Une récolte de bonne qualité, insuffisante en quantité pour la reconquête de nouveaux marchés export
La moisson 2018 s’est achevée sur un résultat décevant : les rendements ne sont pas au rendez-vous, en raison d’un excès d’eau au printemps sur tout le pays. La production française de blé tendre, qui atteindrait seulement 34,17 Mt, ne permettra pas de conquérir de nouveaux marchés. La France répondra seulement à ses marchés traditionnels, malgré la qualité très satisfaisante du blé cette année.
« La France devrait connaitre en 2018 une réduction significative de ses exportations à 16,2 Mt contre 18,6 Mt en moyenne olympique 10 ans », annonce Michel Portier, directeur général d’Agritel. En effet, la production de blé tendre est la troisième plus faible de ces dix dernières années suite à l’excès d’eau au printemps sur la majeure partie du pays.
« Ainsi, nos volumes disponibles à l’export vont uniquement être destinés aux marchés traditionnels du blé français à savoir l’Union Européenne, l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne. Nous ne pourrons conquérir de nouveaux marchés, par manque de quantité… », explique Michel Portier. La France pourra s’appuyer sur une qualité des grains très satisfaisante avec un taux de protéines élevé pour la troisième année de suite et un poids spécifique largement supérieur aux normes. Ces critères sont primordiaux pour l’export vers des pays comme l’Algérie, particulièrement exigeants.
Les problèmes de production concernent cette année la majorité des grands exportateurs de blé : Union Européenne, Russie, USA, Australie, Ukraine… . Tous ont connu une période de sécheresse, altérant le potentiel, combinée à une baisse des surfaces semées en blé. Cela va ainsi entrainer une forte réduction de leurs stocks en fin de campagne 2018/19. Ils devraient atteindre 51,5 Mt, soit le plus bas depuis 2012/13. « Tous les exportateurs vont finir sur des niveaux de stocks minimum à l’exception des Etats-Unis qui conserveront des volumes excédentaires », détaille Michel Portier.
Les constantes révisions à la baisse des chiffres de production à l’échelle internationale ont entrainé une nette appréciation des cours du blé en France comme sur le marché international. La cotation physique de référence du blé rendu Rouen base juillet a progressé de +44 €/t depuis le 1er mai 2018, soit une hausse de +26 % en 4 mois.
« La situation de la filière céréalière reste malgré tout fragile. La baisse des rendements a entrainé une hausse des coûts de production chez les céréaliers de l’ordre de +19 €/t, par manque de dilution des charges fixes », explique Michel Portier.
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