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Actualités de la filière

l’avenir de la filière BIO



La Coopération Agricole publie sa première enquête sur l’avenir de la filière BIO dans les coopératives agricoles

À l'occasion du Salon Tech & Bio qui se tient du 20 au 21 septembre 2023 à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, La Coopération Agricole a présenté les conclusions de sa toute première enquête portant sur l’évolution du secteur BIO et la perception des coopératives agricoles en France sur le sujet. Menée auprès de 200 coopératives agricoles engagées dans la production BIO, cette enquête offre un aperçu exhaustif de la situation actuelle du marché et des perspectives du secteur.

Dans un contexte marqué par l'inflation alimentaire et une tendance à la déconsommation des produits BIO, La Coopération Agricole renforce son expertise technique en créant un observatoire économique dédié aux coopératives engagées dans le BIO. L'objectif principal est de collecter des données et d'évaluer les comportements des acteurs du secteur BIO pour mieux les accompagner.

Cette initiative s'inscrit dans un contexte où le secteur BIO fait face à une crise historique, accentuée par l'inflation alimentaire, qui conduit les consommateurs à se détourner des produits BIO (-4,67% en 2022 selon l’Agence Bio). Sur le plan économique, l'enquête confirme une tendance à la baisse, avec un chiffre d'affaires en décroissance pour plus de la moitié des coopératives, entraînant le déclassement de leurs productions pour 58% d'entre elles en raison d'un manque de débouchés.

Cependant, malgré ce constat préoccupant, l'enquête démontre que la tendance n'est pas au défaitisme ni à la déconversion

Plus de la moitié des coopératives participantes à l’enquête affirment qu'aucune déconversion n'est envisagée par leurs adhérents, avec seulement 3,2% des agriculteurs sondés envisageant une telle démarche. Cette résilience est attribuée en grande partie au modèle coopératif, qui offre aux agriculteurs engagés des garanties, notamment par le biais de la contractualisation, assurant ainsi des débouchés à long terme sur de multiples marchés.

L'enquête révèle que les coopératives continuent de croire au potentiel du BIO et qu’elles œuvrent à la poursuite de la structuration de ses filières. Ainsi, 93% des coopératives cherchent à maintenir, optimiser ou à développer leurs activités dans le BIO, contre seulement 7% qui envisagent de réduire ou d’arrêter leur production.

Face à ces constats, La Coopération Agricole appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour relancer et consolider une filière dont les investissements ne sont pas encore couverts. Elle demande une mobilisation totale de la restauration collective afin de multiplier les débouchés. La Coopération Agricole plaide également en faveur d'une communication massive pour mieux mettre en avant les avantages et la qualité des produits BIO. Enfin, elle sollicite un soutien financier public visant à accompagner les producteurs et acteurs économiques en difficulté afin d’assumer pleinement sa promesse en faveur d’une agriculture résiliente et d’avenir à l’heure de l’urgence climatique et de la mise en route du projet gouvernemental de planification écologique.

Moral des agriculteur·rices bio



Il est urgent que le gouvernement prenne la mesure de la situation

L’Agence Bio a publié aujourd’hui son premier baromètre du moral des agriculteur·rices bio qui montre que malgré la crise les agriculteurs et agricultrices engagé·es en Bio sont fier·es et heureux·ses d’avoir choisi ce mode de production. De même, s’ils sont confiant·es que la situation de la bio s’améliorera à termes, ils évoquent le besoin d’une intervention des pouvoirs publics pour aider la filière à passer le cap. Il est temps que le gouvernement prenne la mesure de la situation et que des moyens significatifs soient enfin débloqués.

Un fonds d’urgence sous doté et mal-adapté au terrain

On savait déjà qu’avec 70 millions d’euros sur l’année 2023 le fonds d’urgence était sous doté par rapport aux 150 millions d’euros de pertes chiffrés sur 2022 par le lait, le porc et les fruits et légumes. Mais outre le manque de moyens, la rigidité des critères mis en place bloque de nombreux agriculteurs dans l’accès au fonds. « Chaque jour on reçoit des dizaines d’appels d’agriculteurs démunis de ne pouvoir demander l’aide parce que la contrainte du double critère[1] est trop forte et qu’il y a peu de souplesse dans l’analyse » explique Philippe Camburet, président de la FNAB.

Il est urgent que le ministère facilite le dépôt des dossiers de demandes d’aides en permettant de la souplesse notamment sur le critère de trésorerie : réintégration des salaires non perçus, réintégration des apports de trésorerie en fonds propres, acceptation des attestations prévisionnelles pour les comptabilités qui se clôturent après le 31 mai (…).

Les grandes cultures s’enfoncent dans la crise

En 2023 c’est le tour des grandes cultures de s’enfoncer dans la crise. « Les prix se sont effondrés cette année, la demande n’est pas au rendez-vous, nous avons besoin d’outils de régulation adaptés à la bio » explique Philippe Camburet. Un travail de prospective d’Arvalis évalue le risque de perte de revenus des fermes en grandes cultures au minimum à 30% voire plus selon les régions de production.

