Marché des céréales
Repli du blé dans un marché sans animation
Blé
Le rapport de l’USDA sur l’offre et la demande mondiales de céréales du mois d’août était particulièrement attendu par les opérateurs. Sa publication vendredi 10 août a provoqué un net repli des cours des céréales sur les marchés américains et européens. Ce qui a surtout surpris les opérateurs sont les chiffres de production de blé tendre de l’Europe, du Canada et de l’Australie qui ont été peu ou pas diminués et celui de la Russie qui a été augmenté à 68 Mt (au lieu de 67 le mois précédent, alors que le Conseil International des Céréales remonte également sa propre estimation de 66 à 67 Mt à fin août.
Le cours du blé sur Euronext s’est raffermi le 17 août sur fond de rumeurs de limitation des exportations par la Russie. Mais, en début de cette semaine, le ministre russe de l’agriculture a rejeté une taxe sur les exportations de blé, la jugeant non fondée. Selon lui, la récolte de l’année devrait suffire à répondre aux demandes locale et internationale. Le ministère de l’agriculture russe estime la production totale de grains à 105 millions de tonnes (Mt), soit un niveau nettement inférieur au niveau record de l’an passé (135 Mt) mais tout de même supérieur à la moyenne des 10 dernières années. En effet, la Russie est attendue sur le marché mondial et devrait être en capacité d’exporter environ 30 Mt cette année. C’est certes moins que le record de l’an passé, mais cela la place tout de même comme le principal fournisseur mondial.
Toutefois, la limitation des exportations par le gouvernement russe reste probable à un moment ou un autre de la campagne. Les exportateurs russes sont donc dans la posture d’accélérer leurs ventes tant qu’il n’y a pas de nouvelles dispositions. Ainsi, et comme habituellement à cette période de l’année, les blés russes sont très compétitifs et les chargements dépassent le million de tonnes chaque semaine.
Dans le sillage du marché mondial, le cours du blé français s’est donc replié de 6 à 8 €/t selon les parités au cours des deux dernières semaines. Mais le cours du blé français reste supérieur au cours mondial, et pour le moment les affaires et les chargements sont peu dynamiques.
Maïs
Au cours des deux dernières semaines, le marché est resté particulièrement attentif à l’évolution des relations sino-américaines. Après un regain d’espoir de voir une amélioration du contexte, l’ambiance est plutôt au scepticisme ces jours-ci et continue à limiter une quelconque embellie des cours des matières premières américaines.
L’agence américaine, conformément aux attentes, a relevé ses prévisions de rendement de maïs à 112 qx/ha (contre 109 le mois dernier, et 111 qx/ha l’an dernier). Compte tenu de l’état des cultures et des échos des crop tours en cours, il est possible qu’une nouvelle hausse des rendements américains de maïs soit entérinée dans les prochain rapport de l’USDA. Cette perspective d’une abondante production maintien le cours américain sous pression.
D’autre part, le dollar américain continue à se raffermir vis-à-vis des principales monnaies, et les devises des pays moins industrialisés sont particulièrement vulnérables. Par conséquent, la dévaluation des monnaies brésilienne, argentine ukrainienne et russe se poursuit et s’accélère même. Cela rend leurs grains plus compétitifs sur le marché mondial et accentue la pression sur le marché à termes de Chicago.
Ceci étant, le maïs américain reste le moins cher sur la scène internationale. Au regard des statistiques hebdomadaires des ventes américaine, la saison d’exportation devrait démarrer à forte cadence.
La baisse des prévisions de production en Europe et l’éventuelle hausse de la demande pour l’alimentation animale du fait de moindres disponibilités en blé tendre ne suffisent pas pour le moment à influencer le cours du maïs américain qui donne le la pour l’ensemble du marché mondial.
En France, la récolte de maïs s’annonce très précoce. Les premiers chantiers de récolte pourraient démarrer dès la fin du mois d’août dans l’est de la France, et dans le sud de la région Rhône Alpes. L’absence de pluies depuis de longues semaines continuent de pénaliser les cultures dans les parcelles non-irriguées. Les perspectives de récolte sont actuellement peu enthousiasmantes. Agriculteurs et collecteurs attendent de mieux appréhender les volumes à leur disposition pour continuer à mettre en marché. D’un côté, avec une dizaine d’euros de moins que le blé tendre, le maïs apparaît peu valorisé par rapport au blé fourrager. De l’autre, malgré un repli d’une dizaine d’euros au cours des deux dernières semaines, le maïs français reste cher par rapport aux autres origines.
Orge
Le cours de l’orge sur le marché français continue de suivre celui du blé tendre et les deux céréales se négocient en portuaire quasiment au même prix.