Marché des céréales
Cours des céréales toujours à la hausse
Blé tendre
Les cours continuent leur hausse, et le marché à terme gagne +8,25€ sur l’échéance mars cette semaine. En plus de la demande forte sur les marchés internationaux, les inquiétudes sur le développement des cultures face aux conditions météorologiques concourent à la hausse des prix cette semaine.
La demande est présente à l’exportation. A destination des pays tiers, on a chargé cette semaine depuis Rouen 80,3kt à destination du Maroc, et 41,7kt à destination de l’Algérie. Sur cette destination, l’origine France reste en tête des fournisseurs, mais la part de marché de la France (35%) continue de baisser au profit de l’Allemagne (25%) et de la Pologne (13%) selon France Export Céréales.
Le blé européen continue sa dynamique d’exportation, dépassant les attentes des opérateurs, ce qui contribue nettement à la hausse des prix compte tenu des disponibilités restantes. Dans son rapport de février publié hier, le CIC a augmenté de +1,9Mt la prévision d’exportation de blé européen pour la campagne en cours, à 26,5Mt. Le stock de fin de campagne tombe à 10Mt (-0,8Mt par rapport au mois dernier), en nette baisse par rapport aux campagnes précédentes (14,2Mt en 19/20 et 13,6Mt en 18/19).
Les conditions de culture, hormis l’Europe, inquiètent les opérateurs. En France, au 22 février, les conditions de cultures du blé tendre sont plutôt bonnes, les surfaces dans un état bon à très bon sont estimées à 87% (64% en 2020 à la même date). Les vagues de froid de ces dernières semaines en Europe n’ont eu que peu d’impact sur les cultures, car protégées par les couvertures neigeuses. Mais ailleurs dans le monde la météo est plutôt capricieuse. Aux Etats-Unis, le Texas est en proie à une vague de froid, tandis que sur le pourtour de la mer Noire l’épaisse couche de neige fond, laissant les cultures à nu et dans une situation à risque en cas de gel tardif.
Les premières estimations des bilans pour la campagne 21/22 commencent à être établies. Avec toute prudence compte tenu du fait que nous ne sommes qu’en février, et des incertitudes climatiques sur les prochains mois, le CIC prévoit une production mondiale de blé en hausse pour la 3ème année consécutive, à 773 Mt.
La consommation mondiale est également prévue en hausse (+3Mt par rapport à 202/21), tandis que les échanges, bien que prévus à un niveau élevé, seraient stables par rapport à cette année. Les stocks sont prévus à un niveau élevé comme cette année, mais centrés encore une fois sur la Chine et l’Inde.
Depuis quelques années déjà, la Chine et l’Inde concentrent la grande partie des stocks mondiaux, et la part des stocks mondiaux de ces deux pays réunis continue d’augmenter. Elle est passée de 52,7% en 2018/19, à 55,5% en 2019/20 et 56,7% en 2020/21. Alors que cette année, les stocks disponibles chez les principaux pays exportateurs ont diminué. L’Inde et la Chine continuent de stocker. Il faut dire que la Chine reste préoccupée par sa sécurité alimentaire. Mais la question est de savoir si le stockage stratégique est la seule réponse pour garantir la sécurité alimentaire…. La situation actuelle rappelle quelque peu celle de 2008, lorsque le blé valait 240€/t et que des famines sont survenues dans plusieurs endroits du monde. Depuis, des mécanismes de surveillance des stocks mondiaux ont été mis en place. Mais en 2008, le monde n’était pas plongé dans une pandémie mondiale qui débouche sur une crise économique sans précédent.
Maïs
En Amérique du Sud, le retard dans la récolte du soja risque d’impacter la production de maïs, et maintient les cours dans cette tendance haussière. La moisson tardive au Brésil retarde les semis de maïs Safrinha, et ceux-ci ne sont réalisés qu’à 36% dans la région du Mato Grosso contre 63% sur la moyenne des 5 dernières années. Le rendement du maïs safrinha, qui représente la grande majorité de la production du pays, sera plus à risque étant donné que la saison des pluies s’achève normalement entre la fin avril et la fin mai.
Orges
Le cours de l’orge est soutenu par la demande sur la scène internationale et la bonne tenue des cours des autres céréales. Cette semaine, 180 748t d’orges à destination de la Chine depuis les ports français (Dunkerque, Rouen et La Pallice).
Concernant la prochaine campagne, pour l’heure, les conditions de culture de l’orge d’hiver sont bonnes, avec 83% des surfaces jugées dans un état bon à très bon (contre 66% en 2020 à la même date) selon Céré’Obs.