Plan stratégique national (PSN)
La Coopération Agricole salue les premiers arbitrages présentés par le ministre
Lors d’une réunion, ce matin, du Conseil supérieur d'orientation et de coordination de l'économie agricole et alimentaire (CSO), le ministre Julien Denormandie a fait part de ses premiers arbitrages concernant la répartition française des aides agricoles européennes. Si cette répartition est un exercice périlleux, La Coopération Agricole tient à affirmer son soutien aux orientations équilibrées affichées par le ministère, qui doivent permettre d’accompagner notre agriculture vers les modèles de demain.
A l’heure de dévoiler la répartition française des enveloppes budgétaires de la Politique agricole commune (PAC), La Coopération Agricole affirme qu’elle partage l’ambition portée par le ministre Julien Denormandie, de reconquérir la souveraineté alimentaire tout en assurant la compétitivité et en opérant les transitions dans le cadre d’une relative stabilité budgétaire. Parmi l’ensemble des orientations qui ont été dévoilées ce jour, la fédération française des coopératives agricoles et agroalimentaires se satisfait particulièrement :
- De la stabilité du taux de transfert entre le pilier 1 et le pilier 2, soit de 7,53% ;
- Du maintien de l’indemnité compensatoire des zones à handicaps naturels (ICHN) et de l’engagement de l’Etat en complément ;
- Du renforcement de l’enveloppe de soutien aux jeunes installés pour répondre à l’enjeu de renouvellement des générations ;
- Du caractère inclusif et non-discriminant de l’éco-régime, incluant notamment les démarches de haute valeur environnementale (HVE) ;
- De l’augmentation de l’enveloppe dédiée à l’agriculture biologique, avec une ambition de
18% de superficie agricole utilisée (SAU) convertie en bio d’ici 2027.
Toutefois, si La Coopération Agricole soutient la grande majorité des premières orientations dévoilées pour le PSN français, elle regrette :
- Que les programmes opérationnels, outils de transition et d’efficacité économiques, ne soient pas étendus à davantage de filières pour permettre leur structuration ;
- Que le cadrage affiché ne permette pas d’affecter plus de moyens à la prévention et à la gestion de l’ensemble des risques.
« Bien consciente de la difficulté de concilier tous les paramètres de l’équation, La Coopération Agricole tient à saluer l’ambition portée par le ministre Julien Denormandie pour la déclinaison française de la PAC. Les coopératives s’inscrivent totalement dans l’objectif affiché de reconquête de la souveraineté alimentaire, qui ne pourra s’opérer qu’à condition de pouvoir : assurer le renouvellement des générations, accompagner les transitions, restaurer la compétitivité des filières et leurs capacités d’investissements, créer de la valeur et améliorer le revenu des agriculteurs. », déclare Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole.

Sans une analyse d'impact exhaustive, nous ne pourrons célébrer le premier anniversaire de la stratégie « De la ferme à la table »
Cette journée marque le premier anniversaire de la présentation de la stratégie « De la ferme à la table » par la Commission européenne à Bruxelles. Toutefois, nous ne pouvons nous joindre aux célébrations, car cette stratégie soulève encore trop de questions sans réponses au sein de la communauté agricole et agro-alimentaire européenne. Cette année d’intenses débats n’a fait que multiplier nos sujets d’inquiétude.
Nous, signataires de cette déclaration, ne doutons absolument pas que la stratégie « De la ferme à la table », avec ses objectifs, aura un impact considérable sur toute la chaîne de valorisation agricole, allant des agriculteurs jusqu’à nos systèmes alimentaires et aux consommateurs de toute l’Union européenne. Mais il ne s'agira sans doute pas de l'impact initialement escompté.
Disons-le clairement : nous ne nous opposons pas, sur le fond, à l'approche proposée dans la stratégie « De la ferme à la table » et le Pacte vert. Nous sommes conscients que notre système alimentaire doit intégrer des mesures supplémentaires pour en améliorer la durabilité au plus vite, tout en préservant les normes de qualité les plus élevées ainsi que le caractère abordable des denrées alimentaires.
Toutefois, cette stratégie aura non seulement un impact sur la qualité environnementale de notre agriculture, maiségalement sur notre capacité de production, notre compétitivité, nos importations et, finalement, sur les prix payés par le consommateur. Comme cela a été démontré durant cette année, il existe de profonds paradoxes dans la composition de ces objectifs généralisés et, d’ici à ce que ces objectifs soient pleinement compris, il sera déjà trop tard. Ne nous dérobons pas au débat concernant ces paradoxes. Nous devons les aborder en semble car, même s’il semble qu'une indifférence collective se soit emparée de l’UE ces derniers temps, les enjeux sont bien trop considérables pour fermer les yeux.