Sur la seule filière blé tendre, première céréale collectée en France, la perte moyenne se situe actuellement entre 100 et 150 euros la tonne, ce qui représente jusqu’à 60 millions d’euros de perte sur cette seule production. « On voit bien qu’on ne peut plus se contenter de mesures pansements, il faut un soutien massif pour passer le cap et réfléchir à tous les outils de régulation dont on dispose pour soutenir les filières bio : achats des stocks par l’Etat, financement du déclassement en dernier recours… Ce qui fonctionne déjà en conventionnel doit rapidement pouvoir bénéficier à la Bio » conclut Philippe Camburet.

[1] – 20% d’Exédent Brut Exploitation (EBE) ET -20% de trésorerie

Vitisolar



Le groupe EDF et ses partenaires inaugurent Vitisolar, un démonstrateur d’agrivoltaïsme sur vignes en Gironde

Le groupe EDF et ses partenaires inaugurent un démonstrateur d’agrivoltaïsme sur une parcelle de vignes. Vitisolar permettra d’étudier la cohabitation entre viticulture et production d’énergie renouvelable, et répond aux enjeux environnementaux et climatiques du territoire.

Vitisolar est un projet pilote innovant, constitué d’une structure photovoltaïque surélevée et orientable, installé sur une parcelle de 2000 m2 de vignes de merlot sur le site d’INRAE- Nouvelle-Aquitaine-Bordeaux en Gironde. La structure a été spécialement conçue pour ne pas entraver l'exploitation de la parcelle et permettre le passage des engins agricoles.

Dans une région viticole particulièrement exposée au dérèglement climatique, le projet Vitisolar permettra d’étudier pendant cinq ans, l’impact des panneaux solaires sur la vigne et son environnement. Des paramètres comme la protection face aux aléas climatiques (givre, forte chaleur, etc.), la qualité de la production, les rendements, la biodiversité, seront suivis pour enrichir les connaissances scientifiques et identifier des solutions agrivoltaïques adaptées aux enjeux du territoire.

Vitisolar est le fruit d’un partenariat entre six acteurs issus des mondes énergétique, agricole et académique : EDF, Ampex (ArcelorMittal Exosun), INRAE, la Chambre d’Agriculture de Gironde, la Fédération régionale des CUMA (Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole) ainsi que l’Université de Bordeaux. Vitisolar est également l’une des infrastructures du réseau du Pôle national de recherche sur l’agrivoltaïsme (PNR AgriPV), créé en février 2023 à l’initiative d’INRAE et dont EDF Renouvelables est membre. Le projet bénéficie du soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, de l’Union européenne et de l’ADEME (Agence de la transition écologique). Il s’inscrit dans la feuille de route Néo Terra de la Région Nouvelle-Aquitaine pour accélérer la transition énergétique et écologique.

EDF et sa filiale EDF Renouvelables sont engagés dans l’agrivoltaïsme depuis plus de cinq ans pour développer des projets qui répondent aux besoins de l'agriculture et permettent la production d’énergie renouvelable, deux enjeux au cœur de la lutte contre le changement climatique. Avec Vitisolar, EDF consolide son savoir-faire en matière d'agrivoltaïsme en adoptant une approche locale et scientifique. Ce projet vient compléter les études menées sur ses démonstrateurs agrivoltaïques des Renardières, sur le site d’EDF Lab en Seine-et-Marne, et d’ADELI dans le Gard.

EDF Renouvelables développe aujourd’hui une cinquantaine de projets d'agrivoltaïsme en France et notamment en Nouvelle-Aquitaine, comme le projet de St-Hilaire (82 MW) en Haute- Vienne développé avec un collectif d’éleveurs ovins.

Martin Leys, Directeur de l’Action régionale Nouvelle-Aquitaine, a déclaré : « Je suis très heureux d’inaugurer aujourd’hui Vitisolar, un projet innovant, vertueux, répondant aux enjeux environnementaux et énergétiques de la région et coconstruit avec l’ensemble des acteurs de la filière viticole. Le groupe EDF poursuit ainsi son engagement durable aux côtés de la Région Nouvelle-Aquitaine pour accélérer la transition énergétique sur les territoires. »

Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE « La création de ce démonstrateur, sur un domaine viticole appartenant à INRAE, constitue pour la communauté scientifique un laboratoire inédit grandeur nature pour concilier production viticole efficiente et production d’énergie raisonnée ! Ce projet renforce les outils mis à disposition de l’ensemble de la communauté nationale, acteurs publics comme privés, autour du développement mesuré de la technologie photovoltaïque sur les terres agricoles, fédéré au sein du Pôle national de recherche, innovation et enseignement en agriphotovoltaisme (PNR APV) créé en 2023 à l’initiative d’INRAE. »