
Marché des céréales
Ambiance de fin de campagne
Blé
Même si les pluies escomptées dans les états clefs de production de blé d’hiver aux Etats-Unis (Kansas, Oklahoma et le nord du Texas) ne seront probablement pas suffisantes pour atténuer significativement les effets de la sécheresse, les marchés à termes du blé de Kansas City et de Chicago s’affichent en repli cette semaine.
Sur le marché à terme européen, l’ambiance est également à la baisse. On constate un repli des cours de 1,5 €/t sur le marché à terme comme sur le marché physique en rendu portuaire pour les livraisons sur la fin de campagne.
La logistique continue de compliquer cette fin de campagne dans l’hexagone, mais à l’échelle européenne la situation ne semble guère plus florissante. Les performances à l’exportation vers les Pays-Tiers se confirment au plus bas depuis de nombreuses années. L’analyste Stratégie-Grains a baissé ses prévisions d’export de 900kt et table maintenant sur tout juste 20 Mt, chiffre qui parait plus cohérent que ceux retenus à ce jour par l’USDA (24 Mt) ou la Commission (24,4Mt) au regard des embarquements réalisés dans les ports européens (15,6 Mt seulement au 18 avril).
Malgré quelques appels d’offres en cours, et des prix européens qui apparaissent compétitifs, l’essentiels des besoins sont maintenant couverts et il est illusoire de penser que les acheteurs se tourneront massivement vers l’Europe d’ici la fin du mois de juin… Même si la consommation intérieure européenne se porte bien, les quantités non expédiées cette campagne risquent d’obérer les perspectives de marché de la prochaine campagne. Pour le moment, les prévisions de production de blé tendre en Europe sont correctes, comparables à l’an passé. En Russie, même si la production est attendue en recul par rapport à l’excellente moisson 2017, les disponibilités pour le marché mondial devraient être du même ordre que cette campagne (35-37 Mt). Seules les perspectives aux Etats-Unis inquiètent les producteurs, sans toutefois réussir à bousculer les marchés pour le moment.
Orge
Peu de nouvelles affaires semblent se réaliser au départ de la France et la prime en portuaire continue à se détendre. La Tunisie a finalisé son achat d’orge en origine Mer Noire, tandis que la Jordanie a de nouveau reporté sa décision pour son dernier appel d’offres de 100 kt.
Contrairement au blé, les chiffres d’exportations d’orge de l’UE sont plutôt satisfaisants cette année, bien que loin derrière les performances de 2015/2016. Selon Stratégie-Grain, les exportations pourraient atteindre 6,75 Mt cette année et s’établir devant celles de la Russie (attendues à 5,2 Mt) et de l’Ukraine (4,5 Mt).
Le marché reste porteur en orge pour la prochaine récolte. Pour le moment les opérateurs surveillent la progression des semis, notamment chez le principal concurrent de l’Europe qu’est la Russie. En Ukraine, les semis sont réalisés à hauteur de 70%, tandis qu’ils sont maintenant terminés dans l’ensemble de l’Union Européenne.
Maïs
Le temps froid et humide cède peu à peu la place à des températures plus élevées et des conditions plus propices aux semis de maïs dans la Corn Belt. Ainsi, le cours du maïs à Chicago ne trouvant pas de soutien du côté des facteurs météorologiques, continue de rester sous pression avec l’épée de Damoclès des relations commerciales sino-américaines.
En France, les semis progressent maintenant dans de bonnes conditions, et les prévisions météorologiques à 10 jours pour l’ensemble de la France laissent le temps aux agriculteurs de réaliser leurs semis avec sérénité. La sole nationale de maïs est attendue comparable à l’an passé (1,436 mha en 2017/18).
L’activité reste réduite en portuaire comme à destination des industries nationales. Les cours continuent à fléchir sur la période avril-juin. Les importations en provenance des Pays-Tiers ne fléchissent pas. Ce sont encore 371 kt de maïs qui sont entrées dans les ports européens cette semaine selon les chiffres de la commission. Le total des importations s’élève à 13,8 Mt au 18 avril. Si la cadence se poursuit, le cumul en fin de campagne pourrait frôler les 20 Mt ! Pour le moment Stratégie-Grain retient 16,8 Mt, l’USDA 16,2 Mt et la Commission seulement 15 Mt.