Marché des céréales
Les inquiétudes dans l’hémisphère sud soutiennent le cours du blé
Blé tendre
Les cours ont enregistré une légère hausse cette semaine. En rendu portuaire, le cours du blé a gagné 2€ cette semaine. Le marché a intégré les craintes qui restent vives dans l’hémisphère sud : le déficit hydrique en Australie et des inondations impactant les zones de production de blé en Argentine.
Mardi, l’Egypte a acheté 175kt de blé, d’origine russe. Les pays présents pour cet appel d’offre étaient moins nombreux : deux offres roumaines et une offre française, en plus des offres russes. Ceci s’explique par le refus récent par l’Egypte de deux bateaux, un français et un roumain pour cause de présence de graines étrangères. Les opérateurs sont donc prudents, ayant en mémoire les difficultés de l’an passé lié à l’ergot. Au final, les prix des marchandises contractualisées étaient nettement plus élevés (+10$ fob) que lors du précédent appel d’offres.
Maïs
La récolte avance timidement en raison de la pluie qui a sévi sur la France et la priorité donnée à la récolte de tournesol. Au 18 septembre, selon Céré’Obs, seuls 2% des surfaces de maïs étaient récoltées, contre 1% l’an dernier à la même date. Le temps plus sec dans les prochains jours devrait permettre une avancée un peu plus rapide des chantiers de récolte.
Pour le peu de maïs rentré, les échos sur les rendements sont bons, mais la prudence reste de mise, il faudra attendre quelques semaines pour avoir une vision globale de la récolte de maïs. Pour autant, le chiffre donné par FranceAgriMer sur la récolte 2017, à 12,3Mt semble sous-estimé pour certains opérateurs.
Sur le marché, avec la baisse des cours, des affaires se sont faites sur des échéances proches. Au 19 septembre, 34 635t de maïs français ont été exportées vers les pays tiers, dont 11 152t sur la seule dernière semaine. Etant donné que, sur des périodes plus éloignées, le maïs n’est pas compétitif, il est fort probable qu’une telle quantité de maïs exportée ne se renouvelle pas de suite.
Du côté des importations de maïs dans l’Union Européenne, celles-ci sont toujours dynamiques, et s’établissent à 3,2Mt au 19 septembre, soit près de 2 mois d’avance par rapport aux campagnes précédentes (cf. graph). Espagne, Portugal et Pays-Bas continuent d’importer de grandes quantités de maïs. StratégieGrains prévoit en effet une hausse des importations de maïs dans l’Union, au niveau record de 16,6Mt contre 15,7Mt pour la campagne 16/17, les maïs importés étant plus attractifs que les maïs européens.
Ce jeudi a eu lieu l’entrée en vigueur provisoire du CETA, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe. Sur la campagne 16/17, le Canada était la 3ème origine importée dans l’Union Européene (6,9% des importations), derrière la Russie (8,6%) et l’Ukraine (63,9%). Il est bien sûr un peu tôt pour savoir si cet accord aura des impacts sur les importations de maïs. A suivre.
Orge
La Tunisie a finalisé cette semaine un achat de 50kt d’orges fourragères pour des chargements en octobre/novembre. Il se pourrait bien que l’origine française ait été retenue.
Au niveau européen, les exports d’orges vers les pays tiers sont en berne, à 908kt à ce jour, contre 1,4Mt l’an dernier à la même date et 3,5Mt sur la campagne 15/16, selon les chiffres de la Commission Européenne. La France a exporté 410kt contre 621kt l’an dernier. Si l’Arabie Saoudite constitue 44,6% de parts de marché des exports européens d’orge, FranceExport Céréales estime les importations d’orges de ce pays à la baisse pour la campagne 17/18. En effet, le développement de la fabrication d’aliments composés, avec une proportion plus importante de maïs, limite la consommation d’orges. L’Arabie Saoudite étant le premier débouché de l’orge française, cela risque d’avoir un impact pour les exports français.
Pour l’heure, FranceAgriMer estime des exportations françaises à un niveau élevé, 3,5Mt, en raison d’une moindre présence de l’Australie à l’exportation. Selon le CIC, la production australienne est estimée à 7,8Mt, contre 13,4Mt sur la campagne 16/17 et 8,6Mt sur la campagne 15/16. Cela impacte fortement les disponibilités à l’exportation de ce pays.