Marché des céréales
Les céréales européennes reprennent des couleurs sur le marché international
Cette semaine aura été marquée par un intérêt renouvelé de la demande internationale pour les origines européennes. Après l’achat de 600 000 t de blé français par la Chine, ce sont 120 000 t de blés roumains qui partent vers l’Egypte et 120 000 t de blé qui quittent l’Europe de l’Est (Pologne et/ou Bulgarie ?) vers l’Algérie.
Le regain de dynamisme de la demande international aura été attendu par les pays exportateurs européens, dont les exportations marquent un repli de 27% sur la période du 1er juillet au 17 septembre 2023 par rapport à l’an dernier, d’après les statistiques douanières de la Commission Européenne. Certes l’an passé les exportations avaient démarré très fort mais la raison première de ce retard reste la compétitivité importante du blé russe sur le marché international. Notons que la Russie a réalisé son record d’exportation au mois d’août avec 5,2 millions de tonnes (Mt) qui ont quittés son territoire.
Cette compétitivité se fait également ressentir outre-Atlantique où les exportations cumulées de blé américains accusent un retard de 29,4% par rapport à l’an passé. Le niveau du Mississipi qui commence à chuter (comme en 2022) pourrait également ralentir les exportations avec un tirant d’eau trop faible qui ralentirait le mouvement des grains.
Toujours sur le continent américain, la Financière agricole du Québec annonce un bond des récoltes qui a été possible grâce au beau temps de début septembre. Cependant la situation est compliquée pour les céréales de printemps qui ont été durement touchés par les épisodes climatiques et dont certains ne pourront être récoltés (verse, présence de mauvaises herbes, conditions de sol difficile, …). De manière générale, les qualités technologique (poids spécifique léger) et sanitaire (graines d’adventices, fusariés) de cette récolte inquiètent.
De l’autre côté du globe, en Australie, nous sommes encore loin des moissons mais les conditions climatiques sont préoccupantes. Le pays demeure très sec alors que nous sommes en plein milieu de la saison des pluies. Les conditions seront à surveiller dans les prochaines semaines.
Pour le maïs les moissons démarrent également en France avec 6% des surfaces récoltées en léger retard par rapport à la moyenne quinquennale (10%). Les conditions de cultures sont jugées à 81% comme bonnes à très bonnes, très loin de la mauvaise année de l’an dernier à seulement 43%.
Les Etats-Unis débutent également leurs récoltes. Lundi soir l’USDA annonçait l’avancée des travaux à 9% en légère avance par rapport aux années passés mais l’arrivée des pluies dans le courant de la semaine risque de retarder les travaux. L’état des cultures se stabilise à 51% dans des conditions bonne ou excellente.
Au niveau Européen, le rapport MARS a revu à la baisse sont estimation de rendement prévisionnel à 7,26 t/ha (contre 7,45 t/ha précédemment), en raison des conditions de culture dégradées en Europe de l’Est. Les prévisions de rendement en France sont maintenues à un bon niveau de 9,07 t/ha. Malgré cette baisse de production européennes, les importations sont en baisse de 44% sur la période du 1er juillet au 17 septembre 2023. Les deux pays d’origines sont principalement l’Ukraine (1,87 Mt) et le Brésil (0,95 Mt). Les importations ont fortement diminué en provenance du Brésil car l’an dernier à la même date le Brésil représentait 56,7% des origines d’importation avec 3,37 Mt importés en Europe.
A noter d’ailleurs qu’au Brésil le CONAB a publié ses estimations de production de maïs pour la campagne prochaine en baisse à 119,84 Mt en 2023-24 contre 131,86 Mt en 2022-23 en raison d’une baisse des surfaces de 5% au profit du soja.