Analyse du marché des céréales
Production mondiale en hausse
blé
Si la vague de froid qui sévit actuellement en Europe ne suscite pas d’inquiétude particulières pour l’heure, c’est plutôt du côté de l’Amérique du Sud que les craintes des opérateurs sont vives, impactant ainsi le cours des grains.
En Argentine, les principales régions de production de soja ont été touchées par des inondations suite à des épisodes de pluies particulièrement importants. Le marché du soja à Chicago a débuté la semaine sur une tendance haussière, entraînant avec lui le maïs et le blé. Les marchés sont finalement repartis à la baisse, dans un contexte de lourdeur des bilans mondiaux.
Le CIC a revu à la hausse (+3 Mt) la production mondiale de blé. La récolte dans l’hémisphère Sud a été meilleure qu’attendu, notamment en Australie. Le CIC a augmenté de +5,2 Mt la production australienne, à 33,5 Mt. La production mondiale s’affiche désormais à 752 Mt, en hausse de +2% par rapport à l’an dernier (voir tableau du CIC page 4).
Au niveau européen, le rythme des exportations, dynamique sur la première partie de la campagne, ralentit. Les exportations s’affichent à 13,6 Mt au 17 janvier, contre 14,1 Mt l’an dernier à la même date.
En France, on charge cette semaine 90 kt de blé à destination de l’Algérie. La compétitivité des prix français ces dernières semaines ont permis à l’origine française de prendre part aux achats vers cette destination. La France a pu bénéficier également d’une moindre présence de la concurrence argentine et de la Mer Noire pénalisée par des difficultés logistiques.
Ceci étant, les origines Mer Noire continuent d’honorer la demande égyptienne. La semaine dernière, le GASC a contractualisé pour 175 kt de blé russe et 60 kt de blé roumain. Un autre appel d’offres est en cours, avec sans doute des origines russes parmi les offreurs.
Les analystes commencent à estimer la production de blé pour la campagne 2017/18. Le CIC publie une estimation des surfaces mondiales de blé tendre à 221,3 Mha, en très légère baisse de -0,1% par rapport à la campagne précédente. Les surfaces se maintiennent en Russie et en Europe notamment, tandis qu’elles sont en baisse de -8,2% aux Etats-Unis. Sur ces projections, et tenant compte des tendances de rendement moyen, la production mondiale s’afficherait à 735 Mt, en baisse de -2% par rapport à cette année, un niveau tout de même élevé. Les stocks sont estimés à un niveau également élevé, à 234 Mt (235 Mt pour la campagne 2016/17).
Maïs
Le CIC revoit également à la hausse la production mondiale de maïs pour la campagne 2016/17, à 1 045 Mt (+3 Mt), avec des révisions à la hausse pour la Chine et l’Ukraine.
En France, l’activité portuaire reste calme. Sur le marché intérieur, par contre, la demande est présente et le maïs rendu à destination des fabricants d’aliments et de l’amidonnerie gagne 3 € de plus que la semaine dernière. Les analystes estiment une baisse d’utilisation de maïs dans le Sud-Ouest à 100 kt en raison de l’épisode d’influenza aviaire. L’an dernier cette baisse avait été estimée à 200 kt. Mais, pour l’heure, l’épisode n’est pas terminé et la baisse d’utilisation du maïs pourrait être plus importante. L’Europe n’est pas le seul continent touché par l’influenza aviaire. Chine, Inde, Japon, Corée du Sud sont également concernés. En Corée du Sud, l’épidémie est particulièrement sévère avec 1/3 des poules pondeuses touchées.
Orge
Sur le mois de décembre, on note 50 kt d’orge embarquées vers le Maroc, 50 kt vers l’Arabie-Saoudite, 22,5 kt vers la Lybie et 27,5 kt vers la Tunisie. On charge également cette semaine 27,25 kt d’orge fourragère vers l’Algérie depuis Rouen. Et des bateaux seraient également attendus vers la Jordanie et la Tunisie. Pour autant, les prix en rendu portuaire, comme sur le marché intérieur, ne sont pas orientés à la hausse.