Une analyse d'impact exhaustive aurait constitué la réponse appropriée pour entamer une discussion concrète sur le fond de la stratégie « De la ferme à la table ». Une telle étude a été promise par le Vice-président Frans Timmermans. Toutefois, au mépris de cette promesse, faite en de nombreuses occasions conformément au principe de « bonne gouv ernance » de la Commission, nous savons désormais qu'une telle évaluation ne verra jamais le jour. Et pourtant, les principes de la Commission à ce sujet sont clairs : « Une analyse d'impact est requise pour les initiatives de la Commission susceptibles d'avoir des impacts économiques, environnementaux ou sociaux significatifs. (...) Les analyses d'impact récoltent des informations afin d’évaluer si la future action législative ou non législative européenne est justifiée et comment une telle action peut être conçue afin d’atteindre les objectifs politiques souhaités. » Au vu des défis pour notre sécurité alimentaire, cette négligence de la part de la Commission est aussi incompréhensible qu’inacceptable.
Mener des études séparées concernant les différents objectifs de la stratégie n’est pas non plus suffisant. C’est uniquement en cumulant et en croisant les différents objectifs proposés dans la stratégie qu’il est possible de mesurer l’ampleur réelle des défis que pose cette stratégie. Dans le domaine de la politique commerciale, cette même Commission a eu l'audace de proposer une étude exhaustive des impacts cumulatifs complexes impliqués dans le cadre de plus de soixante accords commerciaux signés par l’UE. Pourquoi n’est-ce donc pas le cas pour la stratégie « De la ferme à la table » ? Pourquoi le gouvernement des États-Unis a-t-il d’ores et déjà mené une étude concernant une politique phare de l’Union européenne ?
Nous demandons l’application de trois principes relevant du bon sens : avoir une politique fondée sur des données concrètes et des preuves scientifiques, conformément aux principes « mieux légiférer », et non sur l’idéologie et les positionnements politiques ; commencer à discuter de technologies et d’outils concrets à même de susciter l’enthousiasme pour ce projet politique au sein de notre communauté agricole ; et enfin, avoir le même niveau d'ambition sur le marché unique de l’UE qu’avec les partenaires commerciaux à l’international qui ne partagent pas nos ambitions.
- AnimalHealthEurope - Fabricants européens de médicaments pour animaux
- Agriculture and Progress - Plateforme européenne pour une production agricole durable
- AVEC - Association européenne des transformateurs et négociants de volaille
- Ceettar-Confédération Européenne des Entrepreneurs de Travaux Techniques Agricoles, Ruraux et Forestiers
- CEFS - Comité européen des fabricants de sucre
- CEJA - Conseil européen des jeunes agriculteurs
- CEMA - Association européenne des constructeurs de machines agricoles CEPM - Confédération européenne des producteurs de maïs
- CEVI - Confédération européenne des vignerons indépendants
- CIBE - Confédération internationale des betteraviers européens
- Clitravi - Centre de liaison des industries transformatrices de viande de l'UE
- COCERAL - Association européenne du commerce des céréales, des oléagineux, des légumineuses, de l’huile d’olive, des huiles et des graisses ainsi que de l’approvisionnement agricole
- Copa-Cogeca - Agriculteurs et coopératives agricoles d’Europe
- Cotance - Confédération des Associations Nationales de Tanneurs et Mégissiers EDA - Association européenne des produits laitiers
- EFFAB - Forum européen des éleveurs d’animaux de reproduction
- ELO - Organisation européenne des propriétaires fonciers
- ePURE – Association européenne de l'éthanol renouvelable
- Euromontana - Association européenne des zones de montagne
- European Livestock Voice - Plateforme européenne de la chaîne alimentaire de l’élevage (avec le soutien de ses partenaires locaux, CARNI SOSTENIBILI (IT) et SOMOS GANADERIA (ES))
- Euroseeds - Association du secteur européen des semences
- FARM EUROPE - Think tank européen de réflexion sur les économies rurales
- FEAP - Fédération européenne des producteurs aquacoles
- FEFAC - Fabricants européens d’aliments pour animaux
- FEFANA - Association européenne des producteurs et livreurs d'ingrédients et leurs mélanges en nutrition animale
- Fertilizers Europe - Association européenne des fabricants d'engrais Euro Foie Gras - Fédération européenne du foie gras
- IBC - Confédération internationale de la boucherie
- UECBV - Union européenne du commerce du bétail et des métiers de la viande