
Marché des céréales
forte hausse des perspectives exports US du maïs
Selon Agritel, les cours des céréales ont été finalement plus sensibles, jeudi en séance, à la détente de la parité euro/dollar qu'aux perspectives du rapport de l'USDA, qui pour l'Europe, table sur une hausse des stocks en blé.
Blé
Comme attendu, le ministère américain de l'Agriculture a revu à la hausse les stocks mondiaux de blé. Ceci compromet l’espoir de soutien des cours de la céréale pour laquelle la Russie affirme plus que jamais sa place dominante à l'exportation. Le résultat de l'appel d'offres du GASC a d'ailleurs confirmé la suprématie des origines russes vers l'Egypte avec la concrétisation d'un achat de 175 000 t et cela malgré des prix en hausse par rapport aux derniers achats du GASC. Les stocks mondiaux de blé sont désormais estimés à 268,9 Mt (soit une hausse de 2,8 Mt), notamment suite à une importante baisse de la demande en Inde (-2 Mt à 98 Mt). Ceci ne constitue pas un présage à la remontée des prix. Le rapport USDA confirme les exportations russes à
37,5 Mt (+1,5 Mt), devançant l'Union européenne à 25 Mt ( -1 Mt) et les Etats-Unis à 25,1 Mt (-0,7 Mt). A l’inverse en France, les chiffres exports pays tiers pour le mois de janvier affichés à 747 000 t restent décevants pour cette période de l’année remettant en cause l’objectif export ambitieux de 9 Mt affiché par FranceAgriMer.
Face à ces éléments, les cours du blé sur le marché de Chicago ont évolué en légère baisse. Le blé européen, bien que gagnant peu à peu en compétitivité grâce à la remontée des prix russes, est pénalisé par un euro/dollar qui remonte. La parité à plus de
1,23 confirme son rebond entamé la semaine passée.
Orge
Le marché de l’orge reste globalement tendu en Europe, tant sur l’orge fourragère que brassicole, alors que les semis de printemps en France sont en retard à cause des pluies. On assiste à une dichotomie sur les prix des orges de printemps brassicoles avec une ancienne campagne qui baisse et une nouvelle campagne qui se renchérit dans le sillage des retards de semis. Du côté des chargements, c’est un nouveau bateau de 3 300 t d’orge de brasserie qui est attendu à Rouen à destination de l’Allemagne. En effet, les problèmes qualitatifs sur les orges de brasserie des pays du Nord lors de la dernière récolte engendrent de nouveaux flux d’affaires.
Du côté de l’orge fourragère, la prime à Rouen reste ferme et consolide désormais autour de + 5 €/t sur le rapproché après le léger fléchissement enregistré à la fin du mois de février.
En Ukraine, Ukragroconsult révèle ses prévisions de production d’orge du pays en hausse à 8,7 Mt contre 8,4 Mt précédemment.
Maïs
Le marché du maïs était à l’honneur hier après la dernière publication du rapport USDA. Sans créer de surprise, le ministère américain a décidé de réduire le bilan sud-américain en raison des conditions climatiques difficiles qui y règnent depuis maintenant plusieurs mois. En termes de chiffre, cela résulte en une diminution de 3 Mt de la production argentine (36 Mt) et de 500 Kt de la récolte brésilienne (94,5 Mt), alors que les opérateurs s’attendaient à une réduction plus importante. Le rapport a fait état d'une hausse des prévisions annuelles d'exportations américaines à l'étranger. Ces dernières sont désormais estimées à 56,52 Mt contre 52,07 Mt le mois dernier (+ 4,5 Mt) ce qui semble cohérent compte tenu de la bonne dynamique export actuelle. Ces volumes américains viennent ainsi compenser le repli de la production sud-américaine et tout particulièrement en Argentine. Selon un analyste de Doane Advisory Services, le maïs est porté par des fondamentaux solides et des ventes exceptionnellement bonnes depuis deux mois. L’USDA affirme que les cours de la céréale ont bénéficié de cette révision à la hausse des anticipations d'exportations américaines, reflétant ainsi la compétitivité des prix américains, des ventes exceptionnellement élevées et une baisse des exportations de l'Argentine en proie à une sécheresse persistante.
Sur le marché européen, les cours du maïs se sont aussi appréciés sur le physique avec 164 €/t FOB Rhin, aidés par un net repli de la parité de l’euro face au dollar suite à la réunion de la BCE. L’institution a en effet revu en baisse sa prévision d’inflation pour 2019, ce qui ne présage pas de hausse des taux prochainement en Europe.