
Marché des céréales
Retour du blé français sur la scène internationale ?
Blé
Les opérateurs et analystes affinent leurs prévisions de production et ajustent leurs hypothèses de marché en conséquence.
En France, la moisson a rapidement progressé. Des rendements et des situations très hétérogènes à travers les pays se confirment. La déception reste de mise avec une fourchette des estimations comprise entre 33 et 36 Mt mais une qualité, notamment en ce qui concerne la protéine, plutôt bonne. En Allemagne, les prévisions de production de blé sont de nouveau revues en baisse. Stratégie Grains tablaient sur 22,8 Mt dans son rapport du 12 juillet (24,3 Mt en 2017), mais des prévisions inférieures sont maintenant évoquées par les acteurs du marché. Les interrogations sur la qualité des blés en Russie conduisent également à anticiper une baisse des disponibilités en blé à 12,5 de protéines.
Les disponibilités pour les échanges mondiaux continuent donc à se tendre et les prix réagissent en conséquence. Le cours du blé sur le marché à terme s’est de nouveau apprécié et clôture ce jeudi à 188 €/t. Sur le marché physique, les primes restent fermes et gagnent également quelques euros, tant en rendu portuaire que sur le marché intérieur.
Cette semaine, le marché du blé Creil se réveille. Avec la baisse des disponibilités des pays du nord de l’UE, les fabricants belgo-hollandais se tournent vers l’origine française et les opérateurs n’ont guère d’intérêt à brader une belle qualité meunière si des opportunités à l’export pays tiers se confirment. Avec une hausse de la prime de 5 €/t en une semaine, les affaires reprennent tout de même. Les acheteurs internationaux semblent s’activer également, mais peu d’information concrète filtre. L’Arabie Saoudite a finalisé son appel d’offres de 570 kt, en origine optionnelle. Difficile donc de savoir si du blé français partira vers cette destination cette année. Ce début de campagne laisse envisager une reprise plus marquée des parts de marché à l’exportation, encore faudra-t-il savoir saisir les opportunités quand elles se présenteront.
Orge
La demande en portuaire reste également soutenue en orge. Les organismes stockeurs se sont déjà bien avancés dans leurs ventes et continuent progressivement d’alimenter le marché. Dès le mois de mars l’orge était la céréale la plus intéressante à vendre avec alors un très faible écart par rapport au blé tendre. L’écart étant de nouveau attractif (3 € de moins que le marché à terme), les affaires reprennent. Et l’orge pourrait bien bénéficier d’une demande accrue des chinois cette année.
Maïs
Le cours du maïs se redresse cette semaine à Chicago. En France, c’est surtout la hausse du blé tendre qui pousse le cours du maïs à la hausse. Avec un prix du blé meunier qui s’envole, un prix de l’orge fourragère également au plus haut, le maïs regagne de l’intérêt pour les fabricants d’aliments. Ces derniers pourraient bien assez vite intégrer plus de maïs dans leurs formulations au détriment des autres céréales. Pour cela, confrontés à un renchérissement des prix des matières premières, ils n’hésiteront pas à regarder toutes les origines possibles. Si le marché monte sur un contexte européen qui se complique, les prix intérieurs seront tôt ou tard limités à la hausse par les prix mondiaux... si ceux-ci ne montent pas. Pour le moment, les prix du maïs ukrainien restent bas comparativement au marché européen. Le cours du maïs à Chicago quant à lui, après avoir fortement décroché dans la tourmente de la guerre commerciale sino-américaine, connait une légère reprise cette semaine. Là aussi, le bilan de l’offre et de la demande mondiale pourrait se tendre.