, ainsi que par les nouveaux régimes alimentaires ».
Le Village by CA Nord de France,
le Village by CA Champagne Bourgogne
et leurs partenaires récompensent les lauréats de la deuxième édition du challenge étudiant « Innover autour de la protéine végétale » le 23 juin 2020 à 14h.
Pour cette seconde édition, le Village by CA Nord de France, le Village by CA Champagne Bourgogne et leurs partenaires, s’associent pour distinguer les 3 équipes gagnantes du challenge « Innover autour de la protéine végétale ».
764 étudiants répartis en 234 équipes et issus de toute la France et de toutes filières d’enseignements (sciences, ingénierie, commerce, marketing, communication, sciences humaines et sociales, hôtellerie et restauration…) travaillent depuis octobre 2019 sur le développement d’idées innovantes de nature à favoriser le recours aux protéines végétales au service de l’alimentation humaine.
Le mardi 23 juin 2020, les dix équipes finalistes auront l’occasion de « pitcher » leurs projets devant un jury de professionnels constitué des partenaires de l’initiative : Terres Univia, Bonduelle, Sodexo, Limagrain, Groupe Advitam, Dijon Céréales, le Crédit Agricole Nord de France, l’Université Catholique de Lille – Yncréa Hauts-de-France, AgroParisTech, le Pôle IAR, Improve et Protéines France.
Un travail de réflexion autour de l’alimentation de demain
Le Village by CA est un écosystème d’accélération unique à la croisée des compétences technologiques, métiers et marché, centré sur l'accélération et le développement des jeunes entreprises innovantes à potentiel.
Le Village by CA Nord de France accompagne les acteurs des territoires dans leurs transformations liées aux grands enjeux et grandes transitions : transition démographique, numérique, environnementale ou alimentaire.
D’ici à 2050, la terre comptera 9 milliards d’habitants. Un accroissement démographique qui nous impose de réfléchir autrement nos modes de consommation. Le besoin supplémentaire en protéines d'ici 2030 est estimé à 40%. Couvrir ce besoin supplémentaire en misant essentiellement sur la production de protéines animales est intenable pour la planète. La priorité au niveau mondial est donc de trouver un meilleur équilibre, en s’appuyant notamment sur le développement de la consommation de protéines végétales.
Un challenge passionnant auquel ont répondu tous les étudiants engagés dans la deuxième édition du challenge ! Ils se sont rassemblés autour d'une ambition commune : soutenir et encourager cette transition, en développant notamment les circuits courts, la valorisation des coproduits et les filières agricoles françaises
Les acteurs de la filière agroalimentaire et de l’innovation aux côtés des étudiants
Les étudiants ont pu compter ces derniers mois sur le soutien indéfectible de leurs coachs et mentors, experts des établissements de formation et entreprises partenaires, pour développer leurs idées et faire émerger des projets innovants.
« L’ensemble des entreprises partenaires s’implique pleinement dans un challenge qui fait sens. Le message fort est que nous donnons l’opportunité aux jeunes de réfléchir et de construire leur monde de demain. Ces jeunes sont aussi de futurs collaborateurs talentueux qui pourront mettre leurs qualités au service des entreprises qui œuvrent pour les transitions alimentaires et agro-écologique. » témoigne Sergio Cocco, Maire du Village by CA Nord de France. « La première édition fut un vrai succès avec des étudiants qui ont imaginé un encas riche en protéines végétales visant à redonner force et bien-être aux séniors dépendants, une gamme de produits sucrés à base de pois chiches ou encore un fromage végétalien à base de noix de cajou. »
Ce ne sont pas moins de 14 entreprises, établissements de formation et fédérations qui se sont engagées aux côtés des Villages by CA pour accompagner ces jeunes entrepreneurs.
« Banque des transitions, le Crédit Agricole Nord de France s’engage à préparer le monde de demain. Au travers du Village by CA Nord de France, aux côtés du collectif de partenaires qu’il fédère, nous sommes fiers d’accompagner la transition alimentaire tout en permettant à de jeunes étudiants de s’imprégner du monde de l’entreprise pour d’autant mieux s’y intégrer. » Emmanuel BARRAS, Directeur Général Adjoint du Crédit Agricole Nord de France
« Ce challenge est parfaitement en adéquation avec notre vision de groupe coopératif: « Construire ensemble les agricultures de demain pour des Hommes pleins de vie ». Nous sommes convaincus que les jeunes pourront apporter des idées nouvelles et des débouchés innovants pour nos agriculteurs » Jean-Philippe KERR, Directeur Administratif & Financier, Groupe Advitam
« La France a tous les atouts, à la fois agricoles, technologiques et culinaires pour être leader en Europe dans la valorisation des protéines végétales à destination de l’alimentation humaine. Être associée à ce projet permet à Terres Univia de soutenir l’innovation et d’identifier de nouvelles idées et concepts pour le dynamisme de la filière française des protéines végétales. En accompagnant les projets prometteurs de valorisation des légumineuses, Terres Univia est fière d’encourager la création et le développement de jeunes entreprises valorisant les produits de cette filière pour l’alimentation humaine. » Laurent Rosso, Directeur, Terres Univia
Lien pour suivre la remise des prix : https://www.facebook.com/Le.Village.by.CA.Nord.de.France.1/live